Accueil > RÉFLEXION ET ACTION POUR CREER UNE INSTANCE CAPABLE DE REPRÉSENTER LE (...)

RÉFLEXION ET ACTION POUR CREER UNE INSTANCE CAPABLE DE REPRÉSENTER LE PUBLIC DU CINEMA

Publie le mardi 27 avril 2004 par Open-Publishing

UNE DEMI-JOURNÉE DE RÉFLEXION ET D’ACTION
EN VUE, NOTAMMENT, DE CREER UNE INSTANCE CAPABLE DE REPRÉSENTER LE
PUBLIC DU CINEMA

a eu lieu le samedi 13 mars dernier au cinéma La Clef, à Paris.
Elle visait :
 à faire le point sur les cinémas de proximité en difficultés en Ile
de France et dans le reste de la France avec tous ceux qui pouvaient les
représenter sur place
 à élaborer une Fédération nationale des spectateurs du cinéma
indépendant, ainsi qu’une Charte nationale du cinéma indépendant..

Cette rencontre était le fruit de l’initiative concertée d’une
association parisienne La Coordination pour un autre cinéma (groupement
de cinémas et de diverses associations de professionnels) et
l’association de spectateurs de cinéma indépendant sans doute la plus
importante en nombre d’adhérents (soit 1700), l’ASCUT
(http://ascut.free.fr), l’Association des spectateurs en défense des
cinq salles du réseau Utopia de Pontoise et Saint-Ouen l’Aumône,
actuellement engagée dans un recours en Conseil d’Etat pour protéger
ces cinq salles de proximité.

La demi-journée du 13 mars visant donc à rassembler les forces pour
créer une instance capable de représenter au niveau national le PUBLIC
du cinéma indépendant et de proximité a été de ce point de vue un succès
 : la salle de 150 places était pleine ; des représentants de cinémas ou
d’associations d’usagers sont venus de toute la France (Bayonne,
Strasbourg, Orléans, Chartres) et pas seulement de la région parisienne
 ; enfin ont été physiquement représentées des associations que nous
n’avions pas pressenties nous-mêmes (Pont Saint Maxence, Saint-Denis,
Chartres)

Successivement, professionnels du cinéma (plutôt à la tribune : J.P
Thorn, Arnaud Dommerc, Luc Decaster, Aline Paillé) et représentants
d’associations (plutôt dans la salle) ont fait l’inventaire des
problèmes et des propositions sur lesquels nous seront sans doute
obligés de prendre position dans l’avenir.
Pendant que le reste du public profitait d’un repos mérité en regardant
un (excellent) film, une réunion réduite aux représentants des
associations décidait que la fabrication juridique de l’instance apte à
représenter au niveau national le PUBLIC du cinéma indépendant serait
esquissée le 15 mai prochain, à Orléans (où nous apporterions en même
temps notre appui à un premier cinéma en difficulté).

En attendant, un site a été créé à l’intention des seuls représentants
d’associations d’usagers du cinéma afin qu’ils puissent :

A. A court terme : Continuer l’inventaire des problèmes qu’ils ont
rencontrés et des solutions qu’ils leur ont apportées dans la défense
du cinéma de proximité

B. A moyen terme : réfléchir à ce qu’une fédération nationale peut
apporter concrètement à chaque cinéma en difficulté La demi-journée du
15 mai vise aussi à explorer cette question.

C. A long terme : Commencer à prendre position sur les 5 problèmes (et
les solutions spécifiques) évoqués par certains professionnels, selon
lesquels il faudrait :

1. rompre le monopole des gros producteurs qui sont aussi distributeurs,
favorisant ainsi leurs propres films. Il faudrait une loi anti-trust :
on ne peut être à la fois producteur et détenir.. 30% de la
distribution. Ceci serait l’effet de la loi Lang (1982) qui a soustrait
le système cinématographique à la réglementation de la concurrence (en
créant ’en contrepartie’ un médiateur).

2. cesser de reverser aux cinémas, en proportion de leur recettes, la
TSA (taxe spéciale additionnelle, prise en partie sur les recettes de
tous les cinémas) : ce qui favorise de fait multisalles et multiplexes.

3. exiger un minimum de temps de programmation pour chaque film (l’ACID
propose 3 semaines) Il faut faire un minimum de 1500 entrées la 1ere
semaine pour ne pas risquer d’être déprogrammé aujourd’hui… ce fut le
cas du dernier film de Manuel Poirier avec 1492 entrées : le temps de
rotation des films s’accélère sans cesse, condamnant de plus en plus de
films à n’être pas vus.

4. limiter le nombre de copies pour chaque film (l’ACID propose 500
copies). Des films médiocres (pas forcément ceux qui ont le maximum de
copies d’ailleurs) envahissent les salles et interdisent la diffusion
des autres. La moitié des films font ainsi moins de 10 000 entrées or il
faut environ 30 000 entrées pour être rentable.

5. favoriser les emplois-jeunes dans le secteur cinématographique pour
soutenir l’animation en direction des plus jeunes, les plus séduits
aujourd’hui par les multiplexes.

La coordination "Pour un autre cinéma"