RG et ROYAL (Presse Lux)

Vive polémique autour d’accusations d’enquête des RG sur l’entourage de Royal

Les socialistes ont interpellé mercredi le chef de l’Etat et demandé une enquête immédiate après les affirmations du Canard Enchaîné concernant une enquête des Renseignements généraux sur l’entourage politique de Ségolène Royal, qualifiées de »ridicules » par Nicolas Sarkozy.
L’hebdomadaire satirique affirme que sur »ordre en provenance du cabinet » du ministre de l’Intérieur, des investigations ont été menées par les Renseignements généraux sur Bruno Rebelle, ex-directeur de Greenpeace France qui a rejoint récemment l’équipe de campagne de Mme Royal.

Occasion pour le PS - qui a décidé mardi de se montrer plus offensif et de riposter systématiquement au candidat de l’UMP après une impression de flottement dans la campagne de sa candidate - de monter au créneau, fustigeant le »mélange des genres » du ministre-candidat.

Premier secrétaire du PS et compagnon de Mme Royal, François Hollande a demandé »qu’il y ait immédiatement des vérifications », soulignant que si les informations étaient »confirmées, alors il faudra en tirer toutes les conséquences au niveau de la campagne présidentielle ».

Et de dénoncer le cumul par M. Sarkozy »des fonctions de ministre de l’Intérieur, avec tous les moyens dont il peut disposer, avec la responsabilité d’être candidat à l’élection présidentielle ». »Cette confusion des genres est extrêmement préjudiciable, elle entraîne toutes les suspicions, elle laisse penser à toutes les manipulations ».

Evoquant des »pratiques inacceptables », le porte-parole du PS, Julien Dray, en a appelé directement à Jacques Chirac, demandant »au chef de l’Etat de rappeler les règles élémentaires et de donner toutes les garanties du respect des principes démocratiques ».

 »C’est tellement ridicule, il faut qu’ils gardent leurs nerfs, surtout qu’ils restent calmes », a rétorqué M. Sarkozy. »Une enquête sur qui ? Sur quoi ? Pour chercher son programme (à Mme Royal, ndlr) ? C’est pas une enquête, c’est une exploration », a ironisé le ministre-candidat, dans une de ses attaques les plus directes à ce jour sur la candidate elle-même.

 »Ils sont vraiment extraordinaires, je vais finir par croire qu’ils ont vraiment des ennuis à s’énerver comme ça », a-t-il poursuivi devant des journalistes, en marge d’une réunion économique.

L’épisode intervient alors que Mme Royal multiplie les interventions médiatiques depuis quelques jours, après l’entrée en fanfare en campagne de M. Sarkozy et un fléchissement dans plusieurs sondages, où elle est donnée battue au deuxième tour par son rival (52% contre 48%, selon deux sondages mercredi), mais aussi en baisse au premier tour.

L’équipe de campagne de l’UMP, où des groupes spécialisés se réunissent deux fois par jours pour préparer les argumentaires contre la candidate socialiste, en a profité pour redoubler d’attaques.

Dernier pilonnage en date, autour des déclarations de la candidate socialiste sur la »souveraineté » du Québec, avec une nouvelle série d’accusations sur sa »légèreté » en politique étrangère.

La semaine dernière, le PS avait accusé l’UMP d’être derrière les rumeurs sur une tentative de se soustraire à l’ISF du couple Hollande-Royal, le Premier secrétaire portant d’ailleurs plainte contre le député UMP Jacques Godfrain.

Mercredi, avec cette nouvelle affaire, le PS a eu l’occasion d’afficher sa détermination à croiser le fer, faisant monter au créneau ses ténors pour dénoncer une »campagne » de »déstabilisation », de »démolition » et de »dénigrement systématique », de l’UMP.

Bruno Rebelle a de son côté dénoncé les »méthodes de Nicolas Sarkozy », jugeant »le procédé scandaleux, infâmant ».