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Rencontre au CICP : Les communes zapatistes face à la répression
Publie le vendredi 7 mars 2008 par Open-Publishing Analyse politique et sociale de la situation au Chiapas
Les communes zapatistes face à la répression, à l’occupation militaire et à l’intensification des agressions paramilitaires
Rencontre avec Ernesto Ledesma, représentant du Centre d’analyse politique et de recherches sociales et économiques (CAPISE) :
Dimanche 9 mars au CICP et jeudi 13 mars à Sciences-Po
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Entre le 9 et le 15 mars 2008, Ernesto Ledesma, représentant du Centre d’analyse politique et de recherches sociales et économiques (CAPISE), sera dans la région parisienne.
Cette association de San Cristobal de Las Casas, au Chiapas, effectue un travail d’information essentiel sur la guerre de basse intensité que le gouvernement mexicain mène depuis plus de quatorze ans contre le soulèvement paysan indigène zapatiste. Ces dernières années, le CAPISE a étudié la stratégie sous-jacente au déploiement de l’armée fédérale et démontré les liens existant (armement, entraînement, financement, protection) entre celle-ci et les différents groupes paramilitaires opérant contre les communautés zapatistes. Ces activités ont valu à Ernesto Ledesma d’être la cible de menaces dénoncées à plusieurs reprises par Amnesty International.
Depuis un peu plus d’un an, le CAPISE assure également la coordination de "brigades d’observation", composées de volontaires de la société civile mexicaine et internationale, dans les zones les plus menacées par les agressions et exactions des bandes paramilitaires. La documentation collectée dans le cadre de ces observations est rassemblée, publiée et renforcée par une étude juridique des atteintes aux droits des communautés indigènes. Elle est complétée par des actions en justice, accompagnées de dénonciations publiques.
La tournée entreprise par le CAPISE a pour but d’alerter sur la gravité de la situation au Chiapas. En effet, l’offensive actuelle est, aux dires de nombreux observateurs, "sans précédent depuis 1995". Cette féroce répression menée contre les communautés zapatistes et leurs autorités autonomes laisse augurer d’un avenir sombre. Dans une de ses dernières déclarations, le 16 décembre 2007, le sous-commandant Marcos déclarait : "Les signes annonciateurs de la guerre sont clairs. La guerre comme la peur a son odeur. Et aujourd’hui, on commence à respirer son odeur fétide sur nos terres."
Il s’agit pour le gouvernement fédéral et pour celui de l’État du Chiapas de tenter de détruire des centaines de communautés (villages) installées sur des terres occupées en 1994.
Rappelons que le mouvement zapatiste est fondamentalement pacifique et qu’il représente un cas exemplaire de construction de l’autonomie indigène, dans la quasi-totalité des domaines de la vie économique, éducative, sanitaire, judiciaire, et en matière d’autogouvernement. L’organisation sociale horizontale mise en place par les zapatistes, leur capacité à s’organiser d’en bas, à prendre en mains leur propre destin, à utiliser au mieux, tout en les respectant, les ressources naturelles, devraient nous inciter, en ces temps d’accélération des politiques de destruction de l’environnement et de mise à mal de l’autonomie alimentaire des populations, à redoubler d’efforts pour nous solidariser avec ce mouvement.
Face à l’offensive menée contre les communautés indigènes zapatistes et face au silence scandaleux des médias, le CAPISE a entamé, avec le soutien de diverses organisations, collectifs et réseaux, une tournée qui le mènera en Espagne, France, Suisse, Italie, Grèce, Allemagne, Belgique, Danemark, Suède, Norvège et États-Unis. Cette tournée a pour but d’apporter une information détaillée sur la situation vécue par les peuples indigènes au Chiapas et de réveiller une solidarité internationale plus nécessaire que jamais.
Deux rencontres publiques auront lieu à Paris :
projection puis conférence-débat
le dimanche 9 mars, à 17 heures, au CICP
21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris
(M° Nation ou Rue-des-Boulets)
conférence-débat
le jeudi 13 mars, à 17 heures, à Sciences-Po
amphi Erignac, 13, rue de l’Université, 75007 Paris
le jeudi 13 mars, à 17 heures, à Sciences-Po
amphi Erignac, 13, rue de l’Université, 75007 Paris