Accueil > Quatre mille CV remis à l’Elysée
« Plus de promesses, que Sarkozy nous dise la vérité, on veut du boulot » : c’est le cri du coeur de Christophe, jeune chômeur du Pas-de-Calais, venu ce samedi matin avec une centaine d’autres remettre plus de 4.000 CV au président pour l’alerter sur le sinistre qui touche sa région.
Une centaine de « marcheurs pour l’emploi », en majorité des diplômés, étaient partis mercredi de Lille avec 2.000 CV de chômeurs du Nord-Pas-de-Calais, « deuxième région de France par son taux de chômage », dans le cadre d’une opération symbolique orchestrée par le PCF et baptisée « Vos CV à l’Elysée ».
Sur leur route, en traversant six départements - notamment les banlieues sensibles du 93- ils ont recueilli 2.000 autres CV.
Place de la Madeleine, près du Palais de l’Elysée, un millier de manifestants, rassemblés sous un ciel morose, sont venus soutenir les marcheurs.
Une délégation composée de quatre parlementaires communistes - les députés Alain Bocquet et Jean-Jacques Candelier, les sénateurs Michelle Demessine et Jean-Claude Danglot- ainsi que six chômeurs partent vers la présidence où ils sont reçus pendant plus d’une heure, notamment par le conseiller pour l’emploi, Sébastien Veil. Ils lui remettent les 4.000 CV, soigneusement rangés dans des boîtes.
Pour sa première visite au Palais de l’Elysée, Abdelhamid Hamrouni, jeune chômeur, est impressionné : « je suis un peu stressé, mais je viens témoigner pour tous les chômeurs de France et je voudrais que les CV soient réellement remis à Sarkozy ».
« On n’est pas venus se plaindre, on est venus porter plainte. Le droit au travail s’inscrit dans la constitution, il doit être respecté. Face au président de la République qui veut culpabiliser en disant +travailler plus pour gagner plus+, nous disons OK, mais donnez d’abord du travail », commente Alain Bocquet.
« C’est avant tout une démarche politique, avec une forme originale, mais les marcheurs savent qu’ils ne repartiront pas tous avec un emploi », souligne Jean-Claude Danglot.
Alors que la délégation est reçue à l’Elysée- « fait très rare », relève M. Bocquet - les quelque mille manifestants, drapeaux rouges du PCF et de la CGT au vent, scandent en choeur : « Sarkozy, on veut du boulot ! ».
Les témoignages fusent comme celui de Fethi, jeune diplômé en Sciences économiques d’origine immigrée, dont les CV avec photo restent depuis des mois sans suite : « Je n’a pas de casier judiciaire et j’adhère aux valeurs de la République, j’ai rempli ma part du contrat, que la société remplisse le sien ! »
A l’issue de l’entretien Alain Bocquet vient rendre compte aux marcheurs : les conseillers « ont été secoués et bouleversés par les témoignages », « c’est un début, une brèche est ouverte, nous continuerons ».
Dans l’immédiat, les marcheurs partent place de la République pour prendre part à une manifestation et un rassemblement au métro Jaurès, organisés par le PCF, pour « riposter » à la politique de Nicolas Sarkozy, mais aussi et surtout, après ses déboires électoraux, manifester la vitalité communiste.