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Repression à Vincennes

Publie le mercredi 9 avril 2008 par Open-Publishing

La révolte continue à Vincennes – et la répression redouble depuis quelques jours. Les flics disent aux retenus que « de toutes façons personne ne [les] entend dehors et ne saura ce qui se passe ». Ce pourquoi il faut, plus que jamais, faire circuler l’information.

Lundi 7 avril 2008 au soir, nous téléphonons à un retenu dans le contexte des évènements particuliers qui ont eu lieu ces deux derniers jours dans les deux centres, résistance collective prenant diverses formes : grève de la faim, affrontements avec les flics, tentatives collectives d’empêcher des expulsions...

« Tout le monde est fatigué.

On reste dans nos chambres. On sort juste pour aller chercher de l’eau, pour fumer ou pour aller à la Cimade.

Certains d’entre nous sont en grève de la faim. D’autres mangent. Moi je continue la grève de la faim. On ne sait pas qui continue et qui a arrêté.

Les gens restent dans leur chambre.

On sait qu’il y a eu des blessés dans le Cra 2 hier suite aux affrontements.

Hier après, des égyptiens ont parlé à des égyptiens de l’autre centre. On a escaladé un muret. On leur a demandé ce qui s’était passé. On leur a dit qu’on avait entendu des cris.

Les flics avaient utilisé leur matraque et des gaz lacrymogènes.

Dans notre centre, les flics nous disent qu’il ne s’est rien passé à côté. Qu’il n’y a pas eu des blessés et que ça ne servait à rien de faire la grève de la faim, que de toutes façons personne ne nous entend dehors et ne saura ce qui se passe, de toutes façons, ils s’en foutent. »

On leur lit la dépêche sortie dans le 20 minutes du jour même suite aux affrontements :

« Ça c’est passé dans notre centre. »

On leur lit aussi l’article sorti dans le Parisien : « Ça, ça s’est passé dans l’autre bloc. »

« Le comportement des flics a changé depuis deux jours. Maintenant, quand on leur demande du feu pour allumer une cigarette, ils ne nous en donnent pas.

Depuis hier matin, ceux qui ont déchiré leur carte sont interdits de visites. Avant, les flics disaient que ceux qui n’avaient pas de cartes ne pouvaient pas manger au réfectoire. Maintenant qu’on fait la grève de la faim, ils nous interdisent les visites.

Depuis deux jours, les flics sont plus tendus. La situation s’est aggravée.

On continue de se réunir. On se parle régulièrement.

On a décidé de se révolter en discutant entre nous. On ne supporte plus la nourriture qu’il nous donne. Elle est dégueulasse.

Le centre est plein en ce moment. »

[Source : liste-rétention]