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Retraites : CGT et CFDT manifestent aussi contre la réforme

Publie le dimanche 15 juin 2008 par Open-Publishing
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Retraites : CGT et CFDT manifestent aussi contre la réforme des retraites

La CGT et la CFDT, opposées au projet du gouvernement sur les 35 heures, manifestent aussi mardi contre la réforme des retraites qui risque, selon elles, d’accentuer la baisse des pensions entamée en 1993 et d’accroître le chômage des jeunes et les inégalités sociales.

L’ensemble des syndicats, qu’ils participent (comme Solidaires et la FSU) ou pas à la journée de mardi, partagent ces critiques. Ils soulignent aussi que les salariés, contrairement aux entreprises, sont mis à contribution dès 2009, notamment par le biais du nouvel allongement de la durée de cotisation à 41 ans progressivement d’ici 2012, qui, en plus, ne règle pas la question du financement.

Même la CFDT, pourtant favorable à la réforme Fillon de 2003 qui étendait au secteur public l’augmentation de la durée de cotisation décidée en 1993 et qui ouvrait la voie à de nouveaux allongements, estime que les conditions nécessaires au passage à 41 ans ne sont pas réunies. Les syndicats soulignent que cet allongement, alors que seulement un peu plus d’une personne sur trois a un travail au moment de partir à la retraite, risque de déboucher sur une nouvelle baisse du niveau des pensions.

Pour le secrétaire national chargé des retraites de la CFDT, Jean-Louis Malys, il est "faux" de "considérer que l’allongement de la durée de cotisation, comme le dit (le ministre du Travail) Xavier Bertrand, est aujourd’hui une sorte de vie ou de mort du système des retraites". En revanche, "considérer qu’il faut attendre des résultats sur l’évolution de l’emploi des seniors pour allonger cette durée serait une réponse de bon sens", alors que le taux d’emploi des salariés âgés de 55 à 64 ans est de 38,3% en France, contre 44,7% dans l’ensemble de l’Union européenne.

Fin avril, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque avait proposé à François Fillon d’augmenter de 0,5% les cotisations vieillesse des entreprises jusqu’à ce que l’emploi des seniors se soit hissé au niveau moyen de l’UE, et de passer seulement alors aux 41 ans de cotisation. Le gouvernement envisage d’imposer une cotisation supplémentaire aux branches ou entreprises n’ayant pas conclu d’accord chiffré avec les syndicats sur l’emploi des seniors, mais seulement à compter de 2010.

Comme les autres syndicats, la CFDT, qui avait rompu en 2003 le front syndical à l’origine de fortes mobilisations, favorisant de manière décisive l’adoption de la réforme Fillon, craint les conséquences sociales d’autres mesures de l’actuel projet gouvernemental. Ainsi, le cumul emploi-retraite censé favoriser l’emploi des salariés les plus âgés pourrait faciliter, selon M. Chérèque, "un dumping sur le niveau des salaires des seniors, au détriment de l’emploi des jeunes" D’une manière générale, alors que même ses partisans reconnaissent qu’un passage rapide à 41 ans de cotisation ne règlera pas toute la question du financement, la plupart des syndicats jugent nécessaire de trouver de nouvelles recettes.

Ainsi, la CGT veut que les revenus financiers soient mis à contribution et que les entreprises cotisent davantage. Pour FO, des mesures comme une taxe de 3% sur les bénéfices non réinvestis, un point de cotisation en plus et des cotisations sur l’intéressement, la participation et les stock-options rapporteraient quelque 12 milliards d’euros.

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