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Retraites : les cheminots ouvrent la voie à la radicalisation
Publie le jeudi 7 octobre 2010 par Open-Publishing5 commentaires
de RENAUD HONORE ET DEREK PERROTTE
Les syndicats de la SNCF ont déposé hier un préavis de grève illimitée à partir du 12 octobre. La CGT-énergie va suivre. Le durcissement du conflit se confirme.
C’est un pas décisif vers la radicalisation du conflit sur les retraites. Hier, les syndicats majoritaires de la SNCF (CGT, Unsa, SUD-rail, CFDT-Fgaac) ont déposé un préavis de grève reconductible à compter de mardi, journée interprofessionnelle de grève et de manifestations. Au centre du jeu, Didier Le Reste, leader de la CGT-cheminots, explique que « l’idée est de contribuer à un puissant mouvement le 12 », et de « créer les conditions pour que les personnels se réunissent dès le 13 au matin dans des AG » pour décider de la poursuite, ou non, de la grève. « Il n’y a plus de marche arrière possible. Si nous voulons faire reculer le gouvernement, il faut en passer par une grève reconductible », renchérit Bruno Duchemin (CFDT-FGAAC). D’habitude plus mesurée, l’Unsa marque elle aussi sa détermination : « Qu’on gagne ou qu’on perde, les cheminots ne nous auraient pas pardonné de ne pas recourir à un mouvement » de longue durée, explique Jean-Daniel Bigarne.
Le gouvernement est prévenu : des préavis illimités ayant déjà été déposés à la RATP (CGT, Unsa, FO, SUD) et dans les transports urbains des principales villes (par la CGT, du 12 au 30 octobre), la porte est désormais grande ouverte à des grèves reconductibles dans les transports. Avec la perspective de « tenir » jusqu’à une probable nouvelle journée de manifestations, le samedi 16 (« Les Echos » du 5 octobre).
Effet tache d’huile espéré
La menace est-elle crédible ? L’exécutif ne se veut pas excessivement inquiet. « Ce sont des appels à des grèves reconductibles, pas illimitées, note-t-on à l’Elysée. Elles ne sont reconduites que si les salariés le décident. » Une manière de mettre en doute la motivation réelle de la CGT. La grève carrée du 23 septembre n’avait été que moyennement suivie dans les transports, mais les syndicats affirmaient alors garder des forces pour octobre. A la SNCF, la CGT assure avoir sondé des milliers de salariés, en grande majorité prêts à en découdre. Mais la loi sur le service minimum complique la tâche. Les tensions sur le pouvoir d’achat pourraient aussi entamer la détermination, d’autant que le lourd conflit d’avril, lancé pour rien, a déjà pesé sur les portefeuilles. Et sur le moral.
Les fédérations des transports espèrent en tout cas que leur démarche inspirera d’autres secteurs. Elles ont prévenu : leurs troupes sont prêtes à servir de « locomotives » à la contestation populaire mais refusent d’en porter seules le poids trop longtemps. « La tache d’huile va se déterminer dès le 12 octobre, d’autres secteurs comme le commerce devraient nous rejoindre », assure Gilbert Garrel, successeur annoncé de Didier Le Reste à la tête de la CGT-cheminots.
A ce stade, des appels reconductibles ont aussi été lancés chez France Télévisions, dans les ports et docks, chez les marins et dans les raffineries Total (lire ci-contre). Dans la chimie ou la métallurgie, autres bastions contestataires de la CGT favorables à une radicalisation, des entreprises pourraient suivre. Surtout, hier, la puissante fédération CGT-énergie, ultramajoritaire chez EDF, a annoncé vouloir déposer un préavis de grève illimitée dans les 140 entreprises électriques et gazières. Cette multiplication des appels commence à inquiéter les centrales plus réformistes. CFDT en tête, elles craignent qu’une radicalisation trop marquée ne leur fasse perdre le soutien de l’opinion, durement gagné au fil des mois. La position de Bernard Thibault se complique également : le leader cégétiste, soucieux de ne pas perdre le contrôle du mouvement, doit tenir ses troupes sans leur donner le sentiment de les désavouer ou de les brider. L’Elysée mise, en cas de tensions excessives, sur le sens des « responsabilités » des grandes centrales. La CGT contrôle les événements, y estime-t-on. Même si le risque d’être dépassé par la base ne peut être écarté.
Messages
1. Retraites : les cheminots ouvrent la voie à la radicalisation, 7 octobre 2010, 15:22, par S.Bolivar
SUD PTT appelle à la grève reconductible à la poste le 12 octobre .
2. Retraites : les cheminots ouvrent la voie à la radicalisation, 7 octobre 2010, 15:24
"....d’autant que le lourd conflit d’avril lancé pour rien,a déjà pesé sur les portefeuilles.Et sur le moral."
Ben voyons ! après le Monde,Les Echos avec 2 rigolos qui se prennent pour les portes paroles des cheminots.
1350 emplois obtenus par la grève du mois d’avril "c’est rien" pour ces journaleux de merde ?
" Les Echos" vont rejoindre "Le Monde" dans la cabane au fond du jardin,ou alors vu leurs affinités aux chiottes de l’Elysée.
LE REBOURSIER
3. Retraites : les cheminots ouvrent la voie à la radicalisation, 7 octobre 2010, 15:55
La seule chose juste dans cet article c’est le rappel de la loi sur le service minimum. LA suite de l’article , c’est Pipo-Bourgeois et cie.
Les camarades non -cheminots peuvent être satisfaits de cet engagement fort des camarades cheminots et de la RATP, et ils doivent en être remerciés.
MAIS COMMENT REMERCIER NOS CAMARADES DES TRANSPORTS (car ça va au delà du rail !) DE PRENDRE AINSI LEURS RESPONSABILITÉS ?
Non pas en leur envoyant des fleurs et des chocolats, MAIS EN PRENANT NOUS AUSSI, SALARIES DU PRIVE, NOS RESPONSABILITÉS !
Il n’y aura plus "zéro trains et zéro métros" comme en 1995, c’est fini, sauf énorme crispation que l’on envisage pas (encore) à ce stade, et A CELLES ET CEUX QUI CHOUINENT AUJOURD’HUI je rappelle quand même que nous étions fort peu nombreux de l’interpro et notamment du privé, à manifester il y a qq années avec les cheminots contre cette saloperie de loi sur le "service minimum". J’y étais le plus souvent possible et j’en garde un souvenir amer.
Mais on peut quand même arriver à une grosse paralysie des transports.
CELA ETANT DIT, NE REVONS PAS, CA NE SUFFIRA PAS/PLUS, CE QUI COMPTE AUJOURD’HUI C’EST L’ENGAGEMENT DE TOUS LES SALARIES DANS TOUTES LES BRANCHES DE FACON ACTIVE DANS LES DEBRAYAGES LES GREVES LES TRACTAGES LES MANIFESTATIONS, SYNDIQUES OU PAS.
LL
1. Retraites : les cheminots ouvrent la voie à la radicalisation, 7 octobre 2010, 16:24
" non pas en leur envoyant des fleurs et des chocolats..."
Pour les fleurs...bof ! mais pour les chocolats (noirs)...huuuuum...
Je rajouterai à ton message sur la prise de responsabilité en guise de remerciement,que se syndiquer(à la CGT bien sûr) serait un signe fort dirigé contre le MEDEF et le gouvernement,et une marque de solidarité de classe dans les luttes.
LR
2. Retraites : les cheminots ouvrent la voie à la radicalisation, 7 octobre 2010, 17:13
Il faut un blocage très rapide du pays , plus de trains , plus d’essence , des coupures d’électricité , des routes bloquées , des magasins qui se vident , des écoles fermées , des entreprises qui ne tournent plus etc .
Pour cela il faut que tous les salariés prénnent ce conflit à leur compte et ne pas le laisser , a seulement quelques secteurs stratégiques comme à la SNCF.
Ce sera à Sarkozy de débloquer la situation car c’est lui qui deviendra impopulaire ;