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Repression du mouvement lycéen

Publie le mardi 24 mai 2005 par Open-Publishing

Lyon le 23 mai 2005

Répression du mouvement lycéen : police partout, justice de classe

La CNT-FTE (Fédération des travailleurs de l’Education) apporte tout son
soutien aux lycéens qui passeront en procès lors des semaines à venir.
Elle s’associe également à la pétition de soutien à notre collègue David
Prévot, mis en examen suite à l’occupation de l’annexe du ministère de
l’Education Nationale à Paris.

La CNT-FTE dénonce ces procès qui ne sont rien d’autre que la
criminalisation du mouvement social. Ceci s’ajoute à la terrible
répression policière qui s’est abattue sur ce mouvement lycéen. En effet
les brutalités policières se sont accompagnées d’arrestations arbitraires,
de gardes à vue dans des conditions limites pour un grand nombre de
lycéens, comme par exemple le mercredi 20 avril où 176 personnes ont été
retenues de 24 à 48 heures à la suite de l’occupation d’une annexe du
ministère de l’Education Nationale à Paris. Les chefs d’accusation très
graves sont mensongers et n’ont qu’un seul but, celui de faire taire un
mouvement revendicatif et légitime contre la loi libérale de Fillon qui
vise à entériner les inégalités sociales et scolaires.

Le motif de cette répression est à chercher dans la nature du mouvement
lycéen, un mouvement organisé au sein d’assemblées d’établissements, puis
de coordination locales et nationale qui n’a eu de cesse de réaffirmer des
pratiques autogestionnaires (AG souveraines, circulation de la parole,
comités de grève...). En effet, le mouvement lycéen a placé au coeur de
sa mobilisation une question cruciale : celle de l’autonomie du mouvement
social. Pour preuve, la mobilisation n’a pas faibli après que les deux
syndicats lycéens, la FIDL et l’UNL aient capitulé. Le pouvoir, tous les
pouvoirs (étatiques, politiques, médiatiques, et syndicaux) ne leur ont
pas fait de cadeaux pour cette raison. Refuser la délégation de pouvoir,
affirmer haut et clair l’unité du mouvement autour de revendications
claires, n’offrant aucune prise à la division politicienne, médiatique ou
encore syndicale, voilà le vrai trouble à l’ordre patronal, et étatique !
Voilà la vraie résistance qu’ils ont organisée ! Voilà leur crime.

Plusieurs procès ont déjà eu lieu au Mans le 25 mars. La veille, suite à
une manifestation de protestation contre la venue de Raffarin, onze
interpellations ont eu lieu : trois jeunes ont été jugés en comparution
immédiate dans un palais de justice bouclé par une demie-compagnie de CRS,
où seuls six lycéens ont pu assister à l’ audience qui aurait dû être
publique. Un jeune a été condamné à 210 heures de Travaux d’Intérêt
Général, alors que les deux autres ont écopé de 2 mois de prison ferme. De
même à Bayonne la semaine dernière, lors du procès de deux lycéens pour
occupation d’un établissement scolaire, où des peines exorbitantes ont été
prononcées : 2 mois de prison avec sursis, 6000EUR de dommages et intérêts
et 150 heures de Travaux d’Intérêt Général...Pour parfaire la violence
avec laquelle elle a réprimé le mouvement lycéen, la justice au service du
pouvoir prononce des jugements iniques.

La CNT-FTE exige l’abandon de toutes les poursuites judiciaires liées au
mouvement lycéen et appelle à des rassemblements de soutien lors des
procès le mercredi 25 mai, le mardi 31 mai et le jeudi 16 juin au TGI de
Paris M° cité à partir de 8h30 et le mercredi 1er juin au TGI de
Cergy-Pontoise à partir de 8h30.

Le secrétariat fédéral.