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Rassemblement anti-répression autour du procès Aubonne

Publie le lundi 12 avril 2004 par Open-Publishing

Les 26 et 27 juin 2004, Genève, Suisse

L’action du pont d’Aubonne

Le groupe de soutien d’Aubonne a été créé pour soutenir les activistes qui
ont mis en place un blocage d’une autoroute contre le sommet du G8 à
Evian, l’été
2003. Deux grimpeurs s’étaient suspendus aux extrémités d’une corde
bloquant la route aux délégations officielles sur le chemin du sommet du
G8. La corde fut coupée par un
policier suisse. Martin Shaw (militant anglais) a fait une chute de 20
mètres, lui causant de multiples fractures du dos, du bassin et du pied
gauche. Il est toujours suivi par un physiothérapeute. Gesine Wenzel
(militante allemande), l’autre grimpeuse a été sauvée grâce à la réaction
rapide du groupe qui organisait le blocage de la circulation. A l’heure
actuelle, elle, ainsi que d’autres membres du groupe de l’action souffrent
de troubles post traumatiques.

A travers nos efforts pour essayer de rendre cette affaire publique, et
faire que se mette en place une enquête indépendante sur l’intervention de
la police, nous avons dû nous rendre à l’évidence : Que ce soit en tant
qu’individu ou collectifs, nos capacités d’aide et de soutien au groupe
ou aux personnes face à une telle situation sont vraiment limitées. Il
nous semble que ce problème est récurrent au sein des collectifs et pour
les individus luttant contre la répression. Cette situation a été une
grande source d’angoisse et d’inquiétudes pour tous ceux d’entre nous qui
font face aux risques d’emprisonnement et d’hospitalisation.
Nos expériences personnelles lors de cet incident et les contacts que nous
avons eu avec d’autres victimes de la répression, nous ont donné
conscience du fait que traiter le traumatisme après de telles situations
est aussi important que de traiter de questions légales et de
circonstances politiques. Ne pas prendre suffisamment en compte le travail
de soutien psychologique nous a fait découvrir à quel point les personnes
concernées pouvaient développer des séquelles émotionnelles graves à long
terme.

Rassemblement anti-répression

Le 28 juin aura lieu un procès contre quatre personnes de ce groupe
d’affinité, parmi lesquels les deux grimpeurs. Ces personnes sont
ironiquement inculpées d’entrave à la circulation publique et mise en
danger de la vie des automobilistes. Nous voulons profiter de cette
opportunité pour nous rassembler le week-end des 26 et 27 juin 2004 et
aborder la question de la mise en place d’un réseau anti-répressif plus
solide à travers l’Europe. Nous envisageons en particulier de faire le
point sur les traumatismes dus aux expériences de répression et sur les
moyens de venir en aide aux victimes.

Nous espérons voir participer à cet événement une grande variété de
personnes venus de toute l’Europe. Cette invitation sera envoyée à des
collectifs et des organisations européens directement investis dans la
lutte anti-répression, que ce soit par le biais de réseaux de solidarité,
de défense des droits humains, soutien aux prisonniers ou réfugiés, etc.
Nous voulons ce rassemblement ouvert et diversifié.

Nous aimerions nous concentrer autour des questions suivantes :

· Promouvoir une information détaillée sur les différents cas récents de
répression : les 7 prisonniers de Salonique, les victimes de l’Ecole Diaz
à Gênes, ceux toujours emprisonnés depuis Götheborg.... Afin de comparer et
contraster les expériences, les premières réactions et les tactiques mise
en place. Nous espérons ainsi mettre en valeur les réussites et les échecs
afin de préciser les infrastructures et habilités qui nous font défaut.

· Voir comment nous pouvons nous coordonner et assurer une
pression(internationale) plus efficace en réponse à ces cas et à
l’impunité laissée à la police. Nous espérons ainsi faire de la lutte
contre la répression, une partie non négligeable de l’organisation
d’évènements ou rassemblements.

· Nous concentrerons essentiellement les discussions sur la question du
traumatisme mental durable auquel les personnes doivent faire face. Il
s’agit de quelque chose que nous sous-estimons souvent, mais les effets de
la répression agissent sur un long terme et mènent souvent à d’ autres
problèmes et difficultés. Nous pensons accorder la majeure partie du
week-end à des discussions sur le traumatismes. Nous désirons inviter des
spécialistes et conseillers dans le but d’explorer les possibilités de la
mise en place d’un groupe de soutien de santé mentale.

Si vous êtes intéressés et motivés pour proposer une discussion, une
conférence, un atelier, une vidéo sur ces problématiques de la répression
politique et policière, les initiatives seront les bienvenues. Contactez
nous afin que nous puissions les inclure dans le programme. De même, si
vous connaissez des personnes intéressés que nous pourrions contacter,
n’hésitez pas à disséminer l’information et faire le lien. Seront
présentés les « célèbres cas » (Gênes, Salonique...), ce qui ne signifie pas
que les autres cas ne seront pas pris en compte. Si vous avez donc envie
de venir parler d’autres cas qui vous semblent représentatifs, n’hésitez
pas.

Le procès

Le lundi suivant (28 juin) le rassemblement, nous invitons chacun d’entre
vous à une action symbolique non-violente devant le palais de justice de
Nyon, (dans les environs de Genève) lors du procès. L’audience débutera à
9 heures et s’achèvera probablement vers 14 heures. Nous envisageons cet
événement comme une des rares opportunités qui nous est laissée, de
rendre publique ces questions ainsi que le scandale de l’impunité laissée
à la police dans ce cas comme dans de nombreux autres.

Détails supplémentaires

Le rassemblement aura lieu les samedi 26 et dimanche 27 juin dans un
centre social de Genève : l’Usine. Les informations sur les moyens de s’y
rendre seront bientôt disponibles sur le site web www.aubonnebridge.net.
Le procès aura lieu le lundi 28 juin à 9 heures à Nyon, près de Genève.
Ce rassemblement se veut plutôt un séminaire qu’un festival.
Logement et nourriture seront fournis, mais n’oubliez pas votre sac de
couchage ainsi qu’un tapis de sol. Nous voulons que cet événement soit
basé sur l’auto-gestion et nous attendons de chacun une participation
active à la cuisine, ménage et tâches éventuelles. Le matériel pour
projeter des vidéo sera fourni sur place. Nous aurons à réclamer une
petite participation financière quotidienne de la part de chacun et nous
ne seront malheureusement pas en mesure de contribuer aux frais de
déplacements.

S’il vous plaît : confirmez votre venue au préalable par voie électronique
(voir les contacts ci-dessous), ainsi nous pourrons calculer le nombre de
participants et écrire ainsi un programme plus précis quant à vos attentes
de ces rencontres. Nos capacités de logement étant limitées (autour d’une
centaine de personnes), nous nous verrions dans l’obligation de refuser un
nombre supérieur de participants.

Le programme proposer pour les deux jours est toujours à l’état d’ébauche :
Samedi :

9h : Introduction et tour des attentes des participants aux meeting

10h : Présentations des cas de répression et échanges

13h30 : déjeuner

14h30 : Présentation des anciennes et nouvelles mesures législatives
européennes concernant les militants

16h : Réunion d’un réseau européen anti-répression

18h : Discussion et préparation de l’action pour le lundi suivant (peindre
des pancartes, communiqué de presse, etc...)

20h : Succulent dîner

21h :DJ’s

Dimanche

10h : Atelier à propos des traumatismes

13h30 : déjeuner

14h 30 : Suivi sur la discussion à propos d’un réseau, évaluation

16h 30-18h : Coordination finale et division des tâches pour l’action du
lendemain

Ensuite, temps libre en fonction des envies

20h : Dîner

Lundi

7h : Réveil et p’tit déj

8h : Départ pour le procès (15 à 30 minutes en train)

Contacts :

aubonne@no-log.org

escanda-info@gmx.net

www.aubonnebridge.net