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Retour sur un mois de lutte contre la LRU à Nantes
Publie le jeudi 13 décembre 2007 par Open-Publishingvoici un résumé du mouvement nantais contre la LRU
Il y’a surment beaucoup de question a se poser, pourquoi tant de manif devant la présidence, pourquoi si peut d’étudiants en manif ou aux actions ? pourquoi les média ont été contre les étudiants ? ect ect
Des photos sont dispo ici http://www.contre-faits.org/spip.php?article54
Mardi 23 octobre
7ème assemblée générale d’étudiants nantais à la fac de Lettres et Sciences Humaines où près de 300 personnes sont réunies pour discuter des modalités d’actions à mettre en place pour lutter contre la loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités (LRU).
– A 14H un départ en manifestation doit avoir lieu vers le centre, mais trop peu d’étudiants sont présents, il est donc décidé de parcourir les amphithéatres et les salles de classe pour informer sur le mouvement et inviter ceux qui sont en cours à rejoindre la "manifestation".
Mercredi 7 novembre, 20 jours plus tard
– Le mouvement a pris de l’ampleur depuis le 23 octobre et c’est une AG de 700 personnes qui se réunie pour décider ou non de la mise en place du blocus.
– Après de 2 heures de discussion pour permettre aux pro et anti-blocusards de s’exprimer et d’échanger leurs arguments, vient à l’ordre du jour le vote tant attendu pour savoir si oui ou non la fac de Nantes doit rejoindre le mouvement national naissant.
– Et à une écrasante majorité le blocus est voté.
La lutte contre le CPE n’étant pas loin, les reflexes reviennent vite et à peine le vote terminé que de nombreuses personnes se rendent immédiatement dans la fac de Lettres et de Sciences Humaines pour éviter que l’administration connaissant le résultat du vote ne décide de fermer administrativement les locaux comme à Tolbiac (Paris).
– L’occupation permettant à ce lieu de devenir un endroit de lutte, de rencontre, d’échange de savoir et d’organisation.
Dans la soirée, 80 CRS interviennent pour expulser les cents d’étudiants qui occupaient, sur décision de l’assemblée générale, la fac de Lettres et Sciences Humaines pour la nuit.
Jeudi 8 novembre
– 10H, nouvelle assemblée générale en lettres, entre 1500 à 2000 étudiants sont présents et le blocus est revoté par près de 75% des votants.
– Rendez vous est donné à 15 heures pour une manifestation partant de la fac de Lettres et se rendant à la présidence de l’université. Cela pour, en parallèle de manifester contre la LRU à travers Nantes, signaler au président Lecointe qu’une occupation décidée en assemblée générale n’a pas à être expulsée. Après une heure de marche les mille d’étudiants arrivent à destination. Ils refusent tous et en bloc qu’une délégation soit reçue, estimant qu’avec la délégation de la veille (les 80 CRS), la présidence n’avait plus rien à négocier ou désirer.
– Dans la soirée, le batiment du tertre où encore 250 étudiants désireux de faire passer le message que la fac de Nantes, bloquée par un vote en assemblée générale, appartient aux étudiants.
– A 20h30, 100 CRS arrivent sur un parking avoisinant, une AG quelque peu chaotique est rapidement mise en place pour préparer la défense des locaux. Tous les accès sont barricadés et le mode de défense est organisé. La compagnie de gendarmerie décide, à 22h, de ne pas attaquer la fac et rentre au commissariat.
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Vendredi 9 novembre
– Rien à signaler sinon qu’il est décidé de ne pas occuper les locaux pendant le week end.
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Samedi 10 et dimanche 11 novembre
– La faculté a été évacuée par les étudiants pour le week end, cela pour "…éviter de perdre le rapport de force établi jeudi soir en subissant une nouvelle expulsion, car trop peu d’étudiants seront présents pour défendre les locaux".
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Lundi 12 novembre
– Rien de particulier ne s’est déroulé lundi, exepté la tenue des commissions pour organiser les actions à venir.
– La nuit d’occupation de lundi à mardi a été la première à ne pas avoir subit la pression policière, même si la peur d’une intervention était dans tous les esprits.
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Mardi 13 novembre
– Mardi matin voyait la tenue d’une nouvelle assembée générale pour décider de la poursuite du blocus en Lettres et Sciences Humaines. Par 1200 voix contre 500, le blocus est revoté, près de 2000 personnes étaient présentes.
– Par manque d’information, il n’y avait que 400 étudiants au plus fort de la manifestation de l’après midi qui avait pour objectif le blocage de la gare comme l’avait appelé, pendant le week end, la coordination nationale. Près de 150 CRS attendaient les manifestants qui ont dû se contenter d’observer la gare.
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Mercredi 14 novembre
– Depuis la veille au soir, les cheminots sont en grève pour la sauvegarde des régimes spéciaux, les étudiants espèrent une jonction des luttes.
– A 10 heures, l’AG des étudiants de droit (ou 1/3 d’entre eux sont présent) vote le blocus, 745 pour, 214 contre et 16 abstentions. et se joint ainsi au mouvement commencé en Lettre et Sciences Humaines.
– Demain aura lieu une AG en fac de Sciences ou le vote du blocus là aussi proposé.
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Jeudi 15 novembre
– Dans la matinée, 300 étudiants avaient rejoint le point de rassemblement des manifestations EDF/GDF et cheminots.
– L’UFR de Sciences a voté à 17 heures et après 4 heures d’AG le blocus par 650 voix contre 450.
– La totalité du campus nantais est désormais bloqué. (Lettre et Sciences Humaines, Droit et Sciences.
– A 23 heures, 100 CRS ont évacué les cinquante étudiants qui occupaient pour la quatrième nuit concécutive le bâtiment de lettre "Le Tertre". Aucune raison apparente ne peut expliquer cet acte. Le tertre, seul batiment occupé 24h/24 pour des besoins d’organisations n’a à aucun moment été vendalisé. La présidence n’avait laissé ouvert aux étudiants que deux salles de classes et un amphithéatre pour l’organisation des actions.
– La question qui revient sur toutes les lèvres est "Pourquoi ?", pourquoi alors que la fac est occupée depuis maintenant 5 jours, est elle brutalement évacuée ? Lorsque l’on sait que l’UFR de Science vient d’apporter son soutien en votant cette après midi même le blocus.
– Cette décision d’expulser la faculté n’a pu être prise que conjointement entre le président de l’université nantaise et le préfet (qui lui reçoit ses ordres des plus hauts responsables de l’état). "Pourquoi le gouvernement cherche t’il l’affrontement ?"
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Vendredi 16 novembre
– En se levant vendredi matin, l’ensemble des étudiants ont découvert un campus totalement fermé administrativement. La Bibliothèque Universitaire qui permet à tous les élèves, grévistes ou non, de travailler, est elle aussi fermée.
– A 14 heures s’est quand même tenu dans un froid glacial une AG devant le bâtiment du Tertre afin de poursuivre le mouvement. A 16 heures, sur une information comme quoi une entrée serait encore ouverte dans le bâtiment de lettre de la Cencive, la moitié des étudiants s’en vont occuper le lieu.
– Pendant les 30 premières minutes le batiment est barricadé. Puis s’en suit une discussion sans fin pour savoir qu’elle AG est légitime, celle restée dehors par peur d’une expulsion policière, ou celle occupant les locaux ? A 18 heures, la quasi totalité des étudiants sortent finir l’AG avec ceux restés dehors.
– 100 CRS arrivent alors et évacuent les 60 personnes encore dans la Cencive et font partir ceux restés les soutenir devant la fac.
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Samedi 17 et dimanche 18 novembre
– L’ensemble du campus est en fermeture administrative jusqu’a mardi inclus.
– Plusieurs membres du CA et du CEVU ont donné leur démission à la présidence pour protester contre l’intervention à trois reprises des forces de l’ordre dans la faculté nantaise. Lire ici la lettre de démission d’un élu au CEVU
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Lundi 19 novembre
– La présidence a accepté de réouvrir la salle de sport du SUAPS pour les besoins de l’organisation de la lutte, la condition requise est la non occupation de la salle durant la nuit.
– A 15 heures, une AG a lieu elle rassemble 400 à 500 étudiants.
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Mardi 20 novembre
– Alors que les locaux n’ont pas été occupés durant la nuit comme convenu, c’est une salle de SUAPS fermée que les étudiants découvrent en arrivant à la fac.
– A 10H30, 15 à 30 000 personnes occupent le pavé à Nantes lors de la journée de grève interprofessionelle.
– Pour la première fois, les lycéens (environ 400) ont rejoint dans la rue les étudiants (1000 à 1500).
– A 14 heures, 500 étudiants se dirigent au pas de course vers la présidence pour occuper cette dernière, et lui signifier que "les coups de matraques ne nous feront pas reculer….bien au contraire". Cela pour répondre aux deux expulsions de la faculté subies la semaine dernière. 50 personnes réussissent à rentrer et sont violement expulsées dans la foulée par la Brigade Anti-Criminalité. Il s’en suit un face à face tendu entre manifestants et CRS venus en renfort.
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Mercredi 21 novembre
– Les AG de Droit, de Sciences, et de Lettres et Sciences humaines ont reconduit le blocus.
– Le vote organisé sur internet par le président de l’université a été "piraté", de plus, toutes les AG se sont prononcées contre la reconnaissance de ce vote en déclarant que "c’est aux étudiants de décider des modalités de vote et d’organisations."
Voici la question posée ?
– "Souhaitez-vous la reprise des enseignements dans votre faculté/UFR ?
– OUI - NON - NE SE PRONONCE PAS
– La présente consultation n’a pas vocation à se prononcer sur le mouvement étudiant actuel"
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Jeudi 22 novembre
– 2000 étudiants et lycéens manifestent pour répondre à la coordination nationale qui avait appelé ce week-end à une journée de manifestation nationale ce jeudi.
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Vendredi 23 novembre
– Il est 8 heures, il fait froid, mais 300 étudiants (et quelques profs) ont répondu à l’appel de la commission action et manifestent devant la présidence de l’université lors de la tenue du conseil d’administration. Ce dernier est annulé en raison du nombre insuffisant de participants, beaucoup de membres l’ayant boycottés.
– Un tribunal du peuple est mis en place pour juger le président Lecointe. A la fin de la mise en scène ce dernier fait son apparition et tente de répondre aux nombreuses questions des étudiants. Répondant dans la plupart des cas très vaguement, le président de l’université reste sur sa position d’envoyer les forces de l’ordre en cas d’occupation nocturne de la faculté. Les manifestants réussissent à optenir l’ouverture de plusieurs salles et d’un amphithéatre pour permettre l’organisation de la lutte contre la LRU.
– Des ballons remplis de peinture sont ensuite lancés sur la présidence.
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Samedi 24 novembre
– Coordination lycéenne nantaise.
– C’est au château des ducs de bretagne où se tient le "direct" (décalé de 20 minutes) de Michel Drucker (France 2), qu’une centaine d’étudiants tentent d’envahir le plateau pour y lire aux millions de téléspectateurs scotchés devant leur petit écran un tract contre la LRU. Les vigiles réussiront à repousser violemment les manifestants alors que ces derniers sont aux portes du plateau. Un face à face tendu s’en suivra, les vigiles se verront aider par les forces de l’ordre. Des pétards ont été lancé pour tenter de perturber le direct si bien huilé. Etait ce une coincidence, mais au moment même où les étudiants essaient de rentrer, un acteur jouant la rôle de Guy Mocquet répond aux questions de Drucker. L’impact sur le direct fut minime comme on peut le voir ici.
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Dimanche 25 novembre
– Journée de repos
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Lundi 26 novembre
– Reconduite du blocus en Sciences.
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Mardi 27 novembre
– Les photos de cette journée d’action sont dans la troisième ligne ci dessous
– L’UNEF Nantes prend position contre sa direction nationale et exige l’abrogation de la LRU.
– 12 lycées sont bloqués aujourd’hui à Nantes.
– Journée d’action nationale, 2000 lycéens et 1000 étudiants défilent dans les rues de Nantes entre la place Bretagne et le rectorat. La commission action avait organisé à la fin du défilé l’occupation du rectorat, ce sont 1000 manifestants totalement pacifistes qui pénêtrent dans les jardins du batîment.
– Immédiatement plus d’une centaine de CRS arrivent sur place et repoussent extrèmement violement, avec l’aide de la Brigade Anti-Criminalité (BAC), les manifestants. Les coups de matraque pleuvent sur les étudiants, certains paniquent, d’autres tentent de former des chaines pour éviter les interpellations et permettre un départ groupé de tous, beaucoup sont choqués. Des tirs de flash-ball à bout portant ont lieu et un lycéen de 17 ans est gravement touché à la tête. Dans un autre coin, une personne venant de se faire arrèter est passée à tabac. Et toujours pendant ce laps de temps, des policiers en civil (BAC) lancent des cailloux sur les manifestants.
– Repoussées hors de l’enceinte du rectorat, 300 personnes prennent la décision de se rendre au commissariat de Waldeck-Rousseau pour y réclamer la libération des étudiants arrètés. 150 CRS les attendent et un face à face de deux heures sans aucune tension a lieu. La semaine sanglante est chantée à de nombreuses reprises et des demandes de libération des personnes arrètées ont lieux, sans succès.
– Alors qu’une petite dizaine de projectiles sont lancés pour répondre comme en désespoir de cause à la violente expulsion des jardins du rectorat, la dépèche AFP et le 19/20 de France 3 font état de 7 blessés chez la police. Ni l’AFP, ni France 3 n’étaient présents sur les lieux.
– Alors qu’un lycéen a gravement été blessé par un flash ball, et que de nombreux tirs ont été vu et entendu par plusieurs témoins, la police nie avoir tiré.
– Bilan, 5 arrestations, 10 blessés dont 2 graves.
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Mercredi 28 novembre
– L’AG de Droit ne reconduit par le blocus, il est reconduit en Lettres et Sciences Humaines ainsi qu’en Sciences.
– Le jeune lycéen touché par un tir de flash ball à la tête hier après midi, risque de perdre son oeil droit. Une plainte a été déposée par la famille. A ce titre cette dernière recherche des témoignages ou des preuves vidéos/photos de l’évènement.
– N’hésitez pas à prendre contact avec la Ligue des Droits de l’Homme de Nantes.
– 10 BIS BD DE STALINGRAD 44000 NANTES
– Tél : 02 51 86 22 39
– Mail : ldh.nantes@free.fr
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– Des éclaircissement sur les évènements d’hier après midi
– Alors que tous les manifestants étaient sortis des jardins du rectorat, que les grilles permettant l’accès à ce dernier étaient fermées. Un jeune lycéen a reçu un tir de flash ball au niveau du visage. Ce tir (nié par la police mais confirmé par le médecin légiste) a donc été effectué alors que les grilles étaient fermées, l’utilisation du flash ball était donc totalement inadaptée.
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Jeudi 29 novembre
– 4000 personnes ont manifesté contre la LRU et les violences policières à Nantes.
– Beaucoup de jeunes arboraient une cible au niveau de l’oeil droit, portaient un brassard avec marqué "assasssin" ou encore avaient un scotch noir sur l’oeil. Ceci pour montrer leur solidarité avec Pierre, le jeune lycéen victime d’un tir de flash ball en plein visage et à bout portant.
Vendredi 30 novembre
– Manifestation étudiante à 5 heures du matin de "la France qui se lève tôt" avec casseroles et tambours, 200 personnes présentes.
– L’AG de Sciences a voté la reprise des cours
– Organisation de la coordination nationale étudiante du week end qui se déroule à Nantes.
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Samedi 1er décembre
– Coordination nationale étudiante à Nantes
– Manifestation syndicale contre la répression à 10 heures.
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Dimanche 2 décembre
– Deuxième journée de réunion nationale qui a débouché sur "l’appel de la coordination nationale étudiante de Nantes"
– Environ 40 universités étaient représentées durant le week end.
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Lundi 3 décembre
– Nouvelle assemblée générale en Droit pour décider ou non de la reprise du blocus. Il n’y a qu’une cinquantaine de personnes présentes, le vote n’a pas lieu.
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Mardi 4 décembre
– Petite manifestation de 1000 personnes. Le parcours prévoyait un passage devant le palais de justice (il s’effectua sans problème) et un autre devant la présidence de l’université avant de remonter vers le centre ville.
– Mais ce sont 40 puis 100 CRS qui attendaient les manifestants devant la présidence, les empêchant ainsi de passer. Les mille étudiants ont patienté dans le calme pendant près de deux heures avant de se disperser.
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Mercredi 5 décembre
– L’assemblée générale de Sciences qui avait décidé d’arrèter le blocus la semaine dernière, a décidé la reprise de ce dernier ce matin par 350 voix contre 250.
– L’AG de Lettres et Sciences Humaines a reconduit le blocus après 4 heures de débat à 200 voix près.
– Le bâtiment du CIL (Langue) est en fermeture administrative.
– L’AG des personnels s’est joint à l’appel pour la manifestation nationale de demain, et continue de soutenir le mouvement.
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Jeudi 6 décembre
– Manifestation annulée
– Réflexion entre de nombreux activistes pour savoir quelle suite donner au mouvement qui s’enlise.
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Vendredi 7 décembre
– Les étudiants grévistes tentent de faire appliquer de plus en plus difficilement le blocus décidé en AG mercredi dernier.
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Samedi 8 et Dimanche 9 décembre
– Dernier week-end avant la reprise des cours ?
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Lundi 10 décembre
– Les facs de Sciences et de Lettres et Sciences Humaines ont voté la reprise des cours, le mouvement contre la LRU et plus globalement contre la société libérale semble terminé à Nantes, mais de nombreux activistes espèrent une reprise du mouvement de contestation à la mi janvier après les partiels.