Accueil > Quand Sarkozy devient l’avocat de Kadhafi
Le président de la République française, Nicolas Sarkozy, n’a pas apprécié la polémique suscitée par la visite de Mouammar Kadhafi en France. L’ancien avocat au barreau de Paris prend donc position en faveur du guide libyen.
La visite de Mouammar Kadhafi a profondément choqué les Français et ils l’ont fait savoir par tous les moyens possibles. Heureusement pour Kadhafi, il s’est offert le plus grand avocat de France, Nicolas Sarkozy, qui défend publiquement son homologue libyen. Le président français met en avant les démarches politiques de l’UE envers Tripoli et l’intervention de Kadhafi pour faire libérer les infirmières et le médecins bulgares qu’il a également fait condamnner dans son pays au mépris des textes fondamentaux relatifs aux droits de l’homme.
« J’ai fait ce que j’ai cru devoir faire, c’est-à-dire éviter à toute force un affrontement entre le monde musulman et le monde occidental...Si on traite de la même façon quelqu’un qui fait le chemin de l’abandon du terrorisme, de l’abandon de l’arme nucléaire (...) que ceux qui continuent à vouloir l’arme nucléaire, alors on se met dans une situation de guerre des civilisations qui est la pire des solutions pour le monde...Si 26 autres pays (européens) proposent un accord-cadre à la Libye, c’est que je ne dois pas être le seul à partager cette opinion... Ils m’ont dit : ’cette visite était douloureuse pour nous mais elle était nécessaire’. Je voudrais lancer cet exemple de dignité et de responsabilité à tous ceux qui ont réagi avec excès et sans responsabilité », déclare de chef de l’Etat pour faire taire les critiques.
Si la visite du colonel Kadhafi fait partie de la stratégie de réintégration de la Libye dans la communauté internationale, après des années d’isolement, les organisations de défense des droits de l’homme souhaitent que le retour en respectabilité de la Libye passe par une véritable coopération, à l’échelle internationale, sur le plan des droits humains tout autant que sur le plan commercial.
Un moyen concret pour la Libye de manifester sa volonté de coopération en matière de droits humains serait de donner sans délai une réponse positive aux demandes actuelles de visite d’Amnesty International et de plusieurs mécanismes onusiens des droits humains (y compris le Groupe de travail sur la détention arbitraire, le Rapporteur spécial sur la torture et le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression).
Le Président Nicolas Sarkozy ne peut se satisfaire de la conclusion d’accords commerciaux sans obtenir en parallèle des mesures concrètes pour une réelle amélioration des droits humains en Libye. De même, les autorités françaises ne peuvent prétendre à la prise en compte les Droits de l’Homme et, dans le même temps, interdire toute manifestation pacifique durant la visite du Colonel Kadhafi, comme la Préfecture de Paris vient notamment de le faire pour Amnesty International qui souhaitait organiser une mobilisation symbolique sur le Parvis des Droits de l’Homme et des Libertés, au principal argument que cette manifestation « serait de nature à porter atteinte aux relations internationales de la République".