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Quand les mathématiques font dérailler la démocratie

Publie le mardi 5 décembre 2006 par Open-Publishing
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L’assemblée des collectifs des 9 et 10 décembre sera décisive : elle donnera le signal de départ de la campagne de cette gauche populaire, citoyenne, antilibérale, de cette gauche tout court qui aspire à l’unité et à la victoire pour le changement. C’est donc une lourde responsabilité et cela appelle à un peu de sérieux. La semaine qui s’ouvre est très importante et nous devons éviter quelques pièges.

Parmi ces pièges, les modalités de vote. Parmi les premiers procès-verbaux publiés apparaissent des procédures de votes pour le moins « problématique ». Ainsi, tel collectif a décidé de procéder à un vote préférentiel à 9 choix en attribuant à chaque position, un nombre de points... Résultat : la candidate X arrivée en tête des premiers choix se retrouve en dernière position par le jeu de ce système de vote abracadabrantesque. En clair, les derniers sont les premiers. À la fin du vote, celles et ceux qui croyaient en ce principe « démocratique » ne comprennent plus rien... à part le sentiment d’avoir été floués.

Autre exemple avec le compte rendu d’un collectif de la région parisienne. Les participant(e)s au vote se sont d’abord prononcés sur les différents critères. La candidate X est arrivée en tête pour l’ensemble des critères définis par la feuille de route des collectifs. Étrangement, certains en ont conclu qu’il n’y avait pas consensus. Et proposent que le collectif procède à un vote préférentiel à trois choix. La candidate X arrive en tête des premiers choix... mais par une sorte de miracle, une minorité de l’assemblée ne la propose jamais ni en deuxième ni en troisième choix. Résultat, au moment d’additionner les points, la candidate Y, qui a été citée le moins souvent, arrive en tête par la grâce d’un calcul savant. Quand les mathématiques font dérailler la démocratie !

Imaginons les difficultés aux devants desquelles nous allons avec ces systèmes plus ou moins baroques. Les 9 et 10, nous serons incapables de comprendre ces différents résultats. Rien ne sera clair et nous serons revenus au point de départ ! Je plaide donc pour des votes clairs et transparents qui, dans chaque collectif, donnent une « photographie » des points de vue des uns et des autres. Le vote le plus simple pour prendre cette « photographie », c’est le scrutin proportionnel, où chacune ou chacun fait un choix en conscience, une personne, une voix. C’est d’ailleurs le vote que nous demandons pour le pays dans notre programme. C’est un système de vote clair, compréhensible pour toutes et tous et qui évite certaines manoeuvres d’assemblée et à mille lieues des préoccupations des citoyens engagés en politique pour la première fois.

Par Richard Sheehan, collectif de Maurepas, secrétaire du PCF des Yvelines.

Source : http://www.huma.fr/journal/2006-12-...

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