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Que fait la police/la justice en France ?

Publie le dimanche 22 février 2009 par Open-Publishing
1 commentaire

Question récurrente dans ce blog. On avait déjà évoqué il y a peu (relire ici ou là) le cas de ce lycéen de la banlieue parisienne convoqué au commissariat puis traîné devant le tribunal de police pour avoir… craché par terre.

Parlé aussi de ce procureur qui avait placé en garde à vue puis avait réclamé des peines de prison contre des gamins accusés de tapage nocturne pour avoir, quelques soirs d’été à Paris, joué un peu bruyamment au foot dans la rue avec des canettes de soda.

Parlé aussi de ce père de famille, militant anti-pub, traîné en justice et finalement condamné à une amende pour avoir apposé sur la porte d’un RER un petit autocollant mettant humoristiquement en garde les voyageurs contre le matraquage publicitaire permanent dans les transports en commun parisiens. Hier, deux nouveaux exemples de cette évolution répressive ayant de quoi interpeller.

Un brave militant communiste a comparu devant un tribunal parisien pour avoir vendu à la criée le journal "L’Humanité Dimanche" sur un marché. Il était poursuivi pour "vente de marchandises dans un lieu public sans autorisation".

Son journal avait lancé une pétition de soutien en sa faveur, qui avait recueilli plus de 10.000 signatures. Pour l’intéressé, soutenu par les élus parisiens, la vente à la criée de la presse d’opinion relève de « la liberté d’expression publique » et contribue à « la vitalité démocratique de notre ville ». L’autre jour, devant l’émoi suscité par les poursuites à son encontre, le préfet de police de Paris, manifestement gêné aux entournures par cet excès de zèle policier, avait publiquement assuré qu’il n’avait « rien à redire sur la vente à la criée » de journaux et que la préfecture saurait « faire preuve de tolérance et de discernement » dans cette affaire. Hier cependant, à l’audience, le parquet a estimé que le délit avait été constitué, consentant tout au plus à une dispense de peine « en raison des circonstances ». Il n’a pas été suivi par le juge, qui, sous les applaudissements de la foule, a purement et simplement relaxé le prévenu.

Hier encore, à Marseille cette fois, les agents de la police aux frontières à la recherche de sans-papiers ont effectué une descente dans les locaux de l’association Emmaüs, ont interpellé et gardé à vue un de ses dirigeants, se sont fait remettre d’autorité les fichiers des déshérités (SDF, etc.) auxquels les amis de l’abbé Pierre viennent en aide, puis sont finalement parvenus à interpeller un clandestin. Idem dans le département de l’Yonne (Bourgogne) : à la suite semble-t-il d’une délation d’un fonctionnaire, un sans-papiers hébergé par Emmaüs a été arrêté dans les locaux de la caisse primaire d’assurance maladie où il avait été convoqué pour un rendez-vous. L’association catholique a vivement protesté contre ces agissements policiers. Et a rappelé l’engagement solennel qu’avait pris le Président de la République lors de la dernière Journée mondiale du refus de la misère. A l’époque, Nicolas Sarkozy avait déclaré : « Quand quelqu’un est à la rue, qu’il est dans une situation d’urgence et de détresse, on ne va tout de même pas lui demander ses papiers » avant de lui venir en aide et de le secourir.

Si même le chef de l’Etat n’est plus écouté par les pandores, où va-t-on ?

Messages

  • A propos des descentes de flics chez Emmaùs
    Je n’oublie pas l’abbé Pierre décoré par Chirac
    Je n’oublie pas M. Hirsch
    Je n’oublie pas "que les promesses électorales n’engagent que ceux qui les écoutes pour y croire" (Pasqua) et pour celles de Sarkosi,fallait être sacrèment naif...
    Ce qui n’enlève rien à l’ignominie des faits. Mais pourquoi,chacun de son côté, attendons nous de prendre un coup pour s’indigner...puis oublier celui reçu par le voisin ?
    dédel