Accueil > Royal brouille les clivages et nous brouille avec la gauche !
Royal brouille les clivages et nous brouille avec la gauche !
Publie le mardi 21 novembre 2006 par Open-Publishing8 commentaires
http://laurentfabius2007.over-blog.com
Par Bruno Lamothe
Je l’ai dit à plusieurs reprises, je trouve que la campagne pour les élections présidentielles de 2007 est bien mal partie. Tout est question d’image, de méthode. Il n’est pas dans mon propos, question de nier notre passage au siècle de la « démocratie médiatique », mais, contrairement à 2002, cette élection manque singulièrement d’une chose qui me paraît essentielle : un débat de fond. Certes, en 2002, ledit débat de fond était biaisé et caricatural : il y avait d’un coté les partisans de la droite classique, de l’Etat gendarme, représenté par Chirac, et, de l’autre, une gauche au bilan économique et social relativement bon, mais ayant échoué sur un point : la gestion des dossiers de sécurité intérieure. Mais les enjeux n’étaient pas, permettez-moi de le dire, aussi importants qu’aujourd’hui. Hier, il s’agissait de dire si on jouait à « qui est le plus au centre gauche ». Aujourd’hui, la question n’est plus seulement de savoir qui sera un peu plus libéral que l’autre, entre Nicolas Sarkozy et Marie-Ségolène Royal. La droite a changé. La nouvelle droite, celle de Sarkozy, qui s’est construit en opposition à Chirac, veut tout simplement mettre à bas l’idéal de République sociale.
Face à l’enjeu, je l’ai souvent dit et répété durant cette campagne interne : on n’a pas le droit de se louper. L’affaire est grave. Notre système républicain, rien que ça, est en danger.
C’était d’ailleurs l’argument de Royal, qui, sur la foi des sondages en sa faveur disait, toute de blanc vêtue, telle une Jeanne d’Arc ou un e vestale , je suis la seule capable de battre Sarkozy. Les militantes et les militants socialistes, dans cette parodie de démocratie interne (j’en reparlerais, patience...) lui ont apporté leur confiance, et le parti, sur un plateau.
Certes, il faut gagner, il faut battre Sarkozy, mais il est totalement saugrenu et ridicule de prétendre gagner, battre Sarkozy, sans savoir, d’abord, comment gagner, et, ensuite, pour faire quoi du pouvoir. Il ne s’agit pas seulement (je vais paraphraser De Gaulle, attention), de sauter comme des cabris en disant « battons Sarkozy », « battons Sarkozy », mais de dire pourquoi ! On ne peut pas dire aux françaises et aux français qu’il faut battre Sarkozy, tout en maintenant un flou artistique et coupable sur les différences de fond qui nous opposent.
Il faut à tout pris arrêter de faire perdurer le brouillage des clivages qui a conduit, je le répète, à l’échec du 21 avril 2002, et, peut-être, à celui du référendum du 29 mai 2005. C’est parce que Chirac et Jospin se battaient sur le même terrain, celui du centre-gauche, que Jospin a dit « mon projet n’est pas socialiste », qu’on a durablement brouillé les clivages, qu’on s’est coupés durablement de l’électorat populaire, qui est allé voir du coté de l’extrême gauche, et des classes moyennes qui ont vu en Bayrou l’électrochoc. En 2005, le PS a été schizophrène, excusez-moi de le dire, en tenant un discours incantatoire et apologique en disant « le traité est le seul rempart pour préserver nos acquis, sans lui, plus rien ne marchera (cf. l’épisode des cantines scolaires) », tout en faisant campagne avec Sarkozy, Chirac, Madelin et autres chantres du libéralisme. Je ne me prononcerais pas sur le fond, mais sur la forme, en brouillant un peu plus le clivage, le message était rendu inaudible !
Et pourtant, en 2004, lors des régionales, les électeurs ont montré qu’ils pouvaient nous suivre lorsque le clivage est clair. Il y a eu un raz de marée socialiste : seules l’Alsace et la Corse sont restées à droite. Les conditions de la victoire sont donc claires :
– ne pas changer la ligne
– rassembler à gauche. Le centre est occupé par Bayrou, qui incarne avec force le refus du compromis, le refus de choisir entre socialisme et ultra-libéralisme. Le premier tour ne sera pas plus facile qu’en 2002, qu’on se détrompe tout de suite ! Tous les courants de gauche et de droite seront représentés et fortement identifiables et mobilisateurs : Sarkozy, à la droite de la droite, Le Pen, un gaulliste (Dupont-Aignan, MAM ou de Villepin), une catho-sociale en la personne de Boutin, les écologistes avec Voynet et peut-être Hulot, le centre, on l’a dit, avec Bayrou, et la gauche anti-libérale avec une nuée de prétendants.
Il faudra donc faire le plein des socialistes, et, au deuxième tour, persuader et convaincre les électeurs de l’autre gauche. Tous. Même, et surtout, les anti libéraux. Pour être majoritaire, dans ces conditions, il ne faut pas qu’il manque une seule voix. Même si le parti communiste semble diminué, il nous faut nous rassembler. Donner l’assurance que nous incarnons une alternative véritable à la politique menée depuis 2002, et au programme de l’UMP. Il nous faut prendre la mesure non pas du malaise, mais « des » malaises, qui rongent notre société. Des millions de personnes vivent avec moins de 750 euros/mois, et le salaire moyen des français est de 1300 euros/mois. Voilà le réalité, une réalité que Laurent Fabius, mais aussi Dominique Strauss-Kahn, prenaient en compte : avec un pouvoir d’achat qui baisse ou stagne, le mal logement, comment nos concitoyens peuvent-ils être satisfaits ? Nous avons, avec Madame Royal, je le dis parce que je le pense, un problème de crédibilité. Il sera impossible de le surmonter si elle ne s’engage pas, enfin, fortement à porter le projet socialiste. Francois Hollande l’a encore affirmé hier soir. Mais les royalistes me semblent sourds au grave avertissement que nous apportons `a notre candidate.
Je dis notre candidate, parce que je veux encore y croire. Mais la pimprenelle du Poitou est dans un discours destiné à occuper l’espace médiatique, mais en totale contradiction, sur de nombreux points, avec le programme socialiste ! La remise en cause de la carte scolaire, les camps de déportation pour mineurs, les vigiles dans les classes, le statut des profs, etc. C’est dans le projet ? C’est socialiste ?
Ségolène Royal veut contourner le parti qui vient de la désigner comme étant sa candidate. Elle est dans la droite ligne du gaullisme. Elle a lancé un blog en disant : je n’ai pas d’idées, je ne sais pas grand chose sur à peu près tout, mais « vos idées seront les miennes ». C’est une opération poujadiste, populiste, et, pour le coup, on est en plein dans le brouillage...
Messages
1. > Royal brouille les clivages et nous brouille avec la gauche !, 21 novembre 2006, 13:32
"Ségolène Royal veut contourner le parti qui vient de la désigner comme étant sa candidate. Elle est dans la droite ligne du gaullisme. Elle a lancé un blog en disant : je n’ai pas d’idées, je ne sais pas grand chose sur à peu près tout, mais « vos idées seront les miennes ». C’est une opération poujadiste, populiste, et, pour le coup, on est en plein dans le brouillage..."
Et pour le coup, pour le coup, il devient IMPOSSIBLE de voter social-démocrate, ni au premier tour, et encore moins au deuxième tour.
Les socialo-traîtres, devenus des socio-démocrates, n’auront JAMAIS les voix de ceux qui rejetèrent le TCE en mai 2005. Cette même Ségolène Royal qui insultait, parmi beaucoup d’autres, les opposants devenus victorieux à ce traité ultralibéral et anti-démocratique.
Mais, s’il n’est plus l’heure de se pencher sur feu le Traité Constitutionnel Européen, une chose reste sûre cependant : il faudra tout mettre en oeuvre pour battre et laminer Ségolène Royal et son parti de droite dès le premier tour.
Il faudra aussi moissonner et élire moultes députés de gauche, pour créer un groupe puissant à l’Assemblée Nationale, et s’opposer ainsi aux mesures des droites sarkozyste et socio-démocrate.
J’ai dit ! :)))))))
Cristobal.
1. > Royal brouille les clivages et nous brouille avec la gauche !, 25 novembre 2006, 21:21
" Il faut rêver" disait Wladimir Illitch Oulianov (Lénine)... Tu rêve camarade, çà fait du bien à défaut d’autre chose. Au moins la moitié des voix nonistes de gauche sont virtuellement passées chez les "socio-traitres" et, tu verras, bien d’autres suivront depuis toute la gauche se disant de la gauche. Si tu tiens absolument à éliminer Ségoléne, il te faudra voter Le Pen, c’est plus sur. Au fait, le rêve de Lénine etait un cauchemar !
Salut et fraternité.
2. se battre contre le front anti-libéral, 21 novembre 2006, 15:42
Vous avez raison de vous battre pour un front anti-libérale, car les dangers qui nous menacent font froid dans le dos, comme le prouve le blog sur lequel je suis tombé par hasard :
http://liberaloween.neufblog.com/
3. > Royal brouille les clivages et nous brouille avec la gauche !, 21 novembre 2006, 17:18
Bruno, tu fais la même erreur que Fabius.Tu te crois l’interprète de ceux qui ont rejetté le TCE. mais leurs motivations étaient diverses, parfois opposées,parfois sans rapport avec ce TCE,ou anti européennes,ou nationalistes, ou opportunistes (prendre le parti !). Ce serait "miracle" que les trotskistes (qui font la même erreur que toi) ne se disputent pas un leader-ship ! Ou qu’il fassent la courte échelle au PC, au moment ou ce dernier agonise et l’inverse ? Staline aider trotsky : tous deux se retouneraient dans leur tombe ! Et tu crois que Buffet va sacrifier ses parlementaires, ce qu’espère Besancenot ? pour l’achever ! Les partis du non croient pouvoir compter sur ies électeurs du même non.Regarde Fabius,il fait 20%, alors que le non faisait 40% au PS ! Je crois que Ségolène, après avoir balayer les élephants SANS MEME LES ATTAQUER, va rabotter les illusions de la petite gauche.Réveille toi.
André Parienty
45 ans de Parti (avec parenthèse P.M-F
Sous Guy Mollet )
andr.parienty@yahoo.fr
1. > Royal brouille les clivages et nous brouille avec la gauche !, 21 novembre 2006, 18:24
Cher André,
Je ne veux surtout pas me faire le porte parole du non au TCE. C’est pour cette raison que j’ai dit que je ne voulais pas parler de sa pertinence, mais j’ai tenu a dénoncer fortement ce que j’appelle le comportement apologiste et schizophrene des ouistes. Le non est hétéroclite, je ne l’ai pas dit, parce que cela va de soi... Mais le oui l’était encore plus !
2. > Royal brouille les clivages et nous brouille avec la gauche !, 22 novembre 2006, 22:47
Cher camarade
Bien sur le OUI était hétéroclite, peut-être moins que le NON, mais qu’importe ? Le TCE a été rejetté (en France) et a donné un coup de frein à l’Europe, mais c’est comme cà. La fausse piste aurait été que les OUISTES fassent comme s’ils formaient un "mouvement" cohérent,homogène, dans lequel, tous unis convergeraient ensemble,vers d’autres objectifs qu’européens, vers une coalition visant à la prise (démocratique) du pouvoir. Rien de tel, l’UDF prend ses distances d’avec l’UMP. Au PS si S-K reste(?) nostalgique du OUI, il ne se rapproche pas des droites et n’a jamais dit qu’il voulait gouverner avec elles ; Ségolène Royal prend acte du rejet, acceuille Peillon, s’allie avec Montebourg,obtient la neutralité bienveillante d’Emmanuelli(pour moi les leaders de la vraie gauche du Parti) et va éliminer des partisants du OUI, comme Jospin, Lang, Strauss-Kahn, tout en obtenant l’appuis d’autrtes supporters du vote posit . En fait elle ne s’est pas focalisée sur son rétroviseur !. Fabius a fait l’inverse, s’étant auto-proclamé leader du NON, il a crû pouvoir poursuivre sa tentative de prise du pouvoir dans le Parti, négligeant l’évidente hétérogénéité du vote NON (40% en 2005 contre le TCE au PS et 19% pour lui en 2006 !). La gauche de la gauche fait la même non-analyse au niveau du vote dans le pays . Les sondages(qui ne se trompent donc pas toujours) ont sur les sympathisants été confirmés par le vote des militants PS, or ils pronostiquent une forte reconquète de l’éléctorat ouvrier et jeune ; ne va-elle pas rassembler la gauche et ringardiser les fantômes de 1917 ? Ne faut-il pas l’y aider, Si c’était confirmé, faudrait-il changer de peuple ?
4. > Royal brouille les clivages et nous brouille avec la gauche !, 21 novembre 2006, 17:47
à Bruno L.
Je ne vous connaissais.J’ai donc cherché ..sur WIKIPEDIA...on parle d’un Bruno L. qui serait prêt à faire alliance avec l’UDF pour les municipales de Strasbourg au cas ou Fabius ne serait pas le candidat retenu...Si c’est vous et si c’est vrai....il me semble que vous devriez être en accord avec Sego....si c’est un homonyme , mes excuses. B.C
1. > Royal brouille les clivages et nous brouille avec la gauche !, 21 novembre 2006, 18:30
C’est sans doute moi (je suis strasbourgeois), mais JAMAIS je n’ai voulu d’alliance avec l’UDF, jamais. C’est tout le danger d’internet, il est quelquefois fait un usage un peu "extensif" des propos. J’ai simplement dit que si Chantal Cutajar (apparentée UDF) se présentait aux municipales, et compte tenu d’un micro-climat alsacien peu favorable au PS, je ne serais pas trop malheureux qu’elle soit élue, ce qui parait quand meme peu vraissemblable, parce que c’est une femme extraordinaire et surtout, mon ancienne professeure de droit pénal. C’est tout. Pas d’alliance, pas meme de soutien. Je suis de gauche, de la vraie, et je ne ferais aucune concession sur ce point. pour tout dire...