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Interview du journal NEUES DEUTSCHLAND 04.10.2010 de Sabine ZIMMERMANN, porte-parole du parti de gauche pour les questions de l’emploi au Bundestag
extraits – traduction de l’allemand :
« Bien peu de raisons de faire la fête ! »
Le marché est-allemand du travail, 20 ans après la réunification
« En 1990, le chancelier allemand Kohl (de la CDU) promettait des lendemains qui chantent. Deux décennies plus tard, la situation du marché de l’emploi est-allemand est catastrophique. »...L’Allemagne orientale est devenu un champ d’expérimentation de la casse des conditions de travail. L’emploi à temps complet disparaît au profit d’emplois précaires. Ces conditions de travail misérables exercent une pression sur l’ensemble du marché de l’emploi allemand. »
La prétendue augmentation du nombre d’emplois, avancée par la CDU dans sa réponse à une enquête menée par la gauche,« repose exclusivement sur l’essor des emplois à temps partiel , que ce soit à l’Est de l’Allemagne, ou à l’Ouest (dans une moindre mesure).
« Selon les propres données de la chancellerie, leur nombre (celui des emplois à temps partiel, choisis ou non) dans les nouveaux Länder, est passé entre 1996 et 2009 de 402 000 à 1,3 millions ; et dans les anciens Länder, de 2,3 à 6,3 millions. »
« A cause du niveau très bas des salaires, il y a en Allemagne, notamment à l’Est, un nombre disproportionné de « cumulards » (Aufstocker »), c’est-à-dire d’employés dont le salaire infime est complété par des allocations du plan HARTZ IV. »
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Concernant les retraites en Allemagne, voici un article du ND publié sur son site le 26.10.2007.
Il est édifiant sur ce qui nous attend en France et remet en cause le soi-disant consensus allemand à propos des retraites :
« Merkel (CDU) et Münte (SPD) plument les retraités »
« Attention, les retraites baissent ! Des millions de gens sont menacés de pauvreté à l’âge de la retraite. La chancellerie les laisse seuls face à ce risque. Mais même les fous procèdent avec méthode !
.Pendant des décennies, le régime légal des retraites a plutôt bien fonctionné. En voici la recette : Pendant leur vie professionnelle, les actifs et les entrepreneurs cotisent à la caisse des retraites. Et grâce à cette caisse, les pensions peuvent être versées aux actuels retraités. Ainsi la génération qui est effectivement active finance les retraites de la génération précédente. Et les pensions de retraite suivaient l’évolution des salaires : Si les salaires augmentaient, les pensions progressaient également. Les retraités bénéficiaient de la croissance de l’Allemagne, et la pauvreté des personnes âgées était quasiment méconnue.
Avec l’avènement du chancelier Schröder (SPD), la misère est apparue : son gouvernement a créé le régime des bas salaires et a propagé les minijobs mal rémunérés. Conséquence : Les revenus des caisses de retraite se sont effondrés. Mais au lieu de remédier au problème, un nouveau poison a été injecté : le gouvernement a complètement dissocié les retraites de l’évolution des salaires et de l’ensemble de l’économie. En clair, alors que les grands groupes et les banques engorgeaient chaque année des milliards d’euros grâce à la réforme des impôts sur les entreprises, la sécurité sociale était saignée à blanc.
Les réformes des retraites de 2001 et de 2004 ont aggravé la situation des assurés : Le gouvernement avait persisté à ne pas augmenter les parts pour la caisse des retraites, ce dont les entreprises ont largement profité. Car ce même gouvernement, composé du SPD et des Verts a alors incité les employés à trouver des financeurs privés pour leur retraite. Ce fut la fin d’une sécurité sociale solidaire à laquelle participaient à part égale les entrepreneurs et les employés.
A cette folie correspond une méthode : Le gouvernement Merkel/Müntefering (SPD) avoue publiquement : « L’objectif est une extension de la couverture sociale par une assurance complémentaire capitalistique. » Cette mesure réjouit l’industrie des assurances qui enregistre de juteux profits. Ce sont avant tout les jeunes gens qui doivent payer l’addition : Ils portent à eux seuls les efforts sur les caisses de prévoyance-retraite, et avec des cotisations dont le montant n’évoluera pas avec le temps, ils auront moins d’argent lorsqu’ils auront atteint l’âge de la retraite. »