Profits de Total : polémique « grotesque » selon Eric Besson

D’après le ministre de l’Energie, "Total ne paie pas d’impôts en France parce qu’il ne gagne pas d’argent en France".

Le ministre de l’Energie Eric Besson a qualifié de "grotesque" la polémique sur les profits de Total, réapparue à la faveur de la controverse sur les prix des carburants à la pompe, soulignant que le groupe "contribu(ait) à la sécurité d’approvisionnement énergétique" de la France.

"Je suis heureux qu’un grand groupe français contribue à la sécurité d’approvisionnement énergétique de notre pays", a déclaré M. Besson lors d’une rencontre avec des journalistes, évoquant le pétrolier Total. "Je trouve grotesque le reproche qui lui est fait de gagner de l’argent à l’étranger alors qu’il paie beaucoup d’impôts à l’étranger", a-t-il ajouté.

"Total ne paie pas d’impôts en France parce que ses activités, notamment de raffinage, y sont déficitaires", a souligné le ministre, qualifiant les critiques récentes du groupe de "surenchère grotesque et démagogique". "Mais nous ne donnons pas pour autant un blanc-seing à Total", a-t-il tempéré, évoquant l’"exigence de transparence sur les marges". "Nous menons des études approfondies pour vérifier que la réactivité (du groupe) à la baisse est aussi grande que sa réactivité à la hausse quand les prix du baril de pétrole varient", a assuré le ministre.

Bénéfices astronomiques

M. Besson doit rencontrer le patron de Total Christophe de Margerie, qui a récemment relancé la polémique sur les prix des carburants en déclarant que son groupe allait répercuter à la pompe les récentes hausses des cours du pétrole brut. Le groupe a également récemment annoncé qu’il allait renoncer à un avantage fiscal (BMC ou bénéfice mondial consolidé), dont il affirme ne plus tirer profit depuis dix ans, qui continuait de faire polémique en lui permettant théoriquement d’échapper en France à l’impôt sur les sociétés malgré ses bénéfices astronomiques.

Première capitalisation de la Bourse de Paris, le géant pétrolier a dégagé l’an dernier des bénéfices à l’échelle mondiale en hausse de 32%, à plus de 10 milliards d’euros.

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