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REFERENDUM - TCE : Maintenant, quel travail ?

Publie le lundi 6 juin 2005 par Open-Publishing
13 commentaires

Une réponse au communique de la rédaction de Bellaciao, lire ici

Pendant toute la campagne pour le rejet du TCE, il était difficile d’imaginer ce que serait les lendemains de la victoire du non. Toute l’attention était concentrée sur la campagne, sur la nécessité d’aider nos concitoyens à résister aux déferlantes de désinformation, d’intimidation et de décervelage médiatique. "Oui au NON et non au OUI" était l’alpha et l’oméga des discours et les perspectives au-delà du scrutin étaient bien floues, d’autant que la victoire du non n’était pas sûr, au moins dans les esprits.

Depuis dimanche soir les choses se décantent un peu : et c’est sans doute pire que tout ce qu’on aurait pu imaginer. A droite, pas de problème, on sombre dans le sauve-qui-peut et une sorte de cohabitation "maffieuse" à la tête de l’Etat. Sarkozy l’avouait hier sans ambages dans une conférence devant des députés UMP : "Il nous a dit que son retour à l’Intérieur lui permettrait de reprendre la DST et d’éviter les coups tordus montés contre lui" raconte un participant (cf. Libération du 2 juin p.7). Autrement dit la politique se résout ici dans les pratiques policières de manipulation, de coups tordus, de provocation etc. domaine, où, semble-t-il, le "flamboyant" Villepin n’est pas non plus ni un amateur ni un novice. Cela promet !

De l’étrange gestion des récents évènements de Perpignan au parachèvement de la gestion purement policière, provocatrice et répressive du mouvement lycéen, on a un avant-goût de ce qui se prépare pour les deux ans à venir (ajoutons le double épisode parfaitement éloquent : 9 syndicalistes de la Poste sont délogés par le GIGN ( !) et immédiatement mis en examen pour séquestration (passible en théorie de la Cour d’assise !) - au même moment que les Comités d’action viticole du Languedoc peuvent se permettre de commettre 3 ou 4 millions d’euros de dégâts dans un furieux rodéo en autocar, et être immédiatement relâches après un contrôle qui dura 1/4 d’heures.

L’on risque à l’avenir de voir de plus en plus ces "deux poids deux mesures", participant de la stratégie de maintien de l’ordre : l’arbitraire comme méthode de gouvernement).
Quant à la gauche... !!...., il suffisait d’entendre lundi soir sur France 2 (émission spéciale à heure de grande écoute (21h), initialement non programmée) Bernard Kouchner, Chérèque de la CFDT, une petite bureaucrate verdâtre (Aurélie Filipetti (sic))... pour comprendre quelle était la ligne : les dirigeants sont mécontents du peuple, aussi ont-ils décidés de "dissoudre le peuple" (pour faire allusion à la célèbre incise de Brecht) ; ou encore traduit autrement, les français vont en chier dans les années à venir (montée du chômage, baisse du pouvoir d’achat, délocalisations, dégradations générales des conditions de vie...), mais ce sera entièrement de leur faute puisqu’ils ont stupidement rejeté la dernière occasion de limiter la casse de la mondialisation, le fameux TCE.

Le peuple sera puni par où il a "pêché", son absence de foi dans le grand projet d’union européenne des élites éclairées. Le fond (ou l’arrière fond) de ce discours évoquant étrangement comme un fumet fétide de catholicisme pétainiste : thème de la collaboration de classe ( Sarkozy du Medef, Martin Hirsch directeur d’Emmaus et Chérèque devisant de concert sur le thème "en se mettant autour d’une table tous ensemble, en retroussant les manches et en acceptant certains sacrifices, oui on peut faire reculer le chômage et l’exclusion), du repentir et de la pénitence (de même que c’était les turpitudes supposées des français qui étaient responsables de la défaite militaire de 1940 et de l’occupation nazie, culpabilité morale auquelle la "révolution nationale" apportait une sorte de rédemption ; de même aujourd’hui, l’égoïsme des français, leur absence de générosité à l’égard des "frères-catholiques-polonais-qui-se-sont-libérés-du-joug-du-communisme", se retournera contre eux, et il faudra en passer par des cures d’amaigrissements "ultra-libérales" pour expier ce péché lèse-Union européenne et cette démoniaque méfiance à l’égard de si vertueuses élites (ces hommes droits et visionnaires comme l’ancien PDG de Carrefour par ailleurs membre des réseaux de l’Opus dei, et tous ces grands hommes du CAC 40, tous si bon catholiques militants (Claude Bébéar en tête).

Quant au véritable bouffon que s’est révélé être François Hollande (de son côté aussi cà pue très fort l’eau bénite et le touche-pipi dans le confessionnal), le seul problème qu’aurait aujourd’hui le Parti socialiste serait de sanctionner ceux qui ont milité pour le NON ! Alors que la gauche institutionnelle "de gouvernement" a un véritable boulevard pour emporter la Présidentielle de 2007, les éléphants socialistes donnent le signal très clair qu’ils préfèreront faire exploser leur parti et perdre ladite présidentielle, plutôt que de composer, ne serait-ce qu’à la marge, avec les partis de la "gauche contestataire" (comme dit aujourd’hui Strauss-Kahn) dans un semblant de "programme de gauche".

La direction du PS s’affiche crânement comme solidaire des "global players" de la techno-social-démocratie européenne, et ne veut plus rien devoir à ces has been populistes de la "gauche protestataire". Leur modèle c’est Pascal Lamy intronisé directeur de l’organisation mondiale du commerce, avec le soutien plein et entier de l’administration Bush (le faucon Wolfowitz à la Banque Mondiale et l’ultra-libre-échangiste Lamy à l’OMC, c’est le "new deal" de la réconciliation franco-américaine) et non le néo-molletiste Marc Dolez !

S’appuyant sur les 20 régions et les municipalités qui donnent à crouter aux 100 000 militants du parti, les "global players" de la direction PS sont d’ores et déjà prêts à sacrifier leur retour aux gouvernement, plutôt que de renoncer à leur ligne blairiste. Les plus cyniques pensent sans doute que les réformes, par exemple décrites dans le rapport Camdessus -autre catholique "social" militant, et ancien directeur du FMI, sont inévitables, et que finalement mieux vaut laisser la droite faire le boulot thatchériste, en espérant revenir au pouvoir en 2012, voire un peu avant, si quelque dissolution, ne venait interrompre le futur quinquennat de Sarkozy ou de Villepin.

Succursale du PS depuis 1996, les Verts ont évidemment emboîtés le pas, et s’apprêtent aujourd’hui à rompre avec ATTAC, la confédération paysanne ou toute la nébuleuse "altermondialiste", et à se rapprocher de l’UDF de Bayrou. Les quelques minoritaires "de gauche" seront progressivement mis à la porte, et rejoindront le "pôle de radicalité" qui se met en place autour du PCF. Parti petit-bourgeois parlementaire type, c’est à dire sans militants dans les mouvements sociaux, sans relais réels dans le mouvement syndical, les Verts ont cependant une capacité électorale (dans le giron "majoritaire" du PS) qui, soit dit en passant, va grandement gêner ledit "pôle de radicalité", dans les différents scrutins.

C’est ce dernier "pôle de radicalité" - en gros la stratégie d’un cartel électoral, défendue depuis près de 10 ans déjà à l’intérieur du PCF par le courant rénovateur autour de Roger Martelli et Patrick Braouzec, qui, autour du PCF, regrouperait des écologistes, des altermondialistes, la LCR, des syndicalistes, des socialistes de gauche - qui s’est enfin constitué à l’occasion de la "campagne unitaire" contre le TCE (pour reprendre l’expression de Besancenot) que défend la rédaction de Bellaciao.

Sur le papier, les choses sont bien parties : Attac s’est entièrement rallié - après des errements diverses en direction du "souverainisme" à la Chevènement ou le syndrome "conseiller du prince" de l’ancienne direction du Monde Diplo - à cette stratégie (Nikonoff en est l’un des promoteurs depuis 15 ans) - Bové (bien qu’il aura sans doute des difficultés avec les plus "syndicalistes paysans" - au sens "pragmatique" négociant avec le pouvoir pour obtenir des retombées corporatives - de sa confédération) est enthousiaste, les futurs exclus du PS et des Verts, dont beaucoup d’élus, rejoindront le mouvement, la LCR, comme d’habitude (cf.candidature Juquin en 1988), est prête à se sacrifier pour fournir les militants et ses réseaux syndicaux.

Cependant toute la stratégie est suspendue au bon vouloir du PS, et là, on l’a vu plus haut, rien n’est gagné. D’autant que la direction socialiste va développer une double tactique : intransigeance sur le programme (refus des "promesses", soutien sans faille au processus d’intégration européenne), marchandage et négociation sur les législatives de 2007 et sur les Municipales de 2008 en direction du PCF. Les Municipalités "détenues" par ce parti sont la condition sine qua non de son maintien comme "parti d’envergure nationale", celles-ci lui permettant, entre bien d’autres choses, d’avoir des députés malgré le scrutin uninominal à deux tours, et symétriquement l’existence de ces députés lui permettant de préserver ces Municipalités.

Or ces dernières sont bien menacées pour toute sorte de raisons : zones très souvent économiquement et socialement sinistrées sous les coups de boutoir de la mondialisation libérale et de la crise économique, les équipes PCF se retrouvent très souvent impuissantes à (mal) gérer ces ghettos sociaux, coincés entre les déficits budgétaires, l’effondrement du pouvoir d’achat des habitants, la dégradation avancée du parc de logements sociaux, la pratique de "dumping fiscal" des municipalités de droite, attirant entreprises, emplois et recettes fiscales, la montée des comportements asociaux, de l’économie de la drogue et du trabendo, sur fonds de possibles "tensions intercommunautaires" (par ailleurs parfois sciemment encouragées, dans une stratégie dite du "pourrissement", par les secteurs maffieux de la droite bonapartiste)..

Bref, l’abstention est énorme, le vote FN incompressible, et il suffit parfois, d’une toute petite pichenette du PS, pour que le PCF perde un bastion (le PS ayant souvent, ces 15 ou 20 dernières années, dans un premier temps fait chuter une municipalité PC en laissant la droite l’emporter, pour ensuite, récupérer la mise 6 ou 12 ans plus tard). En résumé, la stratégie du "pôle de radicalité" se heurtera fatalement au chantage qu’exerce en permanence le PS sur le PCF sur ces questions de ses "bastions électoraux”, qui sont vitales pour ce parti.

Beaucoup de lecteurs de Bellaciao trouveront sans doute que tout cela est de la "politique politicienne", de l’électoralisme pure, que la vraie question est la lutte sociale, la grève générale etc. Sauf que les deux dimensions interagissent fatalement l’une l’autre. Que la vie sociale a horreur du vide politique et institutionnelle. Qu’en outre la perspective décrite par cette article de la rédaction de Bellaciao s’inscrit clairement dans une problématique politique-institutionnelle et électorale, défendant une sorte de symbiose entre "mouvement social" et représentation insitutionnelle, ou une "traduction politique" (on parlait naguère de "capitalisation politique") des luttes sociales et syndicales ou para-syndicales.

Et il ne fait pas de doute que des dizaines de milliers de militants, et parmi les plus actifs, des "mouvements sociaux" , peu ou prou, adhèrent à cette vision d’articulation social/politique (il n’y a pas aujourd’hui en France, et peut-être en Europe, de mouvement comparable à ce que fût la CNT en Espagne dans les années 20 ou 30 ! On peut vivre sur des mythes - mai 68 et tout et tout - mais on reste dans sa petite bulle, coupé des formes de conscience (ou de "fausse conscience") de ses contemporains, et je ne crois pas que cela fasse réellement avancer la nécessaire critique - en acte - de l’ "aliénation politique", des institutions "représentatives", des oligarchies partidaires, de l’idéologie hiérarchique de la "démocratie" parlementaire...).

Aussi est-il à mon avis nécessaire d’observer, de sonder et d’explorer la sphère "politique-spectaculaire", voire d’y intervenir directement ou indirectement, y compris pour pointer les impasses à laquelle elle conduit inévitablement, mais en essayant d’analyser au mieux les logiques à l’oeuvre, et ne pas se payer de mots et d’ "illusions lyriques" (pour reprendre une expression du Malraux devenu gaulliste).

Une dernière chose : on s’est interrogé durant la campagne référendaire sur l’existence d’un "plan B" en cas de rejet français (à ce propos, il est vraisemblable que cela soit sur le forum Bellaciao, que cette thématique du"plan B" fut pour l’une des toutes premières fois évoquée : "D’autant que « en bas » on sait très bien que même la victoire du non « ne va pas les faire chier ». Un plan B, puis C, D alternatif à l’évènement x, y, z sont déjà prêts. Pourquoi sinon auraient-ils pris le risque de faire ce referendum ? Veut-on faire accroire (mais au petit peuple, et seulement à lui seul) que les dirigeants sont des imbéciles ? Et qui a intérêt à cela ? Sous-estimer son ennemi, comme le surestimer, voilà qui conduit toujours à de grandes déconvenues." (extrait d’un commentaire à un article-interview de Corinne Maier, mise en ligne le 13 avril 2005 à 14h51).

C’est ensuite un article du Figaro le 18 avril qui évoquait la question par une enquête auprès des eurocrates de Bruxelles, puis reprise en première page de la formule par le Parisien du 21 avril 2005, qui la popularisera définitivement.). Il était évident qu’il y en avait un, mais quel était-il ? Là était la bonne question. Et comme souvent la réponse était évidente, devant notre nez, si évidente qu’on ne la voyait pas (comme la fameuse "lettre volée d’Edgar Poe") : le plan B, c’est le traité de Nice !!! tout simplement et tout bêtement. Le professeur de droit public à l’université de Toulouse Serge Regourd qui a écrit sans doute le meilleur article sur le TCE ("Consitution européenne et "modèle social" européen. Analyse juridique d’une imposture politique", publié sur Bellaciao le 28 mars dernier) avait très précisément décrit comment la machine de guerre libérale du droit européen était déjà inscrite dans le traité de Maastricht.

Le traité de Nice portait essentiellement sur les modalités de fonctionnement institutionnel de l’Europe à 25 ou 30 états. Le TCE visait à corriger ce dernier, n’apportant rien de très nouveau sur le plan économico-social, dans un sens donnant un peu plus de prééminence aux grands Etats de l’Union, essentiellement la France et l’Allemagne. Serge July a traité les français de masochistes parce qu’ils ont repoussé un traité, qui, de ce strict point de vue de l’influence relative des dirigeants de l’Etat français dans les débats au sommet de l’Union, était plus favorable à celle-ci que le traité de Nice.

Mais ce que n’a pas compris Serge July, c’est qu’en même temps que le TCE, les français, en fait découvrait réellement le traité de Maastricht, approuvé 13 ans plus tôt d’une part ; que ces 13 années, la mise en place de l’euro et le coup d’accélérateur de la mondialisation depuis 10 ans, avaient entretemps rendu parfaitement "lisible" et "audible", ce jargon néo-libéral de la "concurrence libre et non faussée", qui restait énigmatique au moment de Maastricht ; que la perte toujours croissante de crédibilité des dirigeants politiques français, au premier chef dans leur propre pays, ne pouvaient donc voir les électeurs français se désoler ou s’inquiéter de voir le "poids" de leurs dirigeants nationaux risquer de s’amoindrir dans le concert européen d’autre part.

Qu’en tous les cas, ce n’était pas un motif suffisant pour accepter ce traité. Mais là où il y a finalement maldonne et jeu de dupes, c’est que c’est moins ce TCE que les français ont rejeté le 29 mai, que le traité de Maastricht lui-même. Or contre celui-ci, leur vote est impuissant, Maastricht continue à s’appliquer, avec toutes ces conséquences destructrices, et on ne demandera pas ni aux français, ni à quiconque de se prononcer là-dessus. A lire dans la presse, les réactions d’électeurs hollandais avant et après leur rejet du TCE, il apparaît que ceux-ci ont beaucoup mieux conscience que nos concitoyens, que c’est bien Maastricht, l’euro, la banque centrale indépendante, la jurisprudence communautaire de la cour du Luxembourg (droit de la concurrence contre services et monopoles publics), l’euro-police et la parquet européen de l’espace Schengen, la position commerciale européenne au sein de l’OMC et de l’AMI, qui sont à rejeter, le TCE n’étant que le "leurre" - reprise du dispositif de Maastricht, qui lui, propulsé depuis maintenant 15 ans, poursuit sa course folle et autonome, quel que soient les votes, les alternances, les majorités, dans l’Europe des 25, des 27 ou des 30 !

Le contenu du plan B, c’est finalement que tout continue comme avant, sauf que le rejet du TCE- déjà aujourd’hui acté, malgré l’écran de fumée complètement ridicule de la "poursuite du processus de ratification" jusqu’à l’automne 2006 - va servir pendant des années d’antienne et de leitmotiv justificatif de toutes les difficultés présentes et à venir pour les dirigeants : le chômage augmente, les banlieues sont en feu, le pouvoir d’achat diminue, les catastrophes écologiques se succèdent, les guerres néo-impérialistes ravagent le pourtour européen...

"Nous ne pouvons pas faire grand chose, notre action est gravement pénalisée par l’absence d’Europe politique...", et tout cela c’est de votre fautes, à vous les nantis de l’Europe riche, les Français, les Hollandais, les Danois... qui par égoïsme, xénophobie, conservatisme avez fait échoué les promesses de l’Europe politique contenue dans le TCE ! Tout cela sera la faute au 29 mai 2005 !

C’est cela aussi le "plan B", contenu dans toutes les menaces et les injures qui ont fleuri depuis le 29 mai au soir, particulièrement chez les dirigeants socialistes "global players" français (la droite aux affaires, comme nous l’avons vu, étant trop occupé à son "Yalta" interne, ou, pour user d’une métaphore plus adéquate, à ses partages de territoires à la mode des capos de la maffia chicagolaise de l’ère de la prohibition !).

La vraie question donc, sur laquelle le pole de radicalité devrait se positionner (mais ce serait là un véritable caus belli avec les "partenaires socialistes") est celle de la sortie par la France du Traité de Maastricht ! Malheureusement, sur ce terrain, seuls les "souverainistes" (autrement dit les nationalistes !) sont conséquents avec eux-mêmes. Qui osera à partir d’aujourd’hui porter une telle revendication : abrogation du traité de Maastricht ! Et y compris sortir, pays par pays, du traité de Maastricht ?

Lire ici : http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=15810

Messages

  • Je pense en effet que les Français (et maintenant les Pays-Bas) ont rejeté plus que le TCE, ils se sont aperçu depuis 13 ans qu’en réalité ils ont été dupé par des politiques magouilleurs lors du référendum du traité de Maastricht.
    Le peuple a été berné par ses dirigeants qui n’ont pas présenté la facette économique de l’Europe, qu’encore une fois la communication ne s’est faite que dans un sens unique, que l’on a montré aux gens que ce qu’ils fallait qu’il voient et caché le reste...

    En 13 ans les gens ont pris conscience (en partie) de l’importance des édia sur l’unicité de penser... L’arrivée de médias indépendants et libres a permis aux gens de s’intéresser aux facettes qui lui étaient masquées.

    Nous avons voté non à un TCE que l’on a lu, pas à un TCE que l’on nous a présenté à la télévision ou dans les journaux. La population l’a compris, analysé et ensuite rejeté...
    Mais la macine infernale avait démaré bien longtemps auparavant...

    On arrive maintenant devant une sorte d’impasse : Les dirigeants poursuivent leurs actions comme prévu, faisant tout pour que l’opposition explose.
    C’est là ou j’éprouve un certain vertige : On "élimine" progressivement toutes les personnes "génantes", toutes celles qui ne vont pas dans le sens prévu par les dirigeants, en s’appuyant sur des lois votés à la va vite ou sur des détournement intéressé de textes écrits... laissant disparaitre la démocratie petit à petit. Car je ne pense pas qu’un gouvernement sans opposition soit un gouvernement démocratique !

    Et maintenant que faudrait-il pour avancer dans le sens positif pour la société ?
    Il nous faudrait unifier la population, il nous faudrait une personne de pointure prête à défier les gros macros du gouvernement... mais là : PERSONNE !!!
    Personne d’assez convaincant, d’assez tenace, d’assez mobilisateur pour unifier une société derrière lui...
    La réponse de la population ne parait pas pouvoir être autre chose que la mobilisation générale, la grève, la révote... Pour contrer une politique que nous refusons en masse !!

    Les syndicats s’écrasent devant le gouvernement... bientot les vacances... cela ne sert à rien de s’y mettre maintenant...

    Mais c’est à nous de nous y mettre !!! A nous de refuser la dictature du fric !!! D’agir pour la société !!! Alors MOBILISONS NOUS !!!!

    NE LES LAISSONS PAS MENER UNE POLITIQUE QUE L’ON REFUSE !!!

    Le NON n’a peut-être servi à rien pour l’instant, mais il est certain que de se laisser étouffer maintenant ne fera pas avancer la société...

     Janus

    • "Il nous faudrait unifier la population, il nous faudrait une personne de pointure prête à défier les gros macros du gouvernement... mais là : PERSONNE !!!
      Personne d’assez convaincant, d’assez tenace, d’assez mobilisateur pour unifier une société derrière lui...
      La réponse de la population ne parait pas pouvoir être autre chose que la mobilisation générale, la grève, la révote... Pour contrer une politique que nous refusons en masse !!"

      ça, c’est la tentation de l’appel à "l’homme providentiel" : Bonaparte, général Boulanger, de Gaulle, etc, pour aider le peuple à dépasser ses luttes de factions, de tendances, de personnes, aller plus loin que la grève et la révolte et ... prendre le pouvoir !
      Mais qui prend le pouvoir, dans ce cas-là ? Ce n’est toujours pas le peuple, mais l’homme, le clan, le groupe qui l’ont persuadé qu’ils allaient le mieux parler à sa place.

  • Ce texte est intéressant, car il aborde des questions critiques au sein du dit "non de gauche". Ce qui me paraît le plus puissant dans l’expression des urnes, c’est le caractère de classe du rejet, du moins du point de vue sociologique, ainsi que le "non" au non choix, au moins autant que le non au TCE : parier sur sa positivité européiste est pour le moins aléatoire.

    En ce sens il n’est pas sûr que les exigences d’un "autre Europe", ou d’une démarche "constituante" ne rapprochent pas davantage des NON et OUI "de gauche", que les "non" entre eux.

    Du point de vue du libéralisme, ou du capitalisme, le OUI est plus homogène que le NON, la hollandie plus proche de la chiraquie que Chevènement de Besancenot (encore que...), ou Buffet de Fabius (encore que...). On ne pourra pas trop jouer avec ça, sauf à jouer sur le terrain de l’adversaire. Bleitrach dit quelque chose dans ce sens (Le NON N’EST PAS UN VOTE DE GAUCHE, C’EST UN VOTE DE CLASSE.... ). Je partage l’idée que derrière le rejet du TCE, c’est le rejet de Maastricht, et plus généralement de la construction de l’Europe comme niveau étatique du Capital. En ce sens il est en partie vrai que le non souverainiste est à la fois plus conséquent (remontant plus loin dans le temps), mais aussi moins "rupturiste", moins "anticapitaliste" dans son expression politique... paradoxe qu’à mon sens ne peut relever le défi d’une Europe progressiste anti-libérale (la géopolitique du Capital n’est pas celle des Etats-Nations, ni même des continents : le pari sur l’Europe comme fer de lance d’une résistance tant à l’Impérialisme américain qu’au capitalisme totalitaire chinois, vu la faiblesse du Sud me semble hasardeuse, et marquée d’un rien de suffisance occidentaliste, d’un reste d’eurocentrisme).

    Il y a effectivement une apparence de succès de la recherche d’un « prolongement politique au mouvement social », qui est l’idée de fond alimentant la recherche d’un « pôle de radicalité » depuis quelques années, et en même temps cette idée surfe sur l’institutionnel à un point tel qu’elle est ramenée à une question politique, tenant au politicisme, davantage qu’à un affrontement de classes dans les termes de la contradiction avec le Capital.

    De tout ceci, on peut déduire une instabilité majeure dans le discours sur la construction d’une alternative. C’est au fond la poursuite d’une contradiction séculaire entre organisations politiques (du mouvement ouvrier...) et contradiction de classe, affrontement capital-prolétariat (au sens conceptuel, donc au-delà du salariat, vers le précariat etc).

    Bon, rien de très enthousiasmant, je sais bien... mais bon, c’est à voir si "l’espoir" peut se construire sur des illusions d’optiques... A ce stade, le plus positif, c’est le travail du négatif, le rejet, le non destructeur plus que constructeur, et bien que cela paraisse provocateur car peu porteur sur le terrain de la représentation, il me semble qu’on n’en est pas au bout.

    Patlotch

    • Tien ? Vous découvrez ce qu’on appelle la lutte des classes ! vous
      pensiez changer ceux d’en face ? Ils ne se trompent pas de camp, mais
      ils ont la panique aux fesses, et donc d’autant plus hargneux. C’en
      est un plaisir. Le nouveau gouvernement de la provocation ? Non ! Plus
      de marge de manoeuvre. Comme pendant la campagne il sont incapables
      de construire une ligne idéologique (comme au PS et chez les Verts),
      c’est flou et cela part dans tous les sens. On les a déstabilisé, les
      maîtres qui pensaient à notre place. Ils sont encore dangereux ? oui
      bien entendu, ils ont le pouvoir politico-médiatique. Mais nous venons
      de montrer que nous avons aussi du pouvoir.

      Les quelques messages ici sont certainement ceux de concitoyens qui
      n’on pas milité pour le « non ». Il est clair que nous continuons la
      lutte engagée dans la campagne référendaire.

      Le 16 nous manifesterons à Paris, Place de la République (18h30), le
      24, il y aura une rencontre nationale des 1000 collectifs qui se sont
      constitués au cours de la campagne. Le 17, on manifeste à Bruxelles...
      Il se passe des choses dans vos localités, à commencer par les
      réunions des collectifs pour le non.

      C’est bien de penser à ce qu’il faudrait faire, à ce que le peuple
      devrait faire... mais nous sommes en train de faire. Rejoignez les
      collectifs, les syndicats, les partis, les associations qui ont
      participé à la victoire du « non ». Même en électron libre chacun y a
      une place et une utilité.

      Helge

    • cher anagramme,

      Je rentre de ma promenade contrainte pour l’assouplissement de mon " couturier " (c’est un muscle cuisso-fessier et il n’est guère vaillant), et voilà que j’apprends que ceux " d’en face " seraient dans la déconfiture. J’en apprends chaque jour un peu plus, rassuré de savoir que la représentation parlementaire et gouvernementale du Capital EST le capital. Du coup mon couturier va bien mieux. C’est une distance critique théâtrale que je n’avais pas comprise dans toute sa dimension politique, ou mieux encore : " l’oeuvre d’art de dépassement du capitalisme est pour moitié dans celui qui produit l’exploitation même, et pour moitié dans celui qui regarde son ombre ".

  • Le texte est intéressant sur un certain nombre de points, même si c’est une évidence que le "non de gauche" est un rejet de la construction européenne telle qu’elle se fait depuis 20 ans.

    Sur le "syndicalisme à la française", on devrait regarder un peu ce qui se fait en Europe... en particulier en Allemagne : lorsque nous passions aux 35h, les syndicats avaient déjà négociés les 32h dans certaines entreprises. Le syndicalisme allemand est beaucoup plus efficace qu’en France, même s’il est probablement moins radical. On peut aussi vouloir expliquer ça par un taux de syndicalisation plus important qu’en France.

    Concernant le pôle de radicalité naissant autour du PC, j’imagine mal les "verts exclus" rallier le un parti pro-nucléaire. J’imagine aussi mal les socialistes du non rallier un PC qui a adopté une dialectique relativement nationaliste pendant la campagne ("le peuple français", "le modèle social français", "l’héritage français", etc).

    Finalement, "le personnage providentiel", il n’existe peut être pas actuellement mais ce n’est pas lui seul qui va se créer, c’est avant tout les revendications d’un peuple qu’il devra incarner. après, peu importe de qui il s’agit.

  • Du nationalisme des partis bourgeois de gauche
    et des manoeuvres politiciennes de l’extrême gauche

    http://www.ainfos.org/fr/ainfos00697.html

    • Tu te fais des illusions, nous en sommes très contents, de même que nous sommes heureux d’avoir démasqué les sociaux-traitres Jospin, Hollande, Guiguou, Lang, Delanoë, DSK, Aubry etc. Qui n’auront plus jamais un seul de nos bulletins de vote, je suppose.

      Quant à ton histoire de nationalisme français, ça ne tient pas debout !

      Toi, tu prônes le nationalisme européen ! Crois-tu que ce soit mieux ? il n’y a pourtant pas de peuple européen !

      Une nation européenne pourrait être artificiellement créée par le pouvoir, en faisant divers compromis entre les avancées sociales obtenues par les luttes en France et les absences de telles avancées dans les pays alentours qui ont encore des rois, qui n’ont pas la séparation de l’église et de l’État, etc. Mais pour les personnes qui vivent en France, ce serait une terrible régression. Elles n’ont pas voulu de cette régression ! C’est tout !

      Il ne s’agit pas de nationalisme !

      do
      http://mai68.org

    • J’ai moi même soutenu le "NON", et je ne suis pas membre du PS (bien que je n’ai absolument rien contre Montebourg, Emmanuelli, etc.)

      Toute nation est "artificielle", les frontières sont artificielles, toute "unité nationale" se fonde sur des élément artificiels : "héritages religieux historiques culturels, etc.".

      Exactement le texte de la constitution européenne, n’est-ce pas ? D’une certaine manière, il n’y a donc pas plus de peuple européen qu’il n’y a de peuple français.

      Sur tes dernières phrases, je suis entièrement d’accord. Simplement, il faudrait ajouter que c’est pour les mêmes raisons que nous devons relancer une construction européenne sociale pour permettre aux "peuples non-français" de disposer d’un meilleur modèle social. N’est pas ça l’internationalisme ? Moi je préfère parler d’altermondialisme, mais au final on en revient au même.

      Mais là encore, quelque chose me gène dans l’affirmation qu’il nous fait diffuser le modèle français : je ne suis pas convaincu que nous ayons le modèle social le plus parfait, le plus abouti bien qu’il soit bien meilleur que les modèles anglais ou lettons. Selon moi, c’est un système qu’il faut pérpétuellement rénover. Attention : rénovation ne signifie pas réformes rafariniennes...

      Donc je vois mal pourquoi tu t’opposes à ce que j’ai écris plus haut...

      Avant de termnier : je parlais de "nationalisme" en particulier dans certaines phrases du PC, mais c’etait un nationalisme dans certains mots et expression, pas dans les idées (je n’ai pas dit que le PC avait des tendances chevènementistes, faut pas exagérer non plus).

      Et ton site "mai68", au-delà de ses théories qui restent à justifier sur les attentats du 11 septembre 2001, pourquoi l’as-tu appelé mai68 si tu es proche du PC ? parce que le PC en 68 n’était pas tellement présent, il me semble malgré la dénonciation des "gauchistes" (terme inventé par le PC)...

    • Salut,

      Non, je ne pense pas que ce soit ça, l’internationalisme, car l’internationalisme ne se limite pas à l’Europe !

      Il est clair que le "modèle" français est en perpétuelle évolution et dépend énormément des luttes de classe en France et ailleurs. Il est clair qu’il est loin d’être parfait puisque la division de la société en classes n’y a pas été aboli. Pas plus qu’ailleurs.

      Il est vrai qu’au senti, comme ça, je préfère Marie-George Buffet à tous les chefs du PCF qui lui ont succédé. Elle semble éminament sympathique, comme divers chefs d’extrême-gauche. Néanmoins, je pense qu’elle cherche (comme d’ailleurs divers chefs d’extrême-gauche) à récupérer le NON à des buts électoraux, et que si nous nous laissons faire, notre énergie, au lieu de se dépenser dans les luttes sociales offensives va être détourné vers des buts électoraux inoffensifs.

      NON, je ne suis pas proche du PCF ni de la CGT. Voir à ce sujet le lien :

      http://mai68.org/ag/678.htm

      Qui dénonce très bien le rôle des bureaucrates dans la "défaite" finale de mai 68 !

      A+

      do

      http://mai68.org

    • Au lieu de lire : « Il est vrai qu’au senti, comme ça, je préfère Marie-George Buffet à tous les chefs du PCF qui lui ont succédé »

      Vous voudrez bien lire : « Il est vrai qu’au senti, comme ça, je préfère Marie-George Buffet à tous les chefs du PCF qui l’ont précédée »

    • ok, bien compris.

      bien sur l’internationalisme va au-delà de l’Europe, mais faut bien commencer quelque part, non ? En l’occurence, lorsque l’on est en france, c’est géographiquement plus simple de commencer par l’Europe. Soit dit en passant, ça implique l’abandon que certains ont d’une europe "concurrente" des etats-unis...

      sinon la phrase "elle semble sympathique comme divers chefs d’extrême-gauche", sur un plan politique tu peux trouver de meilleurs critères d’appréciation : certains trouvent sarko sympa, etc.

      Juger des politiciens au-delà de leurs idées, leurs paroles, c’est le début du populisme et ça débouche toujours sur des conceptions totalitaires. Je ne pense que ce soit ce que tu défends.

      Sur le fait qu’elle cherche à récuperer le "non" pour se relancer dans la prespective des prochaines échéances électorales, c’est évident, comme pour Fabius, Mélenchon, Besancenot, etc. ça se comprend : accéder au pouvoir pour défendre ses idées, en général c’est le but des partis...

    • Accéder au "pouvoir" pour trahir enfin ses idées aux yeux de toutes et tous !

      Car la fonction du "pouvoir" n’est pas la fonction du pouvoir, c’est un leurre. Les vrais chefs ne sont jamais élus, les patrons de la France sont les patrons :

      http://mai68.org/tracts/Suffrageuniversel/LESUFFRAGEUNIVERSEL.htm

      Même si Arlette arrivait au "pouvoir", elle ne pourrait rien faire d’autre que gérer un capitalisme qui n’aurait toujours pas été aboli. Au mieux, si elle était vraiment honnête, elle profiterait de sa fonction présidentielle pour appeler le prolétariat à la grève générale. Elle ne pourrait rien faire de mieux. Mais on n’a pas besoin qu’un besancenot ou un Gluckstein soit élu président pour commencer la grève ! Et heureusement, car sinon, on pourrait attendre longtemps !

      Seule la lutte paye !

      Et depuis notre NON, les conditions de la lutte sont très favorables :

      http://mai68.org/journal/N97/1juin2005.htm

      Et l’exemple de Fillon viré, et sa loi repoussée, grâce à un mouvement lycéen coriace, montre bien que la lutte paye. Cet exemple pourrait facilement se répandre si l’on fait ce qu’il faut. Attendre 2007 serait une erreur grave. Car, quand on se sera rendu compte qu’une fois de plus on a été trahi par le chef tant aimé qui aura été porté par les urnes à la fronction présidentielle, alors les conditions favorables seront devenues défavorable et ce d’autant plus que la trahison nous poussera plutôt au désespoir et donc à la démission.

      Je crois qu’il faut agir dès maintenant en faveur de la grève générale !

      Quant à l’internationalisme, il est permanent et ne se limite pas à l’Europe. Par exemple, le soutien aux peuples irakiens ou palestiniens ou en bien d’autres endroits du monde est une nécessité.

      A+

      do

      http://mai68.org