Accueil > SBFM Lorient "On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné"
SBFM Lorient "On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné"
Publie le mardi 30 juin 2009 par Open-Publishing10 commentaires

VICTOIRE HISTORIQUE POUR LA SBFM
11 ans après L’ABANDON, RENAULT prend enfin ses responsabilités !!!
Après des mois de luttes dont les 10 derniers en grève avec la totalité des salariés de l’usine, ce 26 juin, Renault s’est engagé à reprendre les actifs et tous les salariés de la SBFM avec préservation de leurs acquis. Jusqu’à présent, aucune offre de reprise sérieuse n’avait été présentée. 11 ans après L’ABANDON, RENAULT prend enfin ses responsabilités !!! C’est une victoire historique pour les salariés de la SBFM, qui dans le contexte actuel doit servir d’exemple à tous les salariés ainsi qu’aux organisations syndicales. C’est bien les capacités de rassemblement de la CGT qui ont su créer unité et rapport de force, contribuant à ce résultat !
JUSQU’AU BOUT ! JUSQU’A LA VICTOIRE !!!!

SBFM. Renault seul en piste

En janvier dernier, une délégation des salariés de la SBFM avait manifesté devant le siège de Renault, à Boulogne-Billancourt. Sans résultat probant, à l’époque. photo archives Paskal Mazé
SBFM : épilogue ! Exit CIE Automotive. Renault a annoncé hier, lors de la deuxième table ronde organisée à Rennes, qu’il reprenait seul la SBFM et maintenait la totalité des emplois.
« Après la réunion de vendredi en Bretagne, nous considérons qu’il n’y a pas les conditions pour la viabilité de notre projet industriel et, en conséquence, nous sommes obligés de décliner la présentation d’une proposition de reprise pour la SBFM ». Clap de fin sur le plan de reprise de la SBFM par le groupe espagnol CIE Automotive. Ses représentants n’étaient même pas présents, hier matin à Rennes, à la deuxième table ronde organisée par le préfet de région, regroupant les acteurs du dossier. Une lettre annonçant l’abandon du groupe espagnol a été lue par le préfet. CIE Automotive, ses 220 suppressions d’emplois et ses 50.000 tonnes de production, c’est déjà du passé. Pirouette de l’histoire Renault reprend seul, la SBFM. Sile tribunal de commerce de Lyon avalise son plan de reprise, Renault redevient le seul et unique actionnaire de la SBFM, par une incroyable pirouette de l’histoire, un peu plus de dix ans après avoir vendu la fonderie de Caudan au groupe italien Teksid. « Renault a confirmé, aujourd’hui, son engagement », a expliqué hier Pierre Le Ménahès, secrétaire général de la CGT, à l’issue de la réunion de Rennes.
Pas de licenciement
Le groupe s’engage à faire produire, pour sa part, 23.000 tonnes par an et à maintenir tous les emplois. D’ici une quinzaine de jours, une équipe de Renault viendra préparer la reprise qui devrait être fixée le 1er septembre. Renault doit présenter, aujourd’hui même, au tribunal de commerce de Lyon, une lettre où le groupe précise toutes ses intentions. La SBFM est toujours en redressement judiciaire et en période d’observation jusqu’au 28 novembre 2009, date anniversaire du dépôt de bilan. Elle est actuellement gérée par un administrateur judiciaire. Le tribunal de commerce, qui devait se prononcer aujourd’hui sur le repreneur, repoussera sa décision de quelques semaines, afin de laisser le temps à Renault de présenter son projet industriel. Outre les 23.000 tonnes de pièces assurées par Renault, les représentants de Peugeot et BMW se sont engagés à maintenir leur production.
Investissements confirmés
Bruno Moustacchi, responsable du groupe Redéploiement Fournisseurs de Renault, a également confirmé hier matin l’intention du groupe d’investir dans l’entreprise. Les salariés dénoncent, depuis des années le manque d’investissement et l’état de délabrement de la fonderie. « Le plus urgent est de mettre des moyens financiers sur la maintenance et de mettre en route un nouveau chantier de moulage », commente Pierre Le Ménahès. Les collectivités locales, par la voix de Jean-Yves Le Drian, président de la Région, se sont engagées à soutenir ce nouveau plan de reprise, dès lors qu’il y aura sur la table un projet d’investissement durable. Bruno Moustacchi, qui suit le dossier SBFM pour Renault depuis le début, va passer la main à Jean-Luc Bron, directeur général du groupe. C’est lui qui sera chargé de mettre en place une nouvelle direction.
Nouvelle stratégie industrielle
Reste ce retournement de situation, que l’on peut sans nul doute qualifier d’exceptionnel. Aucun des acteurs de ce dossier n’aurait parié, il y a une semaine encore, sur un tel engagement de Renault. Il s’agit ni plus ni moins du retour dans le giron du constructeur français d’une production industrielle. Une politique qui n’est pas franchement dans l’air du temps. Selon un acteur du dossier qui souhaite rester discret, cette décision a été prise au plus haut niveau de Renault, c’est-à-dire, au sein même du directoire du groupe. Un changement de stratégie industrielle qui, pour une fois, bénéficie aux salariés.
Sophie Paitier
– Le Télégramme du 30juin 2009
SBFM (caudan).CIE Automotive retire son offre
Le repreneur espagnol CIE Automotive en lice pour reprendre la SBFM a retiré son offre, laissant à Renault la possibilité de reprendre la totalité de la fonderie morbihannaise. Le tribunal de commerce de Lyon, siège du groupe Zen, propriétaire de la SBFM, devrait en toute logique ordonner un renvoi aujourd’hui afin que Renault puisse présenter son projet industriel, pour une reprise à la date du 1erseptembre.
– Le Télégramme du 30 juin 2009
Renault confirme la reprise de la SBFM

Le groupe automobile français demandera aujourd’hui un délai pour détailler son plan industriel. Il devrait être connu à la mi-août.
En préfecture de région à Rennes, hier matin, le constructeur automobile Renault a confirmé sa candidature à la reprise de la fonderie de Caudan SBFM (Ouest-France de samedi 27 juin). Elle est en redressement judiciaire depuis le 20 janvier. Le seul repreneur en lice était l’équipementier espagnol CIE Automotive. Il se retire complètement du dossier. Il l’a fait savoir, par écrit et ne s’est pas déplacé à la préfecture de région, comme c’était prévu.
Vendredi à Vannes, lors d’une table ronde en préfecture, tout laissait pressentir une telle issue. Renault s’était publiquement engagé à reprendre la fonderie et son personnel, si les nouvelles propositions de CIE n’étaient pas meilleures que les premières.
Il faut maintenant que Renault bâtisse son projet industriel. Le tribunal de commerce de Lyon, ville siège du groupe Zen, propriétaire de la fonderie se réunit aujourd’hui. Il devrait accorder un délai, pour cela. On évoque la date du 15 août pour la date du dépôt de dossier.
On sait déjà que les constructeurs PSA et BMW, autres gros clients de la fonderie, ont pris des engagements pour maintenir, voire augmenter, leurs commandes de pièces.
Les 538 salariés ont repris hier la route des chaînes de moulage. Les fours n’ont jamais été éteints pendant les quinze jours de grève. Les fondeurs les ont surveillés pendant tout le mouvement. Mais il faudra encore un jour ou deux, pour que l’usine retrouve son rythme de production habituel. Élus, délégués du personnel, tout le monde a dit son soulagement. Et espère que Renault qui a revendu, il y a 10 ans, la fonderie, n’entend plus s’en séparer.
Françoise ROSSI.
– Ouest-France du mardi 30 juin 2009

Messages
1. SBFM Lorient "On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné" , 30 juin 2009, 08:17, par Lorient 56
Les ouvriers de la SBFM à deux pas de la victoire
Automobile . Alors que le tribunal de commerce de Lyon doit se prononcer demain sur le sort de la fonderie bretonne, Renault s’est dit prêt à reprendre l’activité.
Même si les syndicats restent prudents, c’est bel et bien une victoire qui se profile pour les 530 salariés de la fonderie de Caudan. Le constructeur automobileRenault devrait confirmer ce matin, lors d’une réunion à Rennes, « son engagement de trouver une solution permettant d’assurer la continuité de la SBFM ». Héritière des Forges d’Hennebont en 1966, la Société bretonne fonderie et mécanique de Caudan, dans le Morbihan, a longtemps appartenu à la marque au losange, qui l’a cédée dans les années 1990 aux sous-traitants Teksid puis Garro. Depuis novembre 2008, la fonderie est placée en redressement judiciaire et les salariés luttent pour un retour de l’activité dans la maison mère : Renault.
« La SBFM morte ? Jamais ! »
Il aura fallu des dizaines de manifestations, de journées de grève et de blocages de l’usine, la constitution d’un large collectif de résistance et l’aide d’un cabinet d’expertise pour finalement convaincre. Jeudi, une lettre de Renault promet aux salariés que, si aucune proposition acceptable de reprise n’était présentée mardi (demain) au tribunal de commerce de Lyon, le constructeur « présenterait une offre de reprise des actifs et du personnel ». La nouvelle a provoqué une explosion de joie des ouvriers qui ont gagné sur tous les tableaux : non seulement Renault est totalement dans le jeu de reprise mais le constructeur promet de conserver la totalité des emplois. « C’est une bonne surprise. Depuis des mois, toutes les réunions que nous avons tenues, quels que soient nos interlocuteurs, y compris le ministre Luc Chatel, faisaient état de suppressions de postes », témoigne Richard Hervé, délégué syndical CFE-CGC. Jeudi, à l’usine, Pierre Le Ménahès, délégué CGT, commentait la nouvelle en ces termes : « On a toujours essayé d’être une force de proposition, de ne pas nous enfermer dans la contestation systématique (…) La SBFM morte ? Jamais ! On a lutté tous ensemble. C’est au pluriel qu’on a gagné. »
Accord de partenariat
Ce matin, les fondeurs qui étaient en grève depuis le 16 juin reprennent le travail. Mais ils restent vigilants. Beaucoup va se jouer demain. En fait, la solution la plus probable s’incarne dans un accord de partenariat entre Renault et CIE Automotive, qui déposerait donc une nouvelle offre. Renault s’engagerait à confier 23 000 tonnes de fonte graphite à la SBFM et pourrait rapatrier en Bretagne les collecteurs actuellement fabriqués en Chine. De 40 % à 50 % des besoins de Renault seraient ainsi produits à Caudan. À cela s’ajoutent les 10 000 tonnes commandées par PSA, qui confirme ce chiffre, et les 8 000 tonnes pour BMW.
Paule Masson
– l’Humanité du 29 juin 2009
1. SBFM Lorient "On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné" , 30 juin 2009, 10:36, par Lorient 56
15 h, les salariés de la SBFM crient victoire
Après des mois de conflit, c’est le meilleur scénario qui semble se dessiner : la reprise par Renault, et sans licenciements.
Il est à peu près 15 h. La salle de restaurant de la SBFM est comble. Soudain, on entend les cornemuses dans l’escalier. Puis un petit coup de rock à la sono. Pierre Le Ménahès prend le micro. Extraits : « Je tiens à vous féliciter tous pour la façon dont vous avez mené le conflit. On a essayé d’être toujours une force de proposition, de ne pas nous enfermer dans la contestation systématique. Si nous sommes indispensables stratégiquement pour Renault, c’est simple : que Renault revienne, comme avant 1998.
« CIE-automotive, c’est non ! »
« Avec Teksid, on devait devenir un leader mondial. Puis on a eu Garro, qui nous a promis monts et merveilles. Ils ont voulu nous abattre ? C’est nous qui les avons laminés !
« Cette entreprise, c’est à nous. La SBFM morte ? Jamais ! On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné, la CGT, la CFE-CGC main dans la main. Parmi les politiques, on doit des remerciements à Gérard Perron, avec nous depuis le début et tout le temps, et à Olivier Besancenot, pareil. »
Pierre Le Ménahès est interrompu par une ovation. « Pierrot-Pierrot-Pierrot ! » Il reprend : « Nous voulions un actionnaire fiable et durable : Renault. C’est oui ! Nous voulions une condition vitale : la reprise de tous les emplois. C’est oui ! Le préfet de Région a demandé à Renault de confirmer ses engagements par écrit, dès cet après-midi. Lundi, on ira à la réunion avec CIE Automotiv. Mais là, c’est non. »
« Je voudrais dédier cette victoire à Roger Prado. Il serait fier de nous. » Roger, figure emblématique de la CGT à la SBFM pendant trente ans, est décédé l’an dernier. Son beau-frère, salarié de la fonderie, est dans la salle. Il vient embrasser Pierre. Et Hervé Richard, le leader de la CFE-CGC, a le mot de la fin : « Nous nous sommes battus ensemble. On a bien fait. A l’avenir, s’il le faut, on sera là aussi. »
Yann LUKAS.
– Ouest-France du samedi 27 juin 2009
2. SBFM Lorient "On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné" , 30 juin 2009, 10:46, par Lorient 56
SBFM. Des armes aux larmes
Une explosion de joie et pas mal de larmes ont conclu dix jours de conflit, hier après-midi, à la SBFM. Les salariés ont reçu l’assurance que Renault va s’impliquer dans la reprise de la fonderie et garantit le maintien des emplois. Séquence émotion.
538 fondeurs en larmes ou quasi. Deux cornemuses qui ponctuent sur l’air d’Amazing Grace. 538 paires de bras qui s’étreignent, de bouches qui entonnent l’Internationale. Pierre Le Ménahès, le leader CGT enfoui sous les bourrades viriles, mâchoires crispées et regard fixe pour ne pas craquer. Il craque quand même. La CGT qui fait des mamours à la CGC et vice-versa. Des grévistes qui remercient la presse.... La SBFM a vécu hier après-midi à Caudan un moment de fièvre cathartique, d’émotion pure, pendant de l’angoisse accumulée depuis des mois.
« On était parti pour la dernière bataille »
« Vous ne pouvez pas imaginer ce que ça nous fait. On était parti pour la dernière bataille et c’est une deuxième naissance. Je n’ai pas vécu 81, je n’ai pas vécu 88, mais j’aurai fait 2009. Merci aux vieux, » exulte le jeune Nicolas, six ans de boîte. « On n’y croyait pas. C’est notre plus belle victoire, » bafouille à côté le « vieux » Michel, 30 ans de fonderie. Il est 16h, dans le réfectoire de l’usine de Caudan. Les fondeurs en grève depuis le 16juin, à l’annonce du plan de reprise de CIE-Automotive qui prévoyait 220 suppressions d’emploi, viennent d’apprendre de la bouche de Pierre Le Ménahès qu’ils garderont leur travail. Renault s’implique dans le jeu et garantit la totalité des emplois. Une issue inattendue, à la fin d’une drôle de journée. Cinq cars et un cortège de voitures ont pris la route de Vannes, hier matin. L’effectif au grand complet pour accompagner leurs représentants à la table ronde qui rassemblait, sous l’égide du préfet de Région, les salariés représentés par la CGT et la CFE CGC ; les représentants de Renault, Peugeot, BMW, les élus et les administrateurs judiciaires de l’entreprise en redressement depuis novembre2008. Le premier signe de détente est arrivé à 20h jeudi. Un courrier de Renault qui précise que le groupe « s’engage à trouver une solution permettant d’assurer la continuité de l’exploitation de la SBFM ». Rassurés les salariés, remontés comme des pendules la veille, débarquent apaisés à 11h à Vannes, rendant inutile l’impressionnant déploiement policier. Deux compagnies de CRS avaient été appelées en renfort.
Barbecue et silence de mort
Un barbecue merguez s’organise devant les vieilles pierres de la préfecture. 13h25, sortie de la délégation et laconique prise de parole de Pierre le Ménahès dans un silence de mort. « Je vous demande de me faire confiance. Je vous demande de reprendre les cars, l’annonce sera faite à l’usine. » En trois minutes, la place se vide. Jean Daubigny, préfet de Région souligne dans une conférence de presse « le climat de respect mutuel et des avancées significatives, » qui seront confirmées lors d’une deuxième réunion lundi à Rennes, à la préfecture de région. « On est à un cheveu d’une solution d’accord, » ajoute le député Jacques Le Nay. Les syndicalistes CGT et CGC préfèrent annoncer la bonne nouvelle à leurs troupes exténuées par dix jours d’actions, tranquillement à la maison. « La garantie de l’emploi, c’est la surprise totale, » confie Richard Hervé pour la CFE-CGC, qui reconnaît avoir la chair de poule. « Les réunions préparatoires avec Renault et Peugeot mercredi et jeudi avaient bien préparé le terrain. On avait l’amorce de ce qui s’est dit aujourd’hui. Les choses se sont décantées à la préfecture ce matin (NDLR. Hier matin). La surprise, c’est qu’il n’a pas été question de licenciements. Je suis sur un petit nuage. » Lundi les représentants des salariés iront à Rennes continuer le travail amorcé à Vannes. Les fondeurs, eux, reprendront le boulot.
Sophie Paitier
– Le Télégramme du 27 juin 2009
3. SBFM Lorient "On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné" , 30 juin 2009, 11:08, par Lorient 56
SBFM. Renault à la rescousse du sous-traitant
Soulagement inespéré à la SBFM de Caudan : Renault a annoncé hier qu’il reprenait la fonderie au bord de la liquidation judiciaire, en garantissant tous les emplois.
« On a demandé l’impossible. On l’a obtenu ». Pierre Le Ménahès, secrétaire CGT de la SBFM (Société bretonne de fonderie et mécanique) de Caudan économise ses mots. Submergé par l’émotion. Il vient d’annoncer devant les 538 salariés, réunis dans le réfectoire de la fonderie de Caudan, une sortie de crise inespérée. Il est 16h, le réfectoire, traditionnel lieu des assemblées générales, explose de joie. Après onze jours de grèves, de manifestations et huit mois de redressement judiciaire et de conflit larvé. 500 gros costauds en larme, ça fait son petit effet. Ils viennent d’apprendre de la bouche de leur charismatique leader, que Renault s’est engagé, à assurer la continuité de l’entreprise fabriquant des pièces automobiles et surtout à maintenir la totalité des 538 emplois. Le tout a été annoncé à l’occasion d’une table ronde qui s’est tenue hier midi à la préfecture de Vannes sous l’égide de préfet de région Jean Daubigny. Le soulagement est à la hauteur de l’angoisse accumulée depuis des mois. Le groupe espagnol de fonderie CIE Automotive était le seul candidat repreneur pour la SBFM et avait annoncé dans son plan, la suppression de 220 emplois. Le tribunal de commerce de Lyon doit se prononcer mardi sur ce plan de reprise ou alors prononcer la liquidation judiciaire.
L’offre espagnole rejetée en bloc
Depuis le 16juin et l’annonce du plan de CIE Automotive rejeté en bloc par les salariés et les élus, une série de réunions s’est tenue, dans l’attente de la table ronde d’hier. Des rencontres avec Renault et PSA ont considérablement préparé le terrain. Jeudi soir à 20h, les syndicalistes CGT et CFE-CGC ont reçu une lettre dans laquelle le groupe Renault s’engageait à « trouver une solution permettant d’assurer la continuité de l’exploitation de la SBFM. » Vendredi matin, les cinq cars et le cortège de voitures prévus pour accompagner la délégation à la table de ronde de Vannes ont pu s’ébranler, avec plus de sérénité que ne le laissaient présager les actions menées toute la semaine. Le représentant de Renault a confirmé hier à Vannes l’engagement du groupe pour 20.000 à 30.000 tonnes annuelles de production. La SBFM produit actuellement 33.000 tonnes. Selon les syndicats, le constructeur automobile s’est engagé à reprendre du tonnage chez des fournisseurs actuels français et chinois pour s’approvisionner à la SBFM, ce qui devrait couvrir 40 à 50% des besoins de Renault en fonte graphite sphéroïdale. Peugeot SA a confirmé qu’il maintiendrait le tonnage actuel.
L’offre détaillée lundi
Le plan définitif n’est pas encore finalisé. Il doit être présenté lundi, lors d’une deuxième table ronde programmée à Rennes lundi matin, à la préfecture de Région. Le tribunal de commerce de Lyon étudiera-t-il mardi à Lyon, une offre conjointe CIE Automotive/Renault ? « Renault n’a pas encore de business plan », soulignait hier Norbert Métairie président de Cap l’Orient, qui a assisté à la table ronde.
Retour à la maison-mère
« Le week-end va servir à mettre tout à plat, pour présenter une véritable offre lundi. Restons prudents, mais c’est quand même une avancée considérable ». C’est en tout cas un retour à la maison mère pour la SBFM que Renault a cédé au groupe Teksid en 1998.
Sophie Paitier
– Le Télégramme du 27 juin 2009
4. SBFM Lorient "On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné" , 30 juin 2009, 11:26, par Lorient 56
SBFM. Renault s’engage à conserver tous les emplois Vidéos
Ils n’y croyaient plus, les salariés de la SBFM ! Réunis cet après-midi à Caudan, sur le site de la fonderie, ils ont explosé de joie en entendant Pierre Le Ménahès, délégué CGT, leur annoncer que Renault s’engageait à maintenir les 534 emplois de l’entreprise et une production de 20.000 à 30.000 tonnes de fonte graphite sur le site. Une promesse aussi inespérée qu’inattendue !
Sortie de la préfecture de Vannes. Pierre Le Ménahès, délégué syndical CGT de la SBFM, ne pipe mot. Il demande aux salariés de la SBFM de rentrer dans le bus en leur jurant de tout leur dire une fois arrivés à Caudan. Chose promise, chose due. Une fois dans la salle du réfectoire de la fonderie morbihannaise, Pierre Le Ménahès prend le micro et annonce à ses collègues de travail la bonne nouvelle. Le spectre de la liquidation s’éloigne, Renault entre dans la partie et s’est engagé à maintenir les 534 emplois de la SBFM. Les salariés n’en reviennent pas. Cris de joie, pleurs, embrassades. Caudan est en liesse.
Renault avec ou sans CIE Automotive
Tout n’est pas joué pour autant. Renault s’est engagé, c’est certain. Dans un communiqué de presse envoyé à la sortie de la réunion de ce matin, le groupe automobile confirme "son intention de soutenir l’offre de reprise de SBFM par le groupe espagnol CIE Automotive". Et précise que "si cette offre n’aboutissait pas, Renault pourrait envisager la reprise des actifs industriels et du personnel de la SBFM, sous réserve de la contribution des pouvoirs publics et des collectivités locales et régionales".
Et PSA maintient ses commandes
Pierre Le Ménahès rajoute que "Renault s’engage à confier 23.000 tonnes de fonte graphite à la SBFM et pourrait également rapatrier à Caudan les collecteurs qu’elle fait actuellement fabriquer en Chine". Les représentants du groupe PSA, également présents à la réunion ce matin, se seraient engagés "à maintenir l’activité actuelle".
Dernière ligne droite
Cependant, rien n’est encore signé. Les tractations vont se poursuivre pendant tout le week-end. Renault rencontrera les représentants du groupe CIE Automotive (absents ce matin à Vannes, ndlr), lundi à 10 h 45, dans les locaux de la préfecture de Rennes. Le tribunal de commerce de Lyon rendra bien sa décision le mardi 30 juin. Les salariés de la SBFM vont donc devoir attendre encore quelques jours avant d’être fixés sur leur sort.
– Le Télégramme du 26 juin 2009
5. SBFM Lorient "On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné" , 30 juin 2009, 12:11, par Lorient 56
SBFM. Rendez-vous à Vannes sous très haute tension
Près de 250 fondeurs ont déversé leur colère hier, à Plouay, Lanester et Lorient. À chaque fois, ils ont pris pour cible les façades des mairies à coup de jets d’œufs et de peinture. À travers ces actions de force, ils entendaient dénoncer « l’immobilisme » des élus. « On a l’impression d’être abandonnés depuis février. » Mais ils voulaient aussi afficher leur détermination à la veille de la table ronde qui doit les éclairer sur l’avenir encore incertain de la fonderie.
« Les constructeurs ont besoin de la SBFM »
Ce matin, la CGT et la CGC espèrent mobiliser l’ensemble des 534 salariés de la SBFM. Cinq cars ont été affrétés au départ de l’entreprise pour rallier la préfecture à Vannes. Même si CIE Automotive, le repreneur potentiel, a confirmé son absence, cette réunion est pour beaucoup d’ouvriers celle de la dernière chance avant la décision du tribunal de commerce de Lyon mardi prochain. « Les constructeurs automobiles ont besoin de la SBFM avec ou sans CIE », martèle René Le Bourvellec, le secrétaire du comité d’entreprise. Et les nombreuses approches, mercredi et jeudi, des représentants de BMW venus négocier, en vain, le déblocage de 1.500 pièces confirment cette position encore stratégique. Mais plus le temps passe, plus les patiences s’amenuisent. « Les nuits sont courtes. On n’a plus besoin de chercher le sommeil puisqu’il ne viendra pas. On veut enfin être fixés sur notre sort », confie un salarié.
Journée de tous les dangers
« Si les salariés n’obtiennent pas de réponse lors de cette réunion, ils prendront leur responsabilité », prévient René Le Bourvellec. Une odeur de soufre flotte déjà sur cette journée de tous les dangers à Vannes. D’ailleurs les forces de l’ordre ont reçu le renfort de deux compagnies de CRS (environ 150 hommes) pour assurer la sécurité aux abords de la préfecture. « N’oublions pas que la peur est du côté des ouvriers qui craignent de perdre leur emploi. Mais s’ils déclarent la guerre sociale on sera là », tonne Pierre Le Ménahès, le délégué syndical CGT. « Qu’ils fassent attention, si le tribunal de commerce prononce la liquidation, la lutte ne sera pas finie. Ils ne récupéreront pas une seule vis ! » Les ouvriers menacent d’ores et déjà de refondre les pièces usinées nécessaires au fonctionnement de nombreuses chaînes de montage. « On ne veut pas tomber dans les oubliettes de l’histoire sociale ! » La réunion de ce matin devrait préciser si la SBFM s’en approche ou pas.
– Le Télégramme du 26 juin 2009
6. SBFM Lorient "On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné" , 1er juillet 2009, 10:13, par Lorient 56
– Diaporama Le Télégramme du 26 juin 2009
2. SBFM Lorient "On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné" , 30 juin 2009, 13:00, par Lorient 56
SBFM : Renault et PSA s’engagent à maintenir leurs commandes
Ce vendredi matin, à la préfecture de Vannes, Renault et PSA se sont engagé à maintenir leurs commandes. Les clients de la SBFM demandent à CIE, le groupe espagnol qui propose de racheter l’usine de Caudan, de clarifier son projet.
Les négociations entre les constructeurs automobile, Renault, PSA, BMW, clients de la SBFM et les salariés de la fonderie de Caudan, se sont déroulé dans une ambiance calme. Encadrée par Jean Daubigny, préfet de région, la réunion a eu lieu ce vendredi matin à la préfecture de Vannes. Elle s’est achevée vers 13 h 30.
Vers 12 h 10, Pierre Le Menahes, porte-parole des employés de la SBFM, s’est exprimé une première fois. Le délégué syndical a expliqué que Renault s’engage à maintenir ses commandes à hauteur de 20 000 à 23 000 t de production annuelle et, éventuellement, à rapatrier une partie de sa production chinoise à Caudan. Cependant, Renault, qui soutient le projet de rachat par CIE, gros fabricant espagnol de composants pour l’industrie automobile, souhaite que le groupe basque clarifie son projet. PSA a également fait savoir qu’il maintenait ses commandes. BMW, quant à lui, souhaite que les salariés de la SBFM se "remettent au travail".
La fin du conflit
Ce matin, pour saluer le geste de soutien de Renault, les salariés de la fonderie de Caudan ont laissé partir un semi remorque contenant 1 500 pièces pour BMW.
La fin du conflit est-elle proche ? Difficile de le savoir. A l’issue de la table ronde, le préfet région maniait avec grande prudence les conclusions de la réunion. "Nous avons eu deux heures de travaux intenses, totalement respectueuses. Il y a eu des avancées significatives, des propositions intéressantes. Mais on ne peut rien annoncer avant la deuxième table ronde. Cette réunion a lieu ce lundi. Absent de la première, "pour travailler sur son projet", le groupe CIE s’est engagé à être présent à la préfecture de Rennes. "On arrive aujourd’hui à une situation de déblocage, a commenté le maire de Lorient, Norbert Métairie. On a bon espoir que, lundi, les choses soient complètement bouclées."
Selon, le préfet de région, les offres de Renault restent d’actualité. "Aucune proposition à venir ne serait en retrait par rapport à celles-ci. Mais nous en sommes à un stade informel. Il faut bien comprendre que tout reste au conditionnel."
Décision du tribunal reportée
Le tribunal de Lyon doit se prononcer sur le rachat. Sa décision attendue pour le 30 juin, pourrait être reportée d’une à deux semaines. Le groupe de Bilbao demande une participation de 21 millions d’euros des pouvoirs publics et la même somme aux constructeurs, Renault et Peugeot, clients de la SBFM, pour relancer l’activité du site morbihanais.
Sur le plan social, CIE Automotive prévoit de ne reprendre que 320 à 370 des 538 salariés. Il estime en outre qu’une production annuelle de 50 000 tonnes est un minimum pour rentabiliser la fonderie. Elle tourne actuellement autour de 30 000.
– Le Mensuel du Golfe du Morbihan du Publié le 26 juin 2009 à 12h42. Actualisé le 29 juin 2009 à 16h42.
3. SBFM Lorient "On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné" , 30 juin 2009, 19:09, par Lorient 56
La reprise de la SBFM par Renault est confirmée
Hier, le tribunal de commerce de Lyon, ville siège de la SBFM, fonderie de Caudan a accepté la demande de reprise de l’usine, par le groupe Renault. Il a accordé un délai, au 15 août, pour que le constructeur automobile prépare le dossier industriel et social, réalise le tour de table financier, avec clients, pouvoirs publics, collectivités locales. Renault s’engage à conserver les 538 emplois et tous les actifs de la société. Dès vendredi, le repreneur potentiel, CIE Automotive, équipementier espagnol avait fait savoir qu’il renonçait au rachat de la SBFM, en redressement judiciaire depuis le 20 janvier. Si le calendrier est respecté, Renault redeviendra propriétaire de la fonderie, début septembre. Il l’avait vendue au groupe Teksid en 1998.
– Ouest France. Au fil de l’info, 18:01 - mardi 30 juin 2009
SBFM. Renault a deux mois pour préparer son offre
Le tribunal de commerce de Lyon a renvoyé au 1er septembre sa décision sur le sort de la fonderie SBFM basée près de Lorient, selon la CGT, et Renault, seul repreneur, s’est engagé dans un communiqué pour que la reprise soit "effective dans les meilleurs délais".
"Le tribunal a renvoyé la décision au 1er septembre, pour que Renault puisse présenter son offre", a dit Pierre Le Ménahès, délégué CGT. De son côté, le constructeur a confirmé ce mardi dans un communiqué qu’en "l’absence d’autres repreneurs, Renault soucieux d’assurer la continuité de l’activité du site, s’engage à soumettre une offre de reprise du fonds de commerce, des actifs et du personnel de la SBFM".
Le constructeur attend des engagements
Renault précise que son offre "est subordonnée à l’obtention d’engagements de la part de l’ensemble des partenaires", en l’occurrence le maintien des volumes de commandes de différents clients et une aide au financement des pouvoirs publics et collectivités.
"Dans les meilleurs délais"
"Un délai sera nécessaire pour remplir ces conditions et construire une offre définitive", poursuit le constructeur. "Renault s’engage à travailler avec les représentants du personnel, l’administration judiciaire, les pouvoirs publics et les collectivités pour que la reprise soit effective dans les meilleurs délais", ajoute-t-il.
– Le Télégramme du 30 juin 2009 à 18h02
1. SBFM Lorient "On a lutté tous ensemble, c’est au pluriel qu’on a gagné" , 1er juillet 2009, 20:23
Exemplaire
La fête. La joie, la fierté, la fraternité, les larmes. Celles de ce salarié sur l’épaule de sa compagne ou d’une collègue, après des mois de lutte, pris en photo à l’annonce de la victoire. Le badge CGT, sur son épaule, avec ces mots : « Fondeurs, oui, Chômeurs non ». Le succès des salariés de la Société bretonne de fonderie et de mécanique à Caudan, dans la banlieue de Lorient, est éclatant. 550 emplois, tous les emplois, sauvés par leur détermination, avec le soutien de la population, des élus, du maire communiste de la ville voisine d’Hennebont, qui avaient constitué un « comité de résistance pour l’emploi ». Il y eut des délégations à Paris, il y eut jusqu’à 7 000 manifestants dans Hennebont, 15 000 habitants. Il y eut du courage, la volonté de ne pas céder, de surmonter les moments de doute. Et c’est Renault, le groupe Renault, qui a fini par s’engager à maintenir les emplois, à investir.
La joie. Le sentiment aussi de la justice. Vendue en 1998 par Renault, la SBFM revient dans le groupe. Pour la CGT, au coeur de la crise et particulièrement de la crise de l’automobile, « il est possible de sortir des conflits par le haut, avec des propositions industrielles d’avenir, autres que l’ANPE ou des reclassements incertains ». Une victoire, dit-elle, qui en appelle d’autres, comme aux Fonderies du Poitou, Molex, Wagon ou la Réparation navale marseillaise ».
Christian Estrosi, le ministre de l’Industrie, en revanche, ne se battra pas. Il a affirmé mardi qu’il ne souhaitait pas « faire d’ingérence » dans les discussions entre Hewlett-Packard (HP), qui annonce 540 nouvelles suppressions d’emplois, et les salariés. Ponce Pilate s’était lavé les mains en public et en se détournant. Christian Estrosi a fait sa déclaration à l’occasion d’un point de presse sur la politique de réindustrialisation du gouvernement. Cherchez l’erreur. On réindustrialise mais, quand un groupe de la taille de HP licencie, le ministre de l’Industrie ne trouve rien à redire. Pour ne pas déranger ? Rien à dire, non plus, sur Sanofi-Aventis, qui annonce la fermeture de quatre sites et un plan de départs « volontaires » ? Rien à dire sur Michelin, sur Rhodia, sur Heuliez ?…
Nicolas Sarkozy reçoit aujourd’hui les syndicats. Ce serait pour un bilan des mesures anticrise qu’aurait prises le gouvernement. Par exemple les mesures financières en faveur des victimes de la crise, les résultats du fonds d’investissement social pour la formation et la reconversion professionnelles. Pour discuter aussi de l’emprunt et des priorités stratégiques qui devraient décider de son affectation. Mais il a déjà confirmé à Versailles des suppressions massives d’emplois dans la fonction publique. François Fillon ne voit pas d’autres solutions pour les retraites que le report de l’âge du départ et l’allongement de la durée de cotisations. Et c’est encore Nicolas Sarkozy, lui-même, qui a lancé hier cette idée toute neuve : l’extension du travail du dimanche pour tout Paris ! Sans hésiter à embaucher pour cela Michèle Obama, qui, sans doute, n’en demande pas tant : « Est-il normal que le dimanche, quand Mme Obama veut avec ses filles visiter les magasins parisiens, je doive passer un coup de téléphone pour les faire ouvrir ? » On reste interdit devant une telle argumentation. Démagogie forcenée ou bouffée délirante ? Mais la volonté qui s’exprime ainsi est claire. Faire de Paris, au prétexte du tourisme, un exemple pour une extension généralisée du travail du dimanche et de la fin définitive du repos dominical.
Le chef de l’État reçoit les partenaires sociaux, et il est normal qu’ils participent à cette rencontre. Mais le président ne sait vraiment pas ce qu’ils ont à dire et ce que des millions de manifestants ont dit depuis des mois ? Pour tous ceux-là, tous les salariés, le succès de la SBFM a quelque chose d’exemplaire.