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RAPPORT DE P. BESSAC AU CONGRES DEPARTEMENTAL DE PARIS DU 20 09 2007

Publie le mercredi 26 septembre 2007 par Open-Publishing
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"Cher-e Camarade,

L’objet de ce Conseil départemental est d’avoir un premier échange sur la préparation des élections municipales. Je vous proposerai dans ce rapport une orientation, l’état de ma réflexion suite à la réunion hier soir du Comité exécutif parisien.

Si nous devons ce soir nous concentrer sur ce sujet, les élections municipales, personne ne comprendrait ici que je n’évoque la déclaration de guerre prononcée par Nicolas Sarkozy hier contre les travailleurs de ce pays. Les milieux patronaux s’impatientaient, ils sont désormais rassurés. Déclarant dans son discours que « la réforme par petits bouts était vouée à l’échec », le Président de la République a annoncé la couleur, tout, vraiment tout doit y passer.

Permettez moi de faire la liste. Nouvelles attaques contre les 35 heures, suppression des dispenses de recherche d’emploi pour les salarié-es en préretraite : traduction, des personnes à quelques années de la retraite pourront voir leurs droits à indemnité supprimés, recul de l’âge de la retraite, baisse du coût du travail, introduction de la rupture « négocié » du contrat de travail, procédure simplifiée de licenciement, allongement des périodes d’essai, nouvelles sanctions contre les chômeurs, suppression dès 2007 des régimes spéciaux… si l’on ajoute à cela l’ensemble des mesures déjà annoncées, chacun imagine ici la tête de la France d’après.

Cette réalité, de guerre sociale, confirme l’importance de donner les signes, de donner le signal que nous sommes décidés à contribuer à la riposte du monde du travail de ce pays. A la riposte sociale, à la riposte politique, à la riposte idéologique.

C’est le sens de l’initiative à la Fête de l’Humanité qui a conduit à rassembler l’ensemble des partis autour d’une déclaration commune. C’est également le sens de notre participation le 29 septembre prochain à la mobilisation nationale contre les franchises médicales avec un rassemblement parisien à Japy à partir de 14 heures.

Par ailleurs, Marie-George Buffet a proposé de tenir le 27 octobre prochain un grand rassemblement de riposte à la droite qui pourrait avoir lieu à Paris avec une manifestation et un meeting de plein air. Il s’agirait, alors que s’annonce des mobilisations et des grèves notamment à la Sncf, de réussir une mobilisation portant sur la cohérence du projet de Nicolas Sarkozy. Je vous propose que nous nous engagions dès maintenant avec détermination pour réussir ce rendez-vous.

J’en viens à présent aux élections municipales.

La situation politique, le bilan

Nous arrivons à la fin du premier mandat de la gauche après près de vingt ans de pouvoir de droite sur la Mairie de Paris. Jacques Chirac avait alors fait de Paris l’outil politique et financier de sa conquête du pouvoir d’Etat. La situation à l’issue de ces vingt ans était celle d’une lutte de la droite contre le Paris populaire qui a conduit à l’éviction de la capitale d’une partie du peuple, le choix d’orienter le développement de la Ville dans le sens de la spéculation, enfin un retard considérable d’équipement en de très nombreux domaines notamment petite enfance, sports, espaces verts, santé.

C’est dans ces conditions que la gauche est arrivée au pouvoir en 2001 marquant une rupture avec la domination de la droite sur la capitale.

Quel bilan de l’action de la majorité municipale et de notre groupe ?

D’abord, il faut constater la rupture avec les politiques précédentes. Du point de vue municipal, Paris a changé sur de multiples sujets par exemple les équipements collectifs, le logement, la santé avec notamment le financement du dépistage systématique du cancer du sein, la démocratie locale, l’urgence écologique ou encore le rapport à l’agglomération.

La gestion de la gauche a donc produit des actes, des résultats qui se sont d’ailleurs traduit électoralement lors des derniers scrutins. Nous avons notre part dans le bilan, par nos adjoints mais aussi par notre action sur l’ensemble de la politique municipale.

Et à la fois, nous devons voir que cette réalité en cache une autre. Il y a la réalité du travail de nos élus, nous savons les efforts qu’ils ont accompli pour obtenir que le rythme de la construction de logements sociaux s’accélère. Et il y la réalité pour l’habitant, pour le citoyen de Paris auquel nous nous adressons. Pour lui, pour elle, les loyers demeurent encore exorbitants.

Il nous faut le dire clairement, franchement : sur tous les sujets ce sur quoi nous continuons de buter, ce sont les logiques spéculatives. L’enjeu pour nous, c’est donc d’élaborer les outils qui redonnent toute sa place à la maîtrise publique de l’espace parisien. Que nous soyons en débat avec les socialistes sur ce point, c’est un fait. Cela doit-il nous conduire à baisser le niveau de nos exigences ? Au contraire. C’est précisément parce qu’il y a débat qu’il faut porter nos conceptions, nos idées sur la place publique.

Après le temps du bilan, nous avons besoin du temps du projet.

Alors oui, la réalité positive d’un bilan ne doit pas cependant nous en faire oublier une autre : celle de l’ampleur des difficultés, des contradictions, du boulot qui reste devant nous. En clair, je suis -à l’instar du débat du groupe- non pas pour prolonger les choix existants mais pour affirmer la nécessité de la rupture et de la confrontation avec les logiques capitalistes à Paris. Rupture et confrontation en tous domaine et donc y compris dans le débat avec les socialistes parisiens notamment sur les questions du service public.

Je veux dire également que nous devrons aussi entendre dans la campagne municipale les critiques, les revendications du personnel ouvrier de la Ville de Paris confronté à la fois à un surplus de travail du fait de l’ouverture de nouveaux équipements et aux difficultés notamment liés au logement.

Je pense que les communistes doivent être porteur dans la campagne municipale et dans la gestion de cette idée simple : Paris doit s’engager dans le combat contre la spéculation et pour des choix nouveaux d’intérêt collectif. Sur le logement, l’emploi, les équipements collectif, le service public, le rapport à la métropole, nous devons dessiner des choix clairs pour l’avenir de Paris.

J’en viens à présent aux questions de stratégie.

Bertrand Delanoë dans une interview au « Parisien » a lancé sa campagne pour un autre mandat. Les Verts également. La Lcr s’apprête à constituer des listes « anti-capitaliste » à Paris.

Nous devons donc choisir une orientation pour notre stratégie à Paris.

J’aimerai d’abord vous dire que la question de listes au premier ou au second tour n’est pas pour moi une question de principe, non plus notre participation aux exécutifs. C’est une affaire qui dépend du contexte politique, de la manière dont on lit la situation et ses possibilités.

Pour aller un poil plus loin, je crois que dans l’union au premier tour ou pas, l’une des grandes questions à affronter à Paris est la visibilité de notre combat, de nos idées. Il ne s’agit pas seulement de savoir dans quelle configuration, premier ou second tour, nos Camarades seront élu-es demain au Conseil de Paris. Il s’agit surtout, à mes yeux, de tout faire pour qu’une fois élu, nous contribuions au rayonnement des idées communistes. Pour qu’une fois élu, nous soyons identifiés par la population de la capitale comme les hommes et les femmes qui osent affronter les logiques capitalistes et portent des idées neuves. J’y reviendrai dans la partie consacrée aux candidatures.

Alors dans quelle configuration y aller ? Dans le contexte d’aujourd’hui, à la fois de la poussée de la droite, de la situation réelle d’aujourd’hui et donc aussi de nos difficultés, je pense que nous devons nous engager pour le rassemblement de toute la gauche le plus large possible dés le premier tour. Le rassemblement de la gauche et uniquement de la gauche au premier et au second tour.

Ce rassemblement ne peut pas se faire à n’importe quel prix et à n’importe quelle condition.

Un, personne n’ignore ici les tentations qui existent au parti socialiste sur l’union avec le Modem. Nous ne pouvons pas faire comme si cela n’existait pas. Cela serait irresponsable. Sur ce sujet, je suis pour une attitude claire : si nous décidions d’engager les contacts en vue de l’union la plus large dès le premier tour, les discussions d’avant le premier tour doivent déboucher sur une déclaration claire des socialistes visant à fermer la porte à tout accord de second tour avec le parti de François Bayrou.

Deux, dans cette hypothèse, je suis pour une campagne commune et pour une campagne communiste. Je suis pour aller le plus loin possible dans un contrat de mandature et dans le même temps pour mener une campagne communiste, autonome, avec des initiatives, un projet et un matériel spécifique.

Trois, je propose au Conseil départemental -si nous nous engagions dans l’union au premier tour- de confirmer notre exigence du renouvellement intégral du nombre d’élu-es -et d’adjoints le cas échéant- au Conseil de Paris et dans les arrondissements.

Dernier mot sur la stratégie. Des Camarades présenterons ici des arguments très valables soit pour l’union au premier tour, soit pour des listes de premier tour. Que le débat s’ouvre. N’oublions pas cependant que nous ne devons pas faire porter au parti socialiste nos propres erreurs et nos propres difficultés. A l’issue de cette mandature, si nous avons fait beaucoup, personne n’est satisfait de la situation. Au fond, le parti et les élu-es n’ont pas été capables d’intervenir, d’être identifié aux yeux des parisiens à de grandes idées communistes pour Paris. Tout le monde a sa part de responsabilités. Chacun est conscient que cela doit changer.

La question des candidatures

Rappel de la procédure. Au terme de la lettre de nos statuts le Conseil départemental de Paris désigne par son vote les candidat-es du Parti communiste au Conseil de Paris. Concernant les candidatures dans les Conseils d’arrondissements, les Assemblées générales d’arrondissements sont souveraines.

Je vous propose donc que le Conseil départemental lance un appel à candidature pour le Conseil de Paris et propose aux sections de faire de même pour les Conseils d’arrondissements.

Je précise évidemment que pour les membres du parti communiste ne peuvent prétendre à la candidature à la candidature que les militants à jour de leurs cotisations et du reversement de leurs indemnités le cas échéant. En clair, la candidature d’un Camarade élu-e ne reversant pas ou peu ses indemnité ou d’un Camarade ne cotisant pas sera considérée comme nulle et donc ne sera pas soumise au débat.

Voilà pour la méthode.

Concernant le fond, comment avancer ? Comment construire le futur groupe communiste au Conseil de Paris ? Quels doivent être nos objectifs ?

Je vous propose un objectif et un seul : le futur groupe au Conseil de Paris doit donner le signe éclatant que les communistes parisiens, avec leurs élu-es veulent donner de l’avenir à leurs idées, à leurs convictions, à leur combat au service de la population. Le futur groupe et la campagne électorale doivent donc être nourrit d’idées nouvelles, de pratiques nouvelles, d’une énergie qui donne de la force à notre combat.

En clair, je suis pour s’appuyer sur le meilleur de notre expérience municipale et de l’apport des élu-es sortants pour construire une équipe nouvelle, unie, qui mêle expérience et renouvellement.

Je considère qu’il nous faut faire émerger de nouvelles personnalités communistes dans le débat public. Ces élections doivent marquer une étape dans la réalisation de cet objectif. A ceux qui nous regardent avec amitié mais qui n’ont de nous que l’image d’un vieux parti décati, nous devons dans la réalité, dans les faits démontrer que nous avons les talents pour aller au combat de l’avenir.

Ma conviction profonde est que nous avons besoin de passer un cap sur nos pratiques politiques. Sur le fond dans la relation Fédération, élu-es parisiens, élu-es d’arrondissements mais aussi sur notre manière de communiquer.

Et donc, dans cette optique, nous ne devons rien nous interdire ni dans le choix des candidat-es, du dispositif de campagne ou des porte-paroles et des futurs responsables. La seule règle, à mon avis, doit être l’esprit de responsabilité au regard du travail municipal et de notre combat, de nos idées.

Dans cette optique je vous propose de mettre en débat plusieurs critères pour la construction de notre futur groupe et des élu-es :

Des critères collectifs et individuels :
Un groupe à parité homme-femme stricte ;
Un groupe construit pour constituer une équipe ;
Un groupe à l’image de la diversité d’engagement et de population de Paris ;
Un groupe avec des talents et des compétences multiples ;
Un groupe intergénérationnel construit pour organiser la transmission d’expérience ;
Et évidemment, une volonté d’engagement clair, d’enracinement dans le travail municipal et le militantisme.

Concernant les candidatures, le choix que je pense juste est de viser une équipe cohérente dans laquelle chacun, chacune puisse jouer un rôle.

J’insiste sur un aspect. Je suis pour que nous fassions tous les efforts nécessaires sur un point : que nous soyons un minimum à l’image de la population réelle et donc qu’il y ait des camarades héritier de l’immigration élu au Conseil de Paris.

Donc le débat doit de mon point de vue avoir lieu sur le futur groupe des élu-es et non pas seulement arrondissement par arrondissement.

Je conclu sur le calendrier.

Concernant le débat interne, je vous propose qu’un premier échange ait lieu dans le parti et que le Conseil départemental soit amené à se prononcer sur la base de cet échange dans un mois environ sur la stratégie et les candidatures au Conseil de Paris.

Concernant les initiatives publiques, je pense que nous avons besoin rapidement d’un moment d’expression du parti et des élu-es et qu’en conséquence nous réfléchissions à une première initiative de campagne sur le fond.

Dans le même temps, je crois que nous devons refuser la personnalisation qui caractérise l’entrée en campagne du Maire de Paris. Nous avons besoin de réaffirmer le besoin d’une équipe collective à l’opposé de la Présidentialisation.

Troisièmement, quels que soient nos choix finaux, nous avons besoin de prendre des mesures d’organisation visant à l’efficacité et à la structuration de notre travail collectif sur la base de nos décisions.

Je vous propose donc que le Comité exécutif parisien soit élargi à tous Camarades nécessaires pour mener à bien la campagne électorale. Donc, que suivant les sujets et l’implication des uns et des autres nous invitions tantôt les Secrétaires de section, tantôt les élu-es de Paris, au fond que nous mobilisions les énergies nécessaires.

Parallèlement, je vous propose la création d’un groupe de contact que je dirigerai composé de Vuillermoz, Chabert, Brossat, Brun, Mansat, Vieu-Charrier et Borvo chargé dans un premier temps de rencontrer les forces de gauche et si nous le décidions de conduire les négociations en lien avec instances du parti et les Secrétaires de section.

Enfin, je vous propose de confirmer Pierre Mansat à sa responsabilité de coordination du travail sur le projet et de lui laisser toute latitude en lien avec les instances de direction pour constituer une équipe de travail, présenter dans une quinzaine de jours des orientations au Collectif électoral afin que le parti soit saisi d’un document de proposition et que nous puissions aboutir au prochain Conseil départemental à l’adoption définitive de nos orientations pour Paris.

Voilà, Cher-e Camarade, les propositions que je souhaitais soumettre à notre débat suite au débat du Comité exécutif parisien."

Messages

  • Une première réponse.

    Qu’est ce qui dédifférencie la majorité municipale de Paris de la gauche plurielle de gouvernement ? à mon avis rien.

    Il y quelques petites avancées en ce qui concerne le logement social mais dans les municipalités
    de droite on construit aussi ce type de logement.

    Pour la démocratie locale laisse moi rire, oh certes on nous écoute mais tous ces bla bla bla ne débouchent sur rien.

    Pour les places et rues inaugurées c’est de la récupération à la sarko ( une place Charonne une place Rol Tanguy) le PS a une lourde responsabilité pour la guerre d’Algérie, j’en ai encore des traces dans ma chaire.
    Pour la grande guerre le PS a signé les accords de Munich et envoyé les élus communistes en tôle.
    La droite vote massivement pour Delanoë sa politique lui convient parfaitement.

    Proposition : prenons les crédits de Paris plage pour envoyer à la campagne tous les gosses qui ne partent jamais en vacances.

    c’est tout de même incroyable, vous êtes sourds. Entendez les communistes.

    Le congrès c’est mal parti. Le militant mécontent