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Réunion nationale des collectifs unitaires : le refus d’une clarification

Publie le jeudi 14 septembre 2006 par Open-Publishing
9 commentaires

Article publié dans Rouge le 14 septembre 2006

La réunion nationale des collectifs unitaires s’est tenue à Saint-Denis, en région parisienne, le 10 septembre. Mais les conditions d’un accord politique incluant la LCR n’ont pas été réunies.

Dans cette fin d’après-midi, le texte « Ambition, stratégie, candidature », qui fixe le positionnement politique des collectifs unitaires pour des candidatures antilibérales, est adopté par acclamation par les délégués d’environ 250 comités (près de 500 sont annoncés à l’échelle nationale). Une centaine de délégués sont intervenus pour ce seul débat général. Une feuille de route sur la désignation du ou de la candidate (dépôts des noms début octobre, décision finale mi-novembre, après une nouvelle assemblée nationale mi-octobre) et la désignation d’un collectif de gestion nationale : voilà pour les décisions. « Réunion timide », dit Libération, qui va au-delà de la chaleur de l’instant. C’est peu de le dire : aucun des problèmes qui se posaient avant la réunion n’est réglé. Les initiateurs du collectif national ont refusé la clarification nécessaire d’une série de débats.

La question des relations avec le PS fut pourtant présente tout au cours de la réunion. Le texte proposé marquait une légère avancée par rapport aux formules du printemps : au lieu de parler du « social-libéralisme » en général, on nommait précisément le programme adopté par le PS. Mais - comme le débat l’a montré au-delà des formules -, l’avancée restait largement formelle et ambiguë. Certes, on annonce qu’il est exclu de passer un accord sur la base de ce programme. Encore heureux ! Mais la possibilité de le négocier, de le « gauchir », de « faire bouger » la direction du PS, non seulement n’était pas écartée, mais elle fut, logiquement, explicitement revendiquée par les interventions de PRS et du PCF, appuyées fortement par Claude Debons et Claire Villiers (entre autres). Ces interventions s’inscrivaient dans la perspective d’un « rassemblement de toute la gauche », y compris le PS.

Le refus de ce type d’alliances fut le thème central de l’intervention d’un membre du bureau politique de la LCR, en défense de nos amendements. Il a été fraîchement accueilli sur ce thème, mais plus applaudi quand il a rappelé que Besancenot était prêt à se retirer si un accord était trouvé sur le fond. Il faut dire aussi que la salle comportait une proportion très notable, proche de la moitié, de participants acquis aux thèses du PCF, candidature Buffet comprise. Sur cette question des relations au PS, dont tout le monde sait qu’elle conditionne l’attitude de la LCR, il n’y a eu aucune clarification. Au contraire, les possibilités ouvertes par l’amendement adopté à une forte majorité lors de la réunion départementale des Bouches-du-Rhône - et soutenu depuis par le vote de plusieurs dizaines de comités - ont été balayées d’un revers de main. Non seulement l’amendement n’a pas été soumis au vote, mais Claude Debons a décrété son rejet (au nom de qui ?). Il faut dire que, la veille, dans une interview à l’Humanité, le même affirmait déjà « nous [sans que l’on sache encore qui est-ce « nous », NDLR] ne ferons plus de concessions à la LCR ». Ces méthodes - refus de prendre en compte les amendements, vote par acclamation - sont inacceptables. Sans aucun doute, une nouvelle façon de faire de la politique...

D’autant qu’on ne peut pas, comme le fait le PCF, ruser sur telle ou telle formule et, en même temps, choisir une liste d’union avec le PS pour la municipale de Bordeaux et refuser l’alliance de toutes les forces antilibérales et anticapitalistes du « non » de gauche. L’assemblée a enregistré une candidate de plus en la personne de Clémentine Autain, l’apparentée communiste adjointe du maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë. Avec José Bové, ils ont annoncé qu’ils soutiendraient le choix final, quel qu’il soit, et ils ont demandé à tout le monde (donc à Marie-George Buffet) d’en faire autant. Sans réponse.

Il faut dire que tout a été fait selon les desiderata de la direction du PCF. Alors qu’un grand nombre d’intervenants estimaient qu’il fallait clairement exclure des candidats de parti, la question n’est pas venue au vote. De même, le refus de répondre à la demande, pourtant peut-être la plus massive, d’un collectif de porte-parole, idée avancée par Buffet elle-même et acceptée par José Bové. Pour des raisons propres à son débat interne, le PCF a fait machine arrière, immédiatement suivi par la majorité du collectif national. Avec des personnalités beaucoup moins connues - et dont, d’une manière étonnante, la LCR est exclue -, le collectif de gestion ne remplira en rien la fonction attendue par les collectifs.

L’assemblée du 10 septembre n’a pas répondu aux questions posées par la LCR et nombre de collectifs. Elle n’aura pas permis de réunir les conditions d’un accord politique.

Auteur : Raphaël Duffleaux

Messages

  • Soyons réalistes camarades, demandons l’impossible

    J’ai fait un rêve

    Dimanche dernier, à St-Denis, devant 700 personnes représentants les collectifs unitaires de toute la France Olivier Besancenot a pris la parole et dit :

    " ce rassemblement est formidable ! Nous voyons bien que les idées qui se sont exprimées ici montrent que personne ne veut recommencer la gauche plurielle. le texte proposé est clair sur ce point. Alors la LCR rejoint franchement l’Alternative Unitaire, participe au Collectif National d’initiative, apporte tout son engagement à la rédaction d’un programme résolument antilibéral, et soutiendra la candidature commune choisie par les collectifs pour la présidentielle. Nous proposerons des candidats pour les législatives dans ce cadre et nos élus seront solidaires des autres pour combattre le libéralisme et construire eun réelle alternative avec le soutien populaire que nous allons dynamiser tous ensemble"

    Alors Marie-Georges Buffet demande la parole et, les larmes aux yeux, déclare :

    " c’est le plus beau jour de ma vie, peut-être pour vous aussi ; enfin, nous voilà rassemblés pour aller ensemble au combat contre le libéralisme de droite comme de gauche. Et nous allons gagner ! Dans ce contexte, nous sommes bien conscients que ce rassemblement ne peut se faire autour du dirigeant d’un de nos partis. J’appelle tous les communistes à participer aux collectifs locaux pour continuer l’élaboration du programme, dans lequel les propositions du PCF ont toute leur place, et pour choisir la candidature la plus rassembleuse que nous soutiendrons sans réserves. Nous demandons à nos parlementaires de mettre tout leur engagement et toute leur expèrience au service du rassemblement pour une Alternative Antilibérale. Nous sommes persuadés que nous auront ensemble beaucoup plus d’élus , de toute notre diversité, et que notre groupe commun à l’Assemblée Nationale pourra mettre en place et soutenir un gouvernement résolument antilibéral dans une république démocratique et socia...

    Alors, je me suis réveillé en sueur ( je ne me rappelle plus si j’ai eu un orgasme) et je me suis dit : "Peut-être dimanche, à la Fête de l’Huma, ou alors mi-octobre, à la prochaine réunion des collectifs...

    Je veux encore rêver, jusqu’à ce que mon rêve devienne réalité

    yalfeuaulac

  • Fred, tu crois que ton article est rassembleur ???????
    que la LCR arrête de se poser en victime et de taper sur le PCF !!!!!!

    VOUS AVEZ PEUR DE QUOI ?????? vous êtes en train de casser ce rassemblement de gauche !!
    faites vous aussi votre autocritique au lieu de rejeter sans cesse vos prises de position sur le PCF
    ces collectifs rassemblent des non communistes, des adhérents du PS, des verts etc..! et eux ils n’ont pas hésiter à s’engager pour un changement il suffit de le vouloir, mais a force de vous lire je crois que vous ne voulez pas de ce changement !!!!!

    si vous retez campés à vous regarder le nombril vous porterez l’entière responsabilité de cet echec !

    FAUT PAS SE TROMPER D’ADVERSAIRE !!!!!!

    • Mais c’est au contraire très clair.

      il n’y a pas d’accord politique. Donc, il ne peut pas y avoir de candidature commune !

      Où est donc le problème ? Il faudrait que la LCR (et d’autres comme moi d’ailleurs) capitule sur un problème de fond. est-il si difficile de dire qu’en l’état actuel des rapports de force et tant que la majorité du PS n’a pas changé, il est hors de question de négocier un accord politique avec le PS ? Si c’est si difficile, c’est qu’il n’y a pas accord.

      De plus, je suis choqué par l’attitude de certains dirigeants auto-proclamés (ce qui n’est pas le cas de la direction de la LCR ou du PCF qui sont élus par leurs pairs) qui définissent par avance ce qui est acceptable ou pas. C’est une pratique d’autocrates qui ne me représentent en aucun cas.

      Il n’y aura donc pas de candidature unitaire parce que le PCF n’a toujours pas décidé entre alliance à sa gauche ou à sa droite. A moins qu’il ne fasse semblant à sa gauche pour mieux négocier à sa droite. J’espère que je me trompe.

      Marcel (Toulouse)

  • Rêvons encore,

    L’unité se fait et le candidat de l’Alternative Unitaire est élu au 2e tour grace au désistement du candidat du PS !

    Aux législatives, l’Alternative Unitaire a une majorité relative de députés, mais a besoin du soutien de députés socialistes pour former une majorité gouvernementale

    Un certain nombre de députés socialistes acceptent de participer à cette majorité sur la base du programme antilibéral et demandent à être présents au gouvernement

    Pour la majorité de la LCR et ceux qui la soutiennent sur ce site, faudrait-il refuser cet accord et laisser les autres députés socialistes libéraux former une majorité avec la droite comme en Allemagne ?

    yalfeuaulac

    • Le PS gagne la présidentielle. Le (la) nouvelle candidate appelle à confirmer la sanction aux législatives. Après avoir fait un joli score de 10 % aupremier tour, la (le) candidate de l’alternative unitaire lance un appel à des candidature unitaire aux législatives et un accord de désitement récirpoque avec le PS pour battre la droite partout.

      Le scrutin donne le PS gagnant, alliés avec les Verts. L’alternative unitaire baisse avec un score national de 7 %. Il conserve la possibilité de former un groupe l’assemblée nationale. Les députés élus sont ceux des bastions traditionnels du PCF et sont donc majoritairement membres du PCF ou proches.

      Le PS propose un contrat de gouernement à l’alternative unitaire. cette dernière se déchire entre ceux qui pensent qu’il faut peser de l’intérieur et ceux qui pensent qu’il faut rester en dehors. Le PS affirme que son programme n’est pas libéral. Da’illeurs, le PS se lance dans une proposition de faire passer graduellement EDF et GDF dans le giron public, disons en 5 ans (faut pas pousser quand même).

      X et Y devienent l’n ministre des sports, l’autre, ministre du logement.

      Enfin, le groupe fini par éclater face à la troisième guerre du golfe où le nouveau président s’engage pour qu’enfin la démocratie règne au Moyen-orient et donc que l’influence de Téhéran et de Damas soit amoindrie. Les uns rejoignent le mouvement anti-guerre, les autres appellent à la paix au Moyen-Orient.

      Voilà, plausible ? Peut-être pas la fin.

      Marcel (Toulouse)

    • Ton hypothèse, j’y pense même pas, sinon y a plus qu’à se jeter au lac tout de suite.

      Les seuls combats qu’on est sûr de perdre sont ceux qu’on ne mène pas, alors si en plus, on tire contre son camps !

    • Mais, je ne tire pas contre mon camp. J’essaie d’être lucide. Le PS est l’organisation la plus à droite depuis le début de la social-démocratie française. Pourtant, elle continue à dominer la vie politique à gauche. Mon hypothèse de score est bien plus réaliste que ton rève.

      Désolé mais je ne jouerai pas à quitte ou double sur un pari d’un second tour Sarkozy (ou Le Pen) / Bové (ou une autre). Celà n’arrivera pas. Nous devons rsister au vote utile et faire le plus gros score possible. C’est la situation actuelle. Résister, c’est s’unir bien sur. Mais il faut s’unir dans la clarté à l’encontre du PS. Ce n’est pas le cas, donc nous serons en ordre dispersé.

      Désolé encore de te casser le moral.

      Marcel (Toulouse)

    • S’il s’agit de dire aucune majorité possible quelle que soient les conditions, ce débat est tranché depuis dimanche.
      S’il s’agit de dire que le PCF joue double jeu, il faut le démontrer et ce n’est pas leur dernier conseil national ou leur attitude dimanche qui donne du grain à moudre aux partisans de cette thèse.Maintenant si l’idée c’est que la direction de la LCR soit la seule habilité à tracer la frontière d’un bon accord politique et d’un mauvaise accord, alors c’est sûr vous avez raison d’y aller tout seul, LO fait ça depuis 30 ans et ça ne donne rien.

      Roger.

    • Je ne suis pas à la LCR ni à LO. Pourtant, j’ai voté Arlette en 1995 et Besancenot en 2002.

      30 de Lo ça ne donne rien ? l’extrème gauche ne sert à rien en France !

      Du point de vue électoral, ce sont eux qui ont permis à une gauche critique de s’exprimer. dans les luttes, je les vois (trop d’ailleurs pour certains qui ne les aiment pas).

      Si la question de l’alternative se pose aujourd’hui, s’est grace à cette opiniatreté à ne rien renier.

      Il faut au contraire tirer le chapeau, même si je ne ménagerai pas mes critiques à l’encontre de LO (absence par ex des collectif unitaire du non).

      Pour la LCR, je n’en suis pas adhérent. Mais leur politique me parait logique et surtout utile. Ils résistent à la pression droitière dans la gauche sur tous les terrains. Et appiquent cette résistance dans les collectifs unitaires.

      Ceux qui croient qu’ils sont isolés se trompent lourdement. Et s’ils sont absents de cette élection avec un candidat tel qu’il se profile dans l’AU, je crains de devoir voter Arlette.

      Serai-je excommunié ?

      Marcel (Toulouse)

      NB : Je crains aussi de ne pas être le seul !