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Qui a volé l’argent des chômeurs ? Moi je ne vote pas pour ça !

Publie le lundi 21 juin 2004 par Open-Publishing
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C’est le slogan qui vient d’apparaître à côté des affiches des libéraux
partout au Québec. C’est une campagne menée par les syndicats FTQ, la
CSN, la CSQ et la Coalition des sans-chemises pour dénoncer le vol de la
caisse de l’assurance-emploi et réclamer un régime plus équitable. Les
présidents des trois centrales et les porte-parole de la coalition en
ont fait un enjeu électoral. Ils interviennent en plaçant des milliers
d’affiches partout au Québec : « Qui a volé l’argent des chômeurs ? Moi je
ne vote pas pour ça ! » et sont intervenus dans des rencontres électorales
des candidats Paul Martin et Jean Lapierre pour dénoncer les injustices
et exposer leurs revendications.

Le premier comité des Sans-chemise a été créé à Charlevoix en 2000 pour
que cesse le détournement des fonds de l’assurance- emploi. Aujourd’hui,
la coalition rassemble une douzaine de groupes régionaux, de la
Côte-Nord à la Gaspésie jusqu’à l’Abitibi-Témiscamingue en passant par
le centre du Québec et Montréal. La majorité de ces régions vivent de
l’industrie du bois, de la pêche, des mines et du tourisme où une vaste
partie de la population vit du travail saisonnier.

Les portes-parole de la campagne rejettent les mesures annoncées par les
libéraux fédéraux le 11 mai dernier pour aider les travailleurs
saisonniers. Paul Martin a alors annoncé l’ajout de 250 millions $ sur
deux ans, alors que depuis 1996, des milliards de dollars par année ont
été retirés des fonds destinés aux travailleurs. En février 2004, la
vérificatrice du Canada, Mme Sheila Fraser, dans son rapport au dossier
de l’assurance- emploi, évaluait à 44 milliards $ les surplus détournés
par le gouvernement fédéral du compte de l’assurance-emploi en date du
31 mars 2003. Les syndicats et la coalition considèrent que ces
décisions ont un impact important sur l’appauvrissement de la population,
violent le droit à la dignité et freinent le développement régional et
social.

« Or cet argent provient exclusivement des cotisations versées par les
salariés et les employeurs à même la masse salariale, dit la Coalition
des sans-chemise. Le chef libéral Paul Martin, ministre des Finances au
moment où le régime à été saccagé, a poussé l’affront jusqu’à prétendre
que ces surplus ont servi à financer la santé et l’éducation. Le plus
scandaleux, c’est que ces cotisations ont servi, entre autres, à
financer la baisse d’impôt au profit des gens riches qui ne cotisent
même pas au régime. »

Les activistes de cette campagne réclament un régime d’assurance-chômage
qui réponde aux nouvelles réalités du marché du travail, avec sa
multitude d’emplois précaires. « Chaque travailleur et chaque
travailleuse qui perd son emploi doit pouvoir bénéficier d’un revenu de
remplacement assurant la dignité et un minimum de sécurité économique »,
disent-ils. Ils seront actifs pendant la campagne dans les débats
publics et partout où se seront les libéraux pour leur rappeler : « Qui a
volé l’argent des chômeurs ? Moi, je ne vote pas pour ça. »

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