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Riposte aux sophismes de E. Davidenkoff dans Libération

Publie le mercredi 15 décembre 2004 par Open-Publishing
7 commentaires

Nous vous concédons, E. Davidenkoff,, une aptitude au mimétisme un peu innovante en ce qui vous concerne :
Avant d’attaquer les enseignants, vous pratiquez la langue de Grenelle avec brio. Vous ne nous avez pas épargné quelques viles flatteries dans votre article du 15 décembre 2004.
De manière singulière, vous affirmez pourtant qu’Allègre a essayé de passer outre les fédérations de parents d’élèves et les "organisations d’enseignants (1)" (sic) pour réformer l’Education nationale. Avant de se voir indiquer la sortie, Allègre a flatté pendant trois ans la frange la plus réactionnaire de la population et la plus hostile au service public d’éducation en diffamant l’ensemble de la profession enseignante. Il a à ce titre bénéficié d’un soutien important de la FCPE et de la PEEP, cette dernière n’ayant pas tardé à comprendre qu’Allègre est autant un homme de gauche que le pape est bolchévique.
Est-il possible que vous l’ayez oublié ?

Considérez-vous réellement que vos sophismes peuvent empêcher Achille de rattraper la tortue ?

Vous nous assénez que " 60 % des élèves redoublent au cours de leur scolarité, taux qui pourrait signaler que le redoublement ne produit pas les résultats attendus"... est-il permis de vous suggérer que c’est parce que les résultats se font attendre que le taux de redoublement est important ?

Vous jugez bon de railler les "bourses de mérite"...("l’Ecole du XXIe siècle se construira donc sur des référnces bâties à la fin du XIXe").
Vous ne trouverez pas en face de vous ici des défenseurs d’allocations. Celles-ci ont vocation à exonérer, aux frais du contribuable, les entreprises de leur responsabilité de donner à chaque citoyen quelqu’il soit, un salaire lui permettant de vivre ainsi que sa famille.
Pour autant, et s’il fallait considérer que cette forme de redistribution est une fatalité, n’est-il pas plus logique de récompenser de bons résultats scolaires plutôt que la compétence mise en oeuvre pour accroître sa progéniture, voire pour financer des entreprises qui licencient malgré des retours sur investissement de 10 % et plus ?

"Qui juge normal qu’un enseignant refuse de remplacer un collègue absent 2 heures par semaine au risque que les élèves passent plusieurs jours sans professeur ?" nous dîtes-vous...
Qui juge normal qu’un "expert" de l’éducation tel que vous taise le fait que les mécanismes de remplacement [système des Titulaires sur Zone de Remplacement (TZR)] qui existaient ont été purement et simplement détruits par les politiques d’apothicaire du Ministère, dont l’obsession en période de coupes claires en matière de recrutement fut de ne pas laisser une heure de répit auxdits TZR , avant de supprimer définitivement leurs postes ?

Depuis de longues années, le sentiment le moins désagréable que vos articles
procurent dans les "salles des profs" est l’hilarité.
Il serait temps pour vous de percevoir le réel : les élucubrations de syndicats "anti-élitistes", tentés par l’"ouverture" sur le monde de l’entreprise, et prêchant l’idée qu’il faut scier la branche sur laquelle on est assis, sont de plus en plus massivement rejetées par la profession enseignante.

Libération aurait intérêt, en ces temps de menaces sur son existence, à le comprendre rapidement.

(1) Ne s’agit-il pas de syndicats ?

Il est vrai que la vision de l’éducation que vous revendiquez l’est aussi par le Sgen-cfdt et le SE-UNSA que l’on a du mal à qualifier sans rire de syndicats...Personne à l’Eduaction nationale n’a oublié qu’ils soutinrent Alègre jusqu’à l’absurde.

Messages

  • L’évocation des TZR est effectivement importante. la déstruction de ce système de remplacement est le cheval de Troie de la Réforme du gouvernement. pour comprendre comment un aspect technique peut être source de déconstruction du système voir le site TZRen colère : http://www.cetace.org/tzrencolere/tzrencolere.html

    • La "gestion" des TZR est un élément fondamental du fonctionnement du système éducatif.
      L’Education nationale a déjà été condamnée à plusieurs reprises en procédure de contentieux administratif parcequ’elle ne remplit pas ses obligations en matière de remplacement des fonctionnaires absents.

      Les administrés qui attaquent l’EN ont raison d’agir ainsi en l’espèce. Ils s’en prennent à un système, pas à une profession qui est aujourd’hui la cible désignée de toutes les frustrations.
      C’est beaucoup plus fondé que de rabâcher l’"absentéisme des profs". Il est vrai que le signal de la curée avait été donnée par le ministre lui même... et la faiblesse de la riposte syndicale.

      Il est grand temps que la profession redresse la tête

  • Les enseignants, qu’ils soient titulaires ou TZR, doivent comprendre UNE chose :

    ce qui compte est la défense de leur statut, qui date de 1950 et qui définit leur obligation de service.

    si le gouvernement réussit à faire sauter ce statut, les enseignants deviendront des LARBINS.

    Un professeur, syndiqué FO-SNLC

  • 1) Libération continue de passer sous silence l’existence du collectif artistes-enseignants pour la gratuité pour tous (et pas seulement pour les salariés de total ou du crédit Lyonais )aux Musées Nationaux.
    la pétition vient de passer le cap des 10 000 signatures et continue de se développer dans tout le pays...

    2) C’est le SEUL quotidien de la presse nationale qui maintient une attitude de censure face à notre mouvement de résistance à la marchandisation de la culture

    3) Libération a donné la parole à Loyrette, qui a largement "bobardisé" -"la gratuité reste acquise aux enseignants"-, mais a REFUSE un droit de réponse à notre collectif....
    Nous demandons la démission de Loyrette.

    CONCLUSION

    Face à une telle "déontologie", nous proposons, avec la plus grande courtoisie, le boycott du "journal" Libération.

    gratuitemuseesnationaux@yahoo.fr

  • Le SE-UNSA et le SGEN-CFDT sont seulement les pires...

    Pourquoi le puissant(sic) SNES n’exige-t-il pas un droit de réponse systématique quand les enseignants sont calomniés et les faits dénaturés ?
    Vu ce qu’ils prennent comme cotisations, ils ont les moyens, non ?

    Un internaute syndiqué au Snes répondra-t-il ?

    Il n’y a d’ailleurs pas que Davidenkoff qui déconne. Bertrand de l’Humanité, ou les articles de Politis font à peine mieux...