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Rouler gratuit les jours de grève ? Pas si simple

Publie le mercredi 7 novembre 2007 par Open-Publishing
6 commentaires

Sud Rail et une fédération d’usagers réclament une table ronde sur la gratuité dans les transports en guise de grève. La SNCF freine pour des questions de sécurité.

de Stéphanie PLATAT

Sud-Rail a peut être trouvé le moyen de faire taire les râleurs en rade sur les quais de gare un jour de grève. Le syndicat, et la Fédération des usagers des transports et des services publics (FUT-SP) ont en effet remis le sujet de la grève de la gratuité sur le tapis. Soit au lieu de ne pas circuler du tout, mettre les trains en marche mais en faisant voyager les usagers à l’oeil. De quoi, effectivement, convertir les usagers aux mouvements sociaux dans les transports.
C’est grâce à un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme, rendu le 17 juillet dernier, que le sujet est réapparu. La Cour a été amenée à se prononcer au sujet du mouvement d’agents de péage turcs qui avaient, pour montrer leur mécontentement, permis aux automobilistes de passer sans payer.

Elle a jugé que cet acte "pourrait être considéré comme une action collective d’ordre général dans le contexte de l’exercice des droits syndicaux". Leur action est donc licite.

Les actions judiciaires en dommages et intérêts engagées par l’administration turque ont constitué "une ingérence dans leur droit à la liberté d’association", a jugé la CEDH. Sud rail s’est donc emparé du sujet pour demander la reconnaissance en France de la grève de la gratuité.

En effet, pour l’instant la SNCF considère encore que le fait de faire voyager gratuitement des clients est une faute professionnelle. « A chaque tentative, explique Christian Aubineau, militant sud Rail, les sanctions envers les employés ont été assez lourdes, des blames, des grèves refusées. Le règlement de la SNCF l’interdit tout simplement ».

La grève de la pince, qui consiste en fait à ne pas contrôler les billets aurait d’ailleurs déjà provoqué des sanctions dans les rangs. En 1989, la direction de la SNCF avait prévenu les contrôleurs que le mouvement constituait « une véritable remise en cause des obligations même du contrat de travail » des contrôleurs. De quoi refroidir les ambitions.

Le syndicat demande donc une table ronde entre le ministère, les représentants du personnel et l’entreprise pour faire changer ces statuts et adapter donc le règlement à la décision européenne. Toutefois cela ne devrait pas fonctionner pour le mouvement du 13novembre. Il n’est pas possible spontanément de démarrer un tel mouvement. « cela nous emmènerait dans des porcès qui s’étaleraient sur une dizaine d’années, difficiles à assumer », prévient le syndicaliste.

La SNCF n’est, de plus, pas pressée de mettre cette grève de la gratuité en marche. Il faut reconnaître que sa mise en application pose d’ores et déjà des interrogations. En effet, quand elle transporte des voyageurs, la SNCF est garante de leur sécurité et les assure durant leur voyage. Or la seule preuve dont disposent ces voyageurs assurés est leur titre de transport.

De plus, la grève de la gratuité concerne une certaine catégorie de salariés, ceux qui se chargent du contrôle et il s’agirait alors de s’assurer qu’ils sont effectivement grévistes. « Il est clair que la grève de la gratuité serait mieux perçue qu’une absence de train, explique Christian Aubineau, et nous espérons qu’elle devienne légale ».

http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/289581.FR.php

Messages

  • La grève de la gratuité serait une action plus efficace, car elle permettrait aux usagers de continuer à circuler, et enrayerait la politique du gouvernement : "l’opinion contre la rue".

    • je ne vois pas en quoi la grève de la "gratuité" enrayerait la politique du gouvernement.
      Il ne faut pas confondre la grève avec une berceuse, c’est un cri, ça doit faire mal. Au patron d’abord en le frappant au portefeuille pour affaiblir sa résistance et le contraindre à négocier et quand le patron est l’Etat au service du capital en enrayant autant que faire se peut la marche de la société libérale, ce que certains appellent "foutre le bordel", pour se faire entendre.
      Bobosse

  • Oui mais je doute que les controleurs soient beaucoup grevistes
    quand on voit certains à l’oeuvre on comprend qu’ils ne sont pas du coté des voyagerus mais du coté de la repression et marchent avec la police il n’y a qu’ à observer les arrestations !
    peut être une question de primes ?

  • En résumé, seuls les contrôleurs auraient l’opportunité de s’exprimer .
    Il y a dans cette proposition une totale méconnaissance du fonctionnement de la SNCF.
    Pour que des trains voyageurs (et fret aussi !) roulent, il y a une chaine de cheminots qui travaillent. Outres les conducteurs et les contrôleurs, des agents prévoient des horraires, des agents surveillent les circulations pour qu’elle se fasse en toute sécurité, des agents entretiennent, réparent, modernisent les infrastructures (tant pour la voie, les ponts et tunnels, la caténaire et son alimentation en courrant, la signalisation, la communication, les batiments etc...), des agents entretiennent et réparent les wagons (fret), les voitures (voyageurs), les locomotives, d’autres matériels sophistiqués, des agents travaillent pour la partie commerciale sans oublier les agents administratifs, les formateurs, l’encadrement etc...
    Tous ces cheminots sont nécéssaires pour le fonctionnement normal de la SNCF donc essentiels à la circulation des trains.
    Comment pourraient-ils s’exprimer autrements que par la grève de la production (leurs travail) ?

    C’est aussi omettre de dire que moins de 10% des retards des trains sont dus à un fait de grève, le reste est du aux pannes diverses (suite pricipalement au manque d’entretien), aux dysfonctionnements ( suite au manque de personnel ).

    • Je ne vois pas où est le problème, ils suffiraient aux agents qui le souhaitent de se déclarer en grève tout en continuant de travailler normalement. Les controleurs qui ne sont pas en grève verbaliserait normalement, et leur P.V. seraient classés sans suite. Et comme ça les voyageurs pourraient profiter du train gratuitement. Nul doute que 3 semaines de voyages gratuits dans toute la France ferait réfléchir la direction...

    • Ah oui ! C’est la solution ! Les cheminots qui le veulent sont en grève, mais ils bossent quand même.... mais ne sont pas payés (comme toute personne en grève)....A côté de leurs colègues non grévistes donc qui bossent en étant payés !
      Le travail gratos en fait ! Du bénévolat en somme ! C’est vrai, cheminot c’est un véritable sacerdoce !
      Non mais je rêve ! T’en as des autres comme ça à nous raconter !