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Quatre policiers poursuivis pour violences sur un automobiliste

Publie le vendredi 27 février 2004 par Open-Publishing

PARIS (Reuters) - Une information
judiciaire a été ouverte jeudi pour "violences volontaires" ou "non
empêchement d’un délit" contre quatre policiers accusés d’avoir frappé
le 19 février un automobiliste dans la région parisienne, a annoncé le
parquet de Paris.
Les membres de la Brigade anti-criminalité de nuit (BAC N) - deux
officiers et deux gardiens de la paix - devaient être présentés dans la
soirée à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen, a-t-on ajouté.

Parallèlement, le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a suspendu
un commissaire et un commandant pour "faute de commandement". La "police
des polices" a été également saisie.

Selon des sources judiciaires, les auteurs des violences auraient
longuement "tabassé" l’automobiliste sous les yeux d’une dizaine
d’autres policiers, dont un commissaire. En outre, le suspect aurait
subi des violences à caractère sexuel.

L’interpellation a eu lieu le 19 février à l’aube, non loin de Créteil
(Val-de-Marne), sur une bretelle de l’autoroute A4 où la BAC N
poursuivait l’auteur de plusieurs "infractions graves" à la sécurité
routière.

L’homme, âgé de 27 ans, aurait tenté "à plusieurs reprises de renverser
les policiers lancés à sa poursuite", précise le communiqué de la
préfecture de police.

Mais lors de l’interpellation, des policiers auraient commis des
violences "entraînant une incapacité de travail de sept jours", sans que
le commissaire adjoint de la BAC N, présent sur les lieux,
"n’intervienne pour mettre fin à cette situation".

De source judiciaire, on souligne que l’homme a été retrouvé allongé,
pantalon baissé, et qu’il a été hospitalisé pendant une journée pour une
fracture du nez et des plaies aux jambes.

"Il aurait également subi des violences à caractère sexuel, un morceau
d’enjoliveur lui ayant été placé entre les fesses, mais il n’y a pas eu
viol", a-t-on précisé de même source.

Un officier et deux gardiens auraient participé aux violences. Le
commissaire, qui n’aurait rien fait pour empêcher le tabassage, sera
poursuivi pour "non-empêchement de commission d’un délit" et "faux", car
il aurait cherché à dissimuler les faits.

"Ces faits ont justifié la saisine immédiate de l’Inspection générale
des services (IGS) et l’ouverture d’une enquête judiciaire qui devra
établir la réalité des faits et la responsabilité de chacun", précisait
la préfecture de police.

"En tout état de cause, une faute de commandement a été commise", ajoute
le texte.

La BAC N, composée de 150 policiers, assure la sécurité la nuit à Paris
et n’avait connu aucun incident depuis sa création en 1993, selon la
préfecture de police.