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REPETEZ APRES MOI " JE DOIS DEFENDRE MES DROITS ET MON SALAIRE, JE DOIS DEF..."

Publie le mardi 29 janvier 2008 par Open-Publishing

" MY PATRON IS NOT MY FRIEND AND I MUST DEFEND MY SALAIRE" (ou : "Dilbert et les droits du salarié").

(Le titre est en anglais, pour faire plaisir à M. Attali...)

1. Si vous devez négocier, vous devez certes et autant que possible, avoir en main les éléments- clefs de l’entreprise.

Toutefois, vous n’avez pas à vous préoccuper a priori des droits des patrons ni à supputer quelle est la part de "charges" que votre entreprise peut effectivement supporter.

D’autant que , la plupart du temps, vous n’avez pas en mains tous les chiffres ( y compris ceux de la rémunération nette et avantages cumulés du patron...) ou que vous avez à votre disposition une présentation fortement orientée. Par ailleurs, compte tenu de la complexité d’un bulletin de paie, beaucoup d’entre nous ignorent aujourd’hui exactement quelle est la part de ces charges qu’ils supportent eux-mêmes,où va cet argent etc.

Ce qu’un patron lui, n’ignore jamais.

Au fond, c’est simple, si la place de salarié était meilleure que celle de patron, les patrons seraient à notre place et nous à la leur.

2. En revanche, vous ne devez avoir aucun complexe à défendre VOS droits et "vos" acquis (qui en réalité sont aussi ceux de vos parents, grands-parents et de vos enfants...).

Donnant/donnant. C’est laid , oui, mais c’est efficace.

En contrepartie de ce que l’on vous demande en terme de productivité et d’efficacité, vous devez toujours réfléchir aux moyens supplémentaires que l’on va réellement mettre à votre disposition pour ce faire et quelle est la part de la richesse supplémentaire ainsi produite qui va vous être octroyée. (La médaille en chocolat et les félicitations du patron seront jugées largement insuffisantes).

3. Un des moyens les plus efficaces pour défendre son bout de gras, c’est l’action syndicale. On peut tourner le truc dans tous les sens - y’a pas mieux à ce jour. La grève, "qu’est-ce que c’est" ? Ce n’est pas sale, ça ne tache pas, ça ne fait pas pousser du poil dans la main et contrairement à la masturbation, ça ne rend pas sourd (sauf si on passe toute la manif’ l’oreille collée aux enceintes). Mais souvent ça rapporte gros. La cerise sur le gâteau c’est l’occupation du lieu de travail - et quand il faut, il faut.

4. Vous devez absolument vous rappeler que votre salaire n’est pas un cadeau que vous font les patrons ! Son montant ne dépend pas de votre tête , de votre accent... ( mais il peut dépendre, pour certains, de leur aptitude à se courber de sorte d’ être assez horizontal pour que le patron puisse ensuite essuyer ses chaussure sur votre dos...)

Non, le salaire, c’est une part, souvent infime d’ailleurs, de la richesse que vous contribuez à produire par votre travail, en d’autres termes, le salaire, c’est un dû (sauf à ce que vous soyez convaincus qu’il faut revenir au servage -pour ma part, ce sera non).

En général, les patrons se souviennent très bien de cette réalité au bout de la 48ème heure de grève, quand le chiffre d’affaires (et donc, une part substantielle du profit, qui va directement du labeur du salarié à la poche de l’employeur) commence à chuter sec - forcément - (demandez à un patron tout seul de faire le boulot qu’abattent 50 salariés, on va se poiler).

5. Le rapport de force n’est jamais tombé du ciel ; il ne se décrète pas il se construit. Il est créé et entretenu par divers moyens, dont l’UNION des travailleurs dans leurs revendications, ou encore la GREVE, par exemple. Notons également que, contrairement à la rumeur actuellement en vogue, faire grève pour défendre les droits des salariés en général et les siens en particulier, c’est quand même nettement moins dégueulasse que d’avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940...

6. Exercice de travaux pratiques. Analyse critique et Méthode Coué.

Traduisez les mots ou expressions suivants en français correct :

 Le droit du travail est un "obstacle à la croissance".
(Trad. Le droit du travail protège le salarié et contribue au moral des ménages, "mais" freine la tendance des patrons à faire un maximum de profit pour eux-mêmes)

 Les "charges sociales" "obligent" les patrons à "réduire notre pouvoir d’achat".
( Trad. Les patrons réduisent notre salaire et ses garanties par souci de maximaliser leurs profits).

 La "flexsécurité" est une innovation profitable à tous.
(Trad. La légalisation et l’organisation de la précarité vont en effet profiter à tous les patrons).

 La grève est un "moyen archaïque de revendication" qu’il faudrait absolument abolir.
(Trad. La grève est le seul moyen pour les salariés d’obtenir des avancées sociales qui viennent s’imputer sur le profit et donc diminuent les bénéfices des patrons)

 "L’entrepreneur" est un pilier essentiel de la société car il "prend un risque"
(Trad. A travail égal et à responsabilités comparables, le patron est cependant 10, 20 ou 100 fois mieux payé qu’un salarié ; ça n’a aucune justification logique maison s’en fiche, c’est normal pour le capitaliste).

 La fermeture d’une entreprise ou la dé-localisation d’une usine sont la conséquence "inévitable" de notre "système d’assistanat social".
(Trad. si on peut s’en foutre encore plus plein les fouilles en s’installant dans un pays qui n’a ni droit du travail ni sécurité sociale ni système de retraites ni syndicats ON Y VA !!!!!!)

BONUS de la leçon : Le point "bon goût" de la baronne de Rotschild — "Le jaune, c’est vraiment pas joli comme couleur, ça c’est sûr"....

Amitiés fraternelles