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Procès des délinquants de la solidarité le 19/8 à Boulogne/mer (62)

Publie le jeudi 19 août 2004 par Open-Publishing

Pour celles et ceux qui pensent que la France est encore le pays des Droits de l’Homme, un petit tour dans les archives du site Indymédia Lille est fort instructif.

Depuis la fermeture du centre de Sangatte géré par la Croix rouge (où rappelons qu’il était impossible de distribuer des renseignements sur le droit d’asile en France, un collectif d’habitants s’est organisé pour donner un minimum d’aide humanitaire aux réfugiés.

Des membres de ce collectif témoignent régulièrement du traitement policier de celles et ceux qu’à l’évidence notre beau pays ne reconnaît pas le statut d’être humain (les comptes-rendus sur Indy sont démonstratifs du traitement infligé à celles et ceux que l’Etat considère comme « nuisibles »).

Aujourd’hui, deux militants du Csur sont traînés devant le tribunal pour "aide au séjour irrégulier".
Pourtant, ils ne font que ce que nous avons tous le devoir de faire : être solidaires , résister !

RESISTANCE ! (ironie de l’histoire, ce 19 août est l’anniversaire de l’insurrection de Paris)

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines…

Patrice BARDET


Recul des droits des salariés et recul des Droits de l’Homme : le pouvoir s’attaque maintenant aux humanitaires de Calais

2 militants de Csur (Collectif humanitaire d’aide aux réfugiés) vont passer au tribunal de Boulogne sur Mer, ce jeudi 19 août, après deux reports du procès.
Leur tort ? avoir aidé des gens à ne pas mourir de froid quand M. Sarkozy avait décidé la fermeture brutale du camp de Sangatte...juste avant l’hiver...

2 calaisiens qu’une police venue d’ailleurs a choisi comme exemple pour intimider notre ville.

Et comment peut-elle accuser nos deux calaisiens qui passent leur temps à donner à manger aux "pauvres" réfugiés livrés aux mains d’"horribles" passeurs ? La police utilise justement le mot "Passeur". Elle a tricoté patiemment un dossier où elle maille l’aide de Jean-Claude Lenoir et Charles Framzelle avec l’organisation d’un réseau de passeurs qu’elle aurait découvert.

Mme la procureur, le 1er juillet, au deuxième report du procès, n’a quant à elle, pas hésité une seconde à qualifier l’aide humanitaire d’aide aux passeurs. Mme la procureur tient des propos étrangement similaires à ceux que tiennent les dictatures face aux humanitaires sur leur sol, quand ils les accusent d’aider l’ennemi.

Mais pourquoi attaquer deux calaisiens humanitaires ?

Les réfugiés se plaignent plus de l’attitude des CRS et de la PAF à leur encontre, que des horribles passeurs dont l’apparition est liée aux accords européens et aux conflits où nos pays riches jouent un grand rôle.

Les réfugiés à Calais ne sont pas expulsables et le pouvoir le sait. Alors comment décourager ces candidats à l’asile dans une Angleterre complètement déréglementée ?
 Envoyer les CRS qui débordent d’idées saugrenues et insupportables (par exemple : retirer les chaussures d’un réfugié et le matraquer pour qu’il coure pieds nus dans le bois où il s’était endormi)
 Attaquer les Humanitaires qui offrent à manger et sont témoins des brutalités sur les réfugiés : rafles durant les repas, convocations et interpellations à la PAF suivies d’intimidations verbales de représailles physiques
 Empêcher toute relation avec la population, la police en civil se chargeant d’espionner les lieux de rassemblement, les CRS jouant leur rôle de menaces sur nos libertés de parler avec qui l’on veut...ce qui fait ressembler Calais à une garnison de CRS en attente d’une révolution...

Tous les ingrédients d’une dictature raciste sont réunis à Calais lorsqu’on ose pénétrer l’univers des réfugiés.

Écoutes téléphoniques, provocations des forces d’un Ordre qui est loin d’être celui de notre République, justice sous influence du pouvoir, chasse violente à l’étranger en pleine ville, intimidations des témoins, peurs et délations entretenues...Les réfugiés ne sont pas livrés aux passeurs, ils sont livrés sans défense à une police extrêmement répressive, à qui l’on demande non pas d’ étudier les cas mais de calculer des nombres de réfugiés qu’ils auraient réussi à chasser de Calais...

Nous n’abritons pas la misère du monde à Calais. Nous abritons le droit de vivre que combat une police qui n’a pas hésité à tirer sur des mères et des enfants en mai-juin 2003. Qu’on ne s’y trompe pas, la répression des sans papiers précède, se nourrit, de celle faite aux pauvres, aux chômeurs, aux jeunes et aux responsables syndicaux.
Elle vise tous les travailleurs en tentant d’éliminer leurs défenseurs.
Qu’a donc bien retenu le patronat et le pouvoir de ce qui s’est produit durant la seconde guerre mondiale ? Certainement pas le côté Résistance au fascisme...Plutôt comment réussit-on à museler tout un peuple à qui l’on impose le chômage ou des emplois précaires...
Le système capitaliste ne fonctionne pas, n’a jamais fonctionné : Les seules avancées sous ce système ont été gagnées par les luttes.
Il détruit des vies et empêche tout développement des pays pauvres qu’il exploite. La misère du monde, ce sont les actionnaires qui la provoquent

Jeudi 19 août au matin, 2 militants calaisiens vont être jugés parce que ce sont des humanitaires qui empêchent la police de faire du nombre, parce qu’aussi, il
est bon de montrer au peuple qu’on peut condamner ses défenseurs.

Un rassemblement est prévu à partir de 8 heures face au tribunal de Boulogne, ce jeudi 19 août.

(Tout ce qui est écrit concernant les brutalités et les intimidations sont prouvables et issues de témoignages de réfugiés, de témoins visuels français, d’images et de vidéos prises sur le vif...)

texte du Csur



Chant des partisans

Ami entends-tu
Le vol noir des corbeaux
Sur nos plaines.
Ami entends-tu
Les cris sourds du pays
Qu’on enchaîne,
Ohé partisans
Ouvriers et paysans
C’est l’alarme !
Ce soir l’ennemi
Connaîtra le prix du sang
Et des larmes…

Montez de la mine,
Descendez des collines,
Camarades.
Sortez de la paille
Les fusils, la mitraille,
Les grenades.
Ohé ! les tueurs
A la balle et au couteau
Tuez vite !
Ohé ! saboteurs
Attention à ton fardeau…
Dynamite…

C’est nous qui brisons
Les barreaux des prisons
Pour nos frères.
La haine à nos trousses
Et la faim qui nous pousse,
La misère.
Il y a des pays
Où les gens au creux des lits
Font des rêves.
Ici, nous vois-tu
Nous on marche et nous on tue
Nous on crève…

Ici, chacun sait
Ce qu’il veut, ce qu’il fait
Quand il passe
Ami, si tu tombes,
Un ami sort de l’ombre
A ta place.
Demain du sang noir
Séchera au grand soleil
Sur les routes.
Chantez compagnons,
Dans la nuit, la liberté
Nous écoute…

Ami, entends-tu
Les cris sourds du pays qu’on
Enchaîne !…
Ami, entends-tu
Le vol noir des corbeaux sur nos Plaines !…