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Répression à Guadalajara - dernières nouvelles

Publie le mercredi 9 juin 2004 par Open-Publishing

Lundi 7 juin : dernières nouvelles de Guadalajara

Répression lors du Sommet UE/Amérique Latine

Sur environ 95 personnes arrêtées vendredi dernier 28 mai suite à la
manif :
 33 ont été libérés pendant la nuit du vendredi au samedi,
principalement les habitants de Guadalajara
 10 de plus ont été libérées le samedi soir
 8 étrangers ont été envoyés à l’Institut National de la Migration à
Mexico puis déportés (1 italien, 1 basque, 3 catalans, 1 canadienne, 1
australienne, 1 étatsunien)
 44 ont été inculpés pour délits de mutinerie, attentats contre les
voies de communication ; résistance à la loi et à l’arrestation ;
vandalisme ; blessures ; atteinte à la propriété privée et vol qualifié.
Ils ont tous été transférés à la prison de Puente Grande sauf 4 mineurs
remis à une institution spécialisée. 21 d’entre eux sont accusés de
« vol qualifié » classé comme délit grave et pour lequel il n’est pas
possible de sortir sous caution. Une dizaine sont sortis sous caution
dont certaines s’élèvent à plus de 200 000 pesos (soit plus de 14000
Euros) ! 33 sont encore en prison lundi 7 juin. Une dizaine se sont mis
en grève de la faim
 1 inculpée, Liliana, est toujours à l’hôpital et souffre d’un
traumatisme crânien

Les témoignages d’arrestations totalement arbitraires se sont
multipliés : jeunes revenant de cours et n’ayant pas participé à la
manif, poète dans un café, étatsunien sortant de son hôtel, batucadistes
attendant un taxi, etc.

De plus, outre la violence des arrestations et les graves privations de
nombreux de leurs droits, toutes les personnes arrêtées ont témoigné de
« tortures ». C’est le terme employé par les organisations de droits de
l’homme qui ont pu notamment confirmer médicalement les témoignages. Les
détenus sont restés jusqu’à 48 heures sans manger, boire, ni dormir, ils
se sont fait insulter, humilier. Les filles ont du se mettre nues, dans
des positions dégradantes, tandis que les policiers (hommes) les
regardaient et se moquaient d’elles. Certaines ont été menacées de viol.
Les garçons, dans une autre salle, couchés par terre les mains derrière
la tête ont été roués de coups et frappés dès qu’ils allaient au
toilettes. Certains ont subi des décharges électriques sur les bras et
testicules. Certain-e-s détenu-e-s ont du signer sous la menace des
dépositions sans pouvoir les lire. D’après des témoignages de visiteurs,
les personnes toujours en prison continueraient à subir des mauvais
traitements de ce type.

Les autorités locales - le gouverneur de l’Etat de Jalisco - assume les
faits et s’est félicité d’avoir eu « la main lourde » avec les
manifestants. Il a même organisé une scandaleuse cérémonie de
félicitation des forces de l’ordre avec prime pour avoir bien géré le
sommet ! Des députés fédéraux ont entamé une procédure d’enquête pour
déterminer les responsabilités concernant les arrestations arbitraires
et mauvais traitements.

Une journée internationale d’action et de solidarité a eu lieu vendredi
4 juin, une semaine après les arrestations : manifs à Guadalajara,
Mexico et Monterrey principalement ainsi que devant les ambassades du
Mexique à Québec, Vancouver, Los Angeles, San Francisco, Chicago,
Austin, Barcelone, Amsterdam, Ljubljana, Wellington (Nlle-Zélande),...

Une manif aura lieu demain, mardi 8 juin à Guadalajara et une autre
jeudi 10 à Mexico.

Les organisations sociales et de la société civile mexicaine demandent :

1) la libération des détenus et l’annulation de leur inculpation

2) la détermination des responsabilités concernant la répression

vous pouvez

 envoyer un message de protestation à l’ambassade du Mexique à Paris
(ci-dessous une lettre-type) : embfrancia@sre.gob.mx

 aider financièrement pour les frais de justice : voir sur
http://guadalajara.mediosindependientes.org ou http://www.kloakas.com/aire


 Lundi 7 juin -

Lors des manifestations altermondialistes des 27 et 28 mai, à l’occasion
du sommet UE-Amérique Latine de Guadalajara, les forces de l’ordre ont
perpétré de brutales violations des libertés d’expression et de
manifestation et se sont rendues coupables de détentions illégales et de
comportements extrêmement graves à l’encontre des personnes arrêtées
arbitrairement. Ironiquement, les chefs d’Etat européens et
latino-américains réunis au même moment se félicitaient des progrès des
droits de l’Homme en Amérique Latine.

1. Le 27 mai, de 20h à 3h du matin, les jeunes présents dans un
campement ont été encerclés et privés illégalement de leur liberté de
déplacement par la police.

2. En fin de manifestation le 28 mai, la police a chargé violemment,
utilisant gaz lacrymogènes et gaz au poivre. Plusieurs personnes ont été
frappées, certaines au sol, faisant une vingtaine de blessés.

3. La centaine de personnes arrêtées l’ont été arbitrairement,
principalement selon leur apparence vestimentaire et après la fin de la
manifestation. Elles ont été conduites au secrétariat de la sécurité
publique de Jalisco, frappées, privées d’eau, de nourriture et de
sommeil, contraintes de se mettre nues et dans des positions dégradantes
ou inconfortable. Elles ont été menacées de mort et les filles d’être
violées. Les policiers les ont contraint-e-s à signer des dépositions
sans même pouvoir les lire. Pendant 24 heures les forces de police se
sont refusées à donner la liste des personnes en détention et à
respecter leur droit à rencontrer des avocats ou des personnes de
confiance.

4. Depuis samedi 29 mai au soir, 44 personnes ont été inculpées, sans
preuves, de rébellion et d’atteintes à la propriété privée. Une
trentaine sont encore incarcérées ; une dizaine sont sorties en payant
des cautions d’un montant extrêmement élevé ; 8 étrangers ont été expulsés.

Nous nous joignons aux organisations sociales et de la société civile
mexicaines pour condamner avec la plus extrême vigueur ces violations
flagrantes des droits élémentaires de tout-e citoyen-ne et le silence
complice des autorités de l’Union Européenne présentes au moment des faits.

Nous exigeons la libération immédiate de toutes les personnes victimes
de ces arrestations illégales.

Alors que le gouverneur de l’Etat de Jalisco se félicite d’avoir "eu la
main lourde avec les détenus" et qu’il a tenu à féliciter et récompenser
les forces de l’ordre impliquées, nous demandons que les responsabilités
soient clairement établies et que les coupables soient poursuivis, quel
que soit leur rang hiérarchique.

Ceci est un message du collectif Vamos ! - Réseau Intergalactique.
Plus d’infos sur www.intergalactique.org