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Réponse des sans papiers à la Présidence de l’université de Paris 8
Publie le mardi 26 décembre 2006 par Open-Publishing1 commentaire
Les collectifs de Sans papiers qui ont participé à l’occupation de l’amphi A1 prennent acte du communiqué de la présidence de l’université.
Sans aucun esprit de polémique, ils tiennent à préciser un certain nomnbre de faits qui permettront d’éclairer les débats.
Tout d’abord, nous confirmons qu’au delà des malentendus, des négociations très poussées ont eu lieu jusqu’à la dernière minute, qu’elles dénotaient une réelle volonté d’aboutir et de prendre en compte les demandes des sans papiers. Des désaccords etaient inévitables, et les collectifs regrettent que l’université n’ait pas choisi de s’inscrire plus fermement dans la lutte, mais on ne peut pas l’accuser de manque de franchise ou d’intérêt.
Une fois cela dit, il faut comprendre les raisons qui ont poussé les sans papiers à attendre jusqu’au bout l’évacuation forcée. Elles tiennent essentiellement à la volonté de préserver le sens et la dignité du mouvement. Une occupation et une grève de la faim étaient en cours. Réunis en assemblée générale, sans les soutiens, les délégués ou les étudiants, les sans papiers ont souverainement décidé qu’ils ne pouvaient abandonner le combat, que celui-ci devait être mené jusqu’au bout, jusqu’à l’évacuation, sous peine d’être décrédibilisé. Privés des droits les plus élémentaires, ils ont tenus à préserver leur dignité de femmes et d’hommes, debout et en lutte, en montrant leur détermination. Par delà les jugements qu’ont peut porter sur cette attitude, il convient de saluer le courage et la volonté dont ils ont fait preuve cette nuit-là.
Au regard de ces faits, les collectifs considèrent que l’issue de l’action ne signifie pas l’échec des négociations, et ils se réjouissent de constater que cette position est partagée par l’université.
Ils demandent donc à ce que des contacts soient repris dans les meilleurs délais afin de régler les problèmes matériels (récupération des affaires), et afin que leurs représentants puissent être associés aux travaux de la commission de suivi.
Un dernier point sur la question de l’évacuation : outre la brutalité inutile, les insultes racistes et les menaces des forces de l’ordre, outre les risques inconsidérés que celles-ci ont fait courir aux occupants (et qui feront l’objet d’un dépot de plainte), ces derniers s’interrogent sur la lenteur de l’arrivée des secours et plus généralement le manque de préparation des aspects médicaux et humanitaires de l’opération. Ils ne manqueront pas de demander des comptes sur ces questions.
Ils remercient une fois de plus les soutiens de tous bords qui ont sacrifié du temps et de l’énergie à garantir le succès de cette action et éviter arrestations et expulsions.
Pour les occupants.
Le Collectif Solidarité Sans Papiers 93, le Collectif de Montreuil pour les Droits des Sans Papiers.
Messages
1. Réponse des sans papiers à la Présidence de l’université de Paris 8, 26 décembre 2006, 13:04
Merci de votre texte qui fait réfléchir.
J’avais toujours trouvé à la fois raisonnable et digne, mais humiliante la démarche qui consiste à évacuer les lieux d’une occupation militante volontairement et avant l’arrivée de la police quand les négociations n’ont pu aboutir.
Je comprends donc bien que vous ayez choisi une autre option, si les personnes présentes étaient disposées à prendre le risque d’une opération violente, comme cela semble avoir été le cas.
La démarche qui consiste à garder le lien avec l’Université pour continuer la discussion me semble également très digne et raisonnable.