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Rafle dans le quartier du Château d’Eau, Paris 10e : blocage partiel d’une arrestation collective

Publie le jeudi 20 octobre 2005 par Open-Publishing

Rafle dans le quartier du Château d’Eau, Paris 10e arrt. mercredi 5 octobre

Blocage partiel d’une arrestation collective les photos

Le 5 octobre 2005 à 16 heures, un témoin alerte le MRAP qu’une rafle se
développe dans le quartier du Château d’Eau. Trois militant(es), présents au
siège se rendent immédiatement sur les lieux. Au carrefour boulevard
Sébastopol/rue du Château d’Eau sont stationnées une dizaine de voitures de
police et un autocar (un premier autocar de la police avec ses « passagers
serait déjà parti en direction du commissariat de Clignancourt) ; une
centaine de personnes sont massées sur les trottoirs du carrefour et
assistent avec stupeur et colère aux arrestations musclées des policiers qui
pénètrent dans les cafés, les salons de coiffure, les magasins.

Nous avons pu voir une quinzaine de policiers organisés en cortège maintenir
et pousser dans l’autocar sept personnes immigrées ; d’autres personnes
étaient déjà détenues dans le car.

Le ton monte sur les trottoirs parmi les présents indignés mais impuissants
devant les forces en présence. C’est alors qu’une jeune femme africaine,
combative et très courageuse, nous exhorte à réagir et, seule, en protestant
vigoureusement s’installe au milieu de la chaussée du boulevard Sébastopol,
parmi les voiture et nous invite avec force à la rejoindre. Nous sommes une
grosse cinquantaine à bloquer la circulation.

La police surprise hésite, et désemparée téléphone, évalue la nouvelle
situation puis réagit, d’abord par intimidation en promenant au milieu des
manifestants un chien policier en laisse ; puis par provocation, avec
bousculades, démonstrations de force et mini charges. Une grenade lacrymogène est lâchée qui fait suffoquer policiers et manifestants ! Mais le noyau dur des manifestants tient fermement le haut du pavé.

Dans le même temps, l’autocar avec les sans papiers arrêtés a réussi à
manouvrer et à quitter le carrefour par la rue du Château-d’Eau, en sens
interdit, sans que nous puissions nous y opposer.

Puis, une à une, les voitures de police tentent à leur tour de manouvrer et,
en déroute, dans le plus grand désordre, quittent hâtivement (honteusement ?)
le territoire sous les cris de joie et de soulagement des manifestants.

Peu à peu le carrefour est dégagé par les manifestants et la circulation est
rétablie vers 17 heures 30.

Bien qu’à ce jour nous n’ayons pas d’informations concernant les personnes
arrêtées aujourd’hui, un processus brutal d’arrestations collectives a été
partiellement bloqué après sa mise en place, grâce à une mobilisation
réduite, mais active et déterminée.

Pour cela il est nécessaire qu’un système d’alerte fonctionne (un réseau est
déjà en place), qu’une présence énergique des collectifs de sans papiers et
des soutiens, entraînant les habitants et les passants, soit assurée sur les
lieux ; les soutiens sont indispensables pour témoigner, protéger dans la
mesure du possible, rendre présentes les associations et par là tenter
d’éviter les débordement policiers.

D’autre part il est possible que la préfecture s’organise désormais pour
éviter la mobilisation citoyenne.