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Retraites : Un oubli qui en dit long !...
Publie le mercredi 23 juin 2010 par Open-Publishing5 commentaires
« Financement des retraites : l’enjeu des cotisations patronales »,
Bernard FRIOT, professeur d’économie et sociologie à l’université Paris X, écrivait : « On oublie toujours, quand on raisonne sur l’avenir des retraites, que le PIB progresse d’environ 1,6 % par an, en volume, et donc qu’il double, à monnaie constante, en 40 ans. C’est pourquoi nous avons pu multiplier par 4,5 les dépenses de pension depuis 1960 ».
Pourquoi une information aussi déterminante est-elle censurée ? Parce que tout simplement un petit calcul facile montrerait que ceux qui nous gouvernent nous prennent pour des demeurés.
En effet : si aujourd’hui 10 actifs produisent un gâteau de 100 et qu’ils ont à charge 4 retraités. C’est 14 personnes qui se partagent un gâteau de 100. Ainsi la part de chaque personne est de (100 : 14) soit 7,14.
> Si dans quarante ans, 10 actifs produisent un gâteau de 200 et qu’ils ont à charge 8 retraités. Ce seront 18 personnes qui se partageront un gâteau de 200. Ainsi la part de chaque personne sera de (200 : 18) soit 11,1.
C’est limpide ! Il sera donc possible de financer des retraites au même niveau qu’avant leurs réformes à remonter le temps. De plus, la part de gâteau restante pour l’investissement et l’élévation du niveau de vie sera bien plus importante en 2040 (en monnaie constante).
Alors, où est donc le problème ?
Pourquoi cet acharnement à détruire un système qui fonctionne bien ? Parce que le système social français, mis en place par le Conseil national de la résistance (CNR) en 1945, met en rage les hommes d’affaires et les financiers pour des raisons évidentes.
Par exemple, il leur est impossible de réaliser des plus values « boursières » sur 40% de notre part salariale (les fameuses cotisations sociales patronales) qui payent notre retraite et notre santé, en toute dignité et responsabilité. N’oublions pas que ces cotisations sociales représentent notre salaire différé qui est le fruit de notre travail. Il ne s’agit ni d’assistanat ni de charité patronale comme le laisse entendre une mauvaise propagande.
Et c’est bien là que se situe tout l’enjeu de leurs réformes : les classes dirigeantes rêvent de faire main basse sur notre salaire différé.Pour s’emparer de cette « galette », leur stratégie consiste à réduire nos droits pour nous contraindre, de plus en plus, à financer notre santé et notre retraite par des assurances privées.
Ils ont d’ailleurs déjà commencé : les réductions de cotisations patronales se multiplient depuis 2002 et atteignent déjà près de 30 milliards chaque année. Combien de ces 30 milliards sont allés aux investissements productifs ? Combien d’emplois créés ? Quelle efficacité au regard des sommes englouties ? Quelle évaluation ? De plus, le fait que notre système fonctionne bien sans aller faire un tour sur les tapis verts des casinos boursiers met en évidence l’inutilité et le rôle prédateur des acteurs de la sphère financière.
Ceci est confirmé de façon magistrale dans le Monde Diplomatique de Février sous le titre : « Faut-il fermer la bourse ? »
Messages
1. Retraites : Un oubli qui en dit long !..., 23 juin 2010, 12:45
il n’y a pas malheureusement que ceux qui nous gouvernent qui nous prennent pour des demeurés....
cet oubli d’information, (AGCS), cet accord pour dire que le système des retraites n’est pas viable, qu’il y a un "trou" à la sécu ....dépasse de très loin les partis au pouvoir et ceux qui veulent y aller...
les exploités ne peuvent compter que sur eux-mêmes
1. Retraites : Un oubli qui en dit long !..., 23 juin 2010, 14:32
Juste pour une meilleure connaissance des realités la CGT et le PCF via l’Huma avait fait ce calcul et donnés cette info. Mais qui lit l’Huma et ou la presse syndicale ?JP
2. Retraites : Un oubli qui en dit long !..., 23 juin 2010, 15:53, par HugBert
Pour être plus précis, un PIB qui progresse de 1,6% par an est multiplié par 378 (1,16 ** 40). Il faut cependant soustraire l’inflation...
1. Retraites : Un oubli qui en dit long !..., 2 octobre 2010, 18:07
Erreur de calcul, car on parle bien de 1,6 % d’augmentation chaque année, et non de 16% ;) Et 1,016^40 = 1,89.
=> 44 ans sont en fait nécessaires pour multiplier le PIB par 2. Et l’inflation est pour moi bien prise en compte, puisqu’on raisonne en monnaie constante et non en monnaie courante.
3. Retraites : Un oubli qui en dit long !..., 23 juin 2010, 18:31, par Alain Grizzly
Friot vient de passer chez Mermet : on peut reécouter ses explications sur
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1965
je viens de faire écouter ça aux jeunes de ma boîte, qui étaient hermétiques à ce débat (et oui, il y en plein qui ne veulent rien savoir !!!) et ils sont restés bêtes, genre cocus qui viennent de s’en rendre compte.
Bref, c’est dur d’avoir des touches avec certains jeunes alors j’suis bien content,
merci Friot (et Mermet)