Accueil > RESF15 : communique de presse
CONFERENCE DE PRESSE
Samedi 29 juillet 2006, 13H30 à « La Sellerie »,
jardin des Carmes, Aurillac
Le Collectif 15 Uni(e)s Contre une Immigration Jetable et Réseau Education sans Frontière s’est constitué il y a deux mois pour dénoncer les dangers de la modification du Code d’Entrée et de Séjour des Etrangers et des Demandeurs d’Asile (CESEDA). A Aurillac, de nombreux étrangers connaissent des situations dramatiques. Nous souhaitons par cette conférence de presse, vous informer des derniers évènements de cette semaine et des actions qui restent à mener.
Tout d’abord la situation de M. Giorgi TEVZADZE. Comme vous le savez, M.TEVZADZE est arrivé en France en 2001, fuyant la Géorgie où il était persécuté pour avoir vécu jusqu’en 1999 avec une ressortissante d’Ossétie du Nord (de cette union est né un garçon, mais depuis 1999, M.TEVZADZE n’a plus aucune nouvelle de son ancienne concubine ni de son enfant qui ont très probablement rejoint l’Ossétie du Nord). En 2002, l’Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides (OFPRA) lui a refusé le statut de réfugié et depuis il vit sans papier. A partir de 2002 toujours, il a vécu avec Mme GLOUCHAKOVA, réfugiée Biélorusse, veuve et mère d’une enfant. Ils devaient se marier. Mais M.TEVZADZE a fait l’objet d’une décision préfectorale de reconduite à la frontière le 18 juillet 2006. Il a été placé en centre de rétention à l’aéroport de Lyon. Et hier après midi il a été conduit dans un avion en partance pour la Géorgie.
Il a été expulsé malgré sa grève de la faim qu’il a menée dix jours durant.
Il a été expulsé malgré la demande de sa compagne de ne pas briser leur famille.
Il a été expulsé malgré la mobilisation de centaines de personnes à Aurillac et d’autres encore partout en France qui ont écrit à M. le Préfet du Cantal et qui ont signé une pétition en faveur de l’annulation de la décision de reconduite à la frontière. On a tenté de détruire cette mobilisation par une campagne de diffamation menée contre M.TEVZADZE. Nous faisons notamment référence à l’article paru dans la Montagne le jeudi 27 juillet 2006, et à la suite duquel le Collectif 15 à adresser une lettre à M. le Préfet du Cantal avec copie à la presse. Dans cette lettre nous avons demandé une audience avec M. le Préfet : nous n’avons à ce jour toujours pas de réponse.
Pour répondre à cette méthode de diffamation utilisée par un représentant de l’Etat, nous invitons les journalistes à contacter le cabinet d’avocats de Me BORIE , avocat à Clermont-Ferrand. Me BORIE et ses collaborateurs se tiennent à leur disposition pour les informer sur la réalité des délits commis par M.TEVZADZE.
M.TEVZADZE a payé sa dette à la société. Il l’a payé largement puisqu’il a été plus sévèrement condamné que ne l’aurait été un citoyen français.
Nous mettons à la disposition de la presse, un dossier où il est notamment expliqué que la Géorgie est un pays sûr. L’OFPRA a établi une liste de pays dits sûrs où l’on retrouve au côté de la Géorgie, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Mongolie, ...Cette liste est définie de manière arbitraire puisque la sélection de ces pays est fondée sur des raisons diplomatiques et des raisons de politique intérieure. L’actualité récente prouve l’inanité de la qualification de « pays sûr » pour la Géorgie : nous vous renvoyons à l’article de l’Humanité du 28 juillet 2006 « Heurts entre Tbilissi et ses républiques séparatistes » (p.10)...
Mais de toute manière l’OFPRA et la Commission des Recours des Réfugiés (CRR) étudient quand même les demandes d’asile des ressortissants des pays dits sûrs. Et la CRR peut accorder -et a déjà accordé- le statut de réfugiés à des ressortissants de pays dits sûrs.
Les proches de M.TEVZADZE, le Collectif 15 UCIJ-RESF, et toutes les personnes et organismes qui n’acceptent pas de telles injustices se sont battus et continueront de se battre. Car nous contestons une loi injuste. Le Code d’Entrée et de Séjour des Etrangers et des Demandeurs d’Asile (CESEDA) est légal mais illégitime. Et nous ne ferons pas le choix -comme nous pousse à le faire la Préfecture- de ne défendre et ne soutenir que les « bons étrangers ».
D’autres personnes sont toujours menacés d’expulsion. La famille SUNGO d’Angola qui s’est vu refuser sa demande de reconnaissance de statut de réfugié.
La famille TSERENDORJ de Mongolie, à qui on a aussi refusé le statut de réfugié.
La famille BASKHANOV de Tchétchénie que l’on a tenté de renvoyer en Pologne où les conditions d’obtention du statut de réfugié et les conditions de vie sont plus difficiles qu’en France.
De nombreux citoyens ont été informés et sensibilisés à leur situation dramatique, notamment lors du parrainage républicain de ces familles, organisé à la Mairie d’Aurillac le 1er juillet dernier.
Fidèles aux principes de la République française et à la déclaration des Droits l’Homme intégrée dans notre Constitution, ils soutiennent ces familles.
La décision reste entre les mains de M. le Préfet qui peut accepter de régulariser leur situation à titre exceptionnel et humanitaire.
Nous continuerons de nous rendre régulièrement à la Préfecture jusqu’à ce qu’une décision juste et équitable soit prise.
Une nouvelle famille menacée.
Une famille bosniaque risque elle aussi d’être expulsée. Les parents et leurs deux enfants, dont l’un d’eux est scolarisé au collège Jules Ferry, sont arrivés il y a moins de deux ans en France.
La Commission des Recours des Réfugiés leur a refusé le statut de réfugié le 25 juillet 2006. Ils ont déposé une demande de réexamen auprès de l’OFPRA.
Mais si cette démarche échoue ils devront quitter la France à la fin du mois d’août. Il leur sera possible de faire une demande de régularisation exceptionnelle au titre de leur enfant scolarisé. Mais là encore tout dépendra de la bienveillance de M. le Préfet du Cantal. Des citoyens, des élus vont parrainer cette famille le samedi 5 août 2006. Nous vous donnons rendez-vous à cette date.
Nous rappelons que nous contestons le CESEDA et sa réforme récente. Il est légal mais illégitime car il aggrave encore la précarisation des migrants et met en péril la vie d’enfants, de femmes et d’hommes.
Qui plus est, ce Code n’est pas appliqué de la même manière d’un département à un autre puisque son application dépend de l’appréciation des Préfets. Ce qui ouvre la porte à l’arbitraire.
Malgré la menace de procès pour injures publiques -accusations infondées- nous continuerons d’agir en tant que citoyens responsables et défenseurs des droits humains.
Nous avons écrit à M.KLARSFELD, médiateur désigné par M. le Ministre de l’Intérieur, concernant la situation des familles tchétchène, mongole et angolaise. Nous attendons son intervention.
Et soyons nombreux le samedi 5 août 2006 pour le parrainage républicain de la famille bosniaque à la Mairie d’Aurillac.
Le Collectif 15 UCIJ RESF
COLLECTIF 15 UNI(E)S CONTRE UNE IMMIGRATION JETABLE & RESEAU EDUCATION SANS FRONTIERE
Seul "La voix du Cantal" était là. Tous les médias invités (locaux & régionaux) ont reçu copie du texte de la conf de presse et certains ont reçu un dossier démontant les arguments du secrétaire général de la préfecture.