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Réflexions sur nos différences
Publie le mercredi 13 décembre 2006 par Open-Publishing3 commentaires
Qu’est ce que c’est que ce rapport de force qui, latent depuis les origines, éclate aujourd’hui dans notre mouvement ?
Il est probable que cette logique d’affrontement, poussée jusqu’au bout, amènera à la division.
Il est peut-être temps de penser, de nommer les forces en présence, de les définir, afin que tous puissent consédérer la différence de l’autre comme irréductible.
La prise de conscience des intérêts en conflit pourrait alors permettre de se concentrer à nouveau sur ce qui unit, puissament, les composantes de notre mouvement, dans le respect de tous.
Pour cela il faut avoir pris en compte consciement, collectivement, nos intérêts divergents.
Il est temps qu’un travail de théorisation de notre rassemblement puisse contribuer à réunifier, alors que la violence des confrontations tend vers la radicalisation des positions.
Je n’ai aucune prétention à une quelconque objectivité sociologique ni à quelque autorité morale. Je parlerai que de ma propre expérience dans les collectifs et avec les gens que je côtoie.
Il me semble voir trois « classes sociales » délimitées plus ou moins nettement, qui essaient de défendre leurs intérêts et leurs différentes visions, dans et autour des collectifs.
Bien sûr ces intérêts peuvent être considérés comme mineurs aux vu des intérêts généraux et vitaux de la classe exploitée, à laquelle tous appartiennent.
Cependant, la réalité montre que ces intérêts ne sont pas du tout vécus comme mineurs, et chacun s’y accroche farouchement.
Il est très important que tous comprennent les différences de vécu et de position sociale que cela recouvre.
J’écarterais d’emblée le conflit apparent entre « communistes » et « anti-communistes », que j’estime nuisible à la réflexion. Ce conflit réactif et médiatique cache une réalité plus complexe et plus intéressante.
Je définirais mes trois « classes » de la façon suivante :
1- Les militants politique et syndicaux d’assez longue date, qui luttent et s’organisent depuis des années contre les ravages du capitalisme au quotidien, ont une grande connaissance du terrain social, et sont aguerris à la lutte contre les patrons, mais aussi aux luttes de conquêtes du pouvoir politique.
2-Les militants syndicaux et associatifs, qui sont concentrés sur des luttes précises, à la fois dans le monde du travail, mais aussi sur toutes les déshumanisations produites par le système actuel (précarité, logement, racisme, inégalités, environnement, etc, etc), qui se sont multipliées ces 20 dernières années.
Ces militants n’ont pas la culture de la conquête du pouvoir, et sont plut organisés en réseaux. Une bonne partie d’entre eux est en contact avec les exclus du système, les sans-voix.
3-Les « soi-disant » non-encartés, pour beaucoup en galère (petits boulots, chomage, rmi, jeunes...), et très en colère. Cette « marge de la société » (des millions de gens en fait) est la plus radicale de ce mouvement. Pourait-on dire la frange révolutionnaire ?
Ils n’ont aucune culture organisationnelle, et une aversion farouche pour le pouvoir. Il ont aussi beaucoup de liberté, d’imagination quand à l’action.
Je me classe dans cette 3ème catégorie.
Ces gens vivent quelque chose d’inédit pour les plus anciens : la dégringolade sociale. Pour beaucoup que je connais, leur situation est nettement plus faible socialement que celle de leurs parents. Ceci implique entre autre une conscience politique aigüe, que l’on ne retrouve pas forcément dans d’autres couches de la population, même pauvre, peut-être dûe à la perte de repère et valeurs qu’ils ont du affronter.
Cette chute sociale à grande échelle traduit une crise grave et une faille importante du capitalisme dans nos pays.
Je pense que cela sera le moteur des changements à venir.
Ainsi donc, les militants politiques, axés vers une conquête sinon du pouvoir, du moins d’un pouvoir, veulent défendre les intérêts de classe par la confrontation politique avec les patrons et leurs représentants. Ainsi leur tendance à s’identifier au peuple, puisque défendant ses intérêts.
Malheureusement, le peuple s’est senti floué à plusieurs reprises, et a aujourd’hui beaucoup de mal à souscrire à ce programme. Ainsi, la nouvelle stratégie du parti communiste vise t-elle, avec justesse, à renouer la confiance avec le peuple.
Les militants associatifs agissent dans des structures plus en réseau. Ils agissent à mettre en place des événement pour alerter et informer la population. Ils agissent aussi directement dans la vie quotidienne, et par la même sont plus modestes et plus à l’écoute des personnes que les politiques :
d’un coté une stratégie « venez à nous, vous serez plus forts »
de l’autre c’est plutôt « Nous venons à vous, car vous êtes trop faible »
Cette différence d’approche apparaît nettement dans les différents textes produits par les uns et les autres. Ce qui les réunit est évident, et c’est pour cela que nous sommes là.
Il me semble que chacun peut dépasser le mépris sous-jacent :
d’un côté « c’est pas comme ça qu’on va changer les choses en grand... »
de l’autre « Les gens ne croient plus au pouvoir, aux partis, à la hiérarchie »
Il va falloir articuler les différentes approches.
Force est de constater qu’à l’heure actuelle, si la stratégie du pouvoir est bien affichée par les textes nationaux, cela n’est pas toujours mis en priorité dans les collectifs locaux où les militants associatifs et les « non-encartés » s’expriment.
Enfin, je doit dire que la voix des exclus, des « en-colère » ne semble pas encore porter. Je défends ma chapelle : il me semble crucial que les partis et associations prennent conscience de cette force explosive dans notre pays, et qui pourrait dynamiter la campagne et apporter le véritable signe de profond renouvellement de la politique que tout le monde attend.
Le parti communiste est à l’heure actuelle en position de force dans ce mouvement. C’est logique, c’est l’histoire. C’est de sa responsabilité de faire de la place à toutes les composantes sociales actuelles, et à venir, et de leur laisser toute liberté d’initiative, et pourquoi pas, de les pousser au maximum.
Cela demanderait d’accepter de changer encore plus avant certaines habitudes d’action, peut-être même certains objectifs.
Mais en retour, cela libérerait une telle énergie, que nous nous y retrouverons tous, et en très bonne santé !
Je le répète, ce texte n’a aucune prétention à l’objectivité. Veuillez excuser pour ses erreurs, imprécisions, positions caricaturales, et autre défauts.
Je veux affirmer la nécessité urgente de réflexion sur les causes concrètes de nos divisions, et la nécessicité urgente de soumettre ces reflexions à tous.
bises à toutes celles et tous ceux qui luttent pour un monde meilleur
Messages
1. Réflexions sur nos différences, 13 décembre 2006, 04:46
J’ai un trou de mémoire, j’ai oublié le nom de cette personne dont
la bruit circule qu’elle pourrait rassembler de certains socialistes jusqu’à la Fédération Anarchiste, et du bobo jusqu’au plus fauché des prolos.
J’ai le nom sur le bout des lèvres, si vous pouviez m’aider.
1. Réflexions sur nos différences, 13 décembre 2006, 10:01
Peut-être Yves Salesse ? Quoique pour les anarchistes...
2. Réflexions sur nos différences, 13 décembre 2006, 13:54
oui effectivement il y a une personne comme ça.
j’ai oublié son nom moi aussi, mais je vois qui c’est.
attends....ça commence pas par un "J" ?
arf ça va viendre....Joz Bové !