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SNCF : la CGT écrit à Bussereau

Publie le dimanche 18 avril 2010 par Open-Publishing
6 commentaires

Didier Le Reste a appelé à ne pas "balayer d’un revers de main ce que les cheminots expriment".

Le secrétaire général de la CGT-Cheminots Didier Le Reste a appelé le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau à ne pas "balayer d’un revers de main ce que les cheminots en grève expriment", dans un courrier, avec copie au ministre du Travail Eric Woerth, publié dimanche.

Dominique Bussereau avait estimé samedi qu’il fallait "savoir terminer une grève" qui est "ultra-minoritaire". Sur Europe 1 dimanche, Eric Woerth a appelé les syndicats à "mettre un terme" à la grève. "Quand la grève est utilisée comme élément déclencheur d’une négociation, ce n’est pas du tout comme ça qu’il faut voir les choses, c’est du XIXème siècle ça", a-t-il lancé.

Le patron des cheminots CGT assure que le mouvement "aurait pu être réduit dans sa durée sans la posture dogmatique de refus de tout dialogue social dans laquelle s’est emmuré le président de la SNCF". S’il considère que "ce conflit va marquer les relations et les rapports sociaux dans l’entreprise", Didier Le Reste juge qu’"il est heureux de constater qu’enfin des discussions/négociations ont commencé dans l’entreprise depuis le 15 avril, produisant de premiers résultats débattus chaque jour par les cheminots grévistes réunis en assemblées générales représentatives".
L’appel de Sud-Rail

SUD-Rail a de son côté affirmé dimanche que l’amplification du mouvement" de grève à la SNCF serait à l’ordre du jour des assemblées générales de cheminots prévues lundi, tout en continuant à réclamer une négociation nationale avec la direction au-delà des discussions régionales.
Retour à la normale

Le trafic devrait "progressivement revenir à la normale" d’ici mercredi, date d’une table-ronde nationale avec tous les syndicats, a dit dimanche le DRH du groupe François Nogué, jugeant que la démarche de discussions engagée en régions "commence à payer".

"Il y a déjà quatre régions où les choses se détendent très clairement", a affirmé François Nogué, citant la sortie de la grève décidée depuis vendredi dans quasiment toute la région PACA, en Auvergne, à Paris-Nord et chez les contrôleurs du Limousin et espérant "des résultats ailleurs", à la veille d’assemblées générales lundi "un peu partout".
Le trafic

Entre le chassé-croisé des vacances et les passagers privés d’avions, les trains restaient bondés dimanche et le trafic perturbé malgré des améliorations dans le sud-est. La SNCF a prévu un trafic sensiblement identique à la veille, avec 90% des TGV, 80% des Transiliens, 78% des trains régionaux, 77% des Intercités et 63% des Corail et Téoz, mais une circulation des TGV "normale" sur Paris-Marseille et Paris-Nice liée à la reprise du travail en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Face à l’afflux de voyageurs dans les gares en raison de la fermeture des aéroports due aux cendres du volcan islandais, l’entreprise a ajouté des trains pour transporter 8.500 passagers sur les liaisons internationales.

http://www.europe1.fr/France/SNCF-la-CGT-ecrit-a-Bussereau-178185/

Messages

  • C’est dans ce courrier que la CGT écrit :
    le souci de l’objectivité aurait dû vous conduire à reconnaître que la Fédération CGT n’a appelé à une grève reconductible que les cheminots du domaine Traction (conducteurs de trains…), les personnels des Etablissements Commerciaux Trains (contrôleurs…) et les agents travaillant dans le périmètre du Fret et non l’ensemble des cheminots de la SNCF.
    Pourquoi ? la casse de cette entreprise ne concernait qu’une partie des cheminots ?

    • Où est ce texte ?
      Peux tu joindre la copie de la dite lettre, que les internautes puissent juger sur pièce ? Merci. LL

    • Pas très joli de présenter les choses de manière tronquée dans le but exclusif de créer une polémique stérile qui ne prendra surtout pas en compte les vrais sujets, hein "camarade" ? quand on lit otut ça n’a pas tout à fait la même tournure. Par ailleurs il est évident que ce courrier intervient à un moment précis de l’évolution du rapport de forces ce qui lui donne également un autre contenu que ce que tu sous entends.

      Monsieur le Secrétaire d’Etat,

      Par la présente, nous souhaitons vous interpeller sur les faits suivants.

      Les cheminots en grève depuis 12 jours attendent mieux de quelqu’un qui régulièrement rappelle qu’il est fils et petit-fils de cheminot, que d’être stigmatisés sans dire autre chose, dans les médias, à l’appui d’ailleurs d’un certain nombre de contrevérités.

      Sans tomber dans un débat polémique sur la réalité des chiffres de grévistes comme sur la conformité des prévisions de trafics annoncées par la SNCF et les conditions dans lesquelles circulent les trains et travaillent certains agents de conduite, le souci de l’objectivité aurait dû vous conduire à reconnaître que la Fédération CGT n’a appelé à une grève reconductible que les cheminots du domaine Traction (conducteurs de trains…), les personnels des Établissements Commerciaux Trains (contrôleurs…) et les agents travaillant dans le périmètre du Fret et non l’ensemble des cheminots de la SNCF.

      Vous ne pouvez pas, Monsieur le Secrétaire d’Etat, balayer d’un revers de main ce que les cheminots en grève expriment comme mécontentement, préoccupations, inquiétudes, débouchant sur des exigences et revendications reconnues en interne comme légitimes.

      C’est la marque du refus des politiques libérales socio-économiques que vous imposez à la direction de la SNCF qu’elle applique d’ailleurs sans renâcler, et même avec beaucoup de zèle.

      A l’instar de ce qu’ont connu d’autres grandes entreprises publiques avant nous, il y a de la souffrance à la SNCF induite par les transformations lourdes, d’inspiration libérale, menées au pas de charge et sans véritable concertation.

      Ne reconnaît-on pas au siège de la SNCF que ces transformations/réorganisations sont violentes et brutales ?

      Les sondages d’opinion commandés par la direction de la SNCF ne démontrent-ils pas qu’une majorité de cadres conteste les orientations des politiques poursuivies et que 71% des cheminots sondés estiment que la SNCF risque d’éclater en filiales privées !?

      Dans le contexte actuel, où pour être qualifié de moderne, il convient d’être réaliste, consensuel, compréhensif, en un mot, de se cantonner à accompagner les stratégies de démantèlement des entreprises publiques et de vendre la facture sociale aux salariés et pour ce qui nous concerne aux cheminots.

      La démarche de la Fédération CGT des Cheminots dérange l’ordre établi car nous avons l’outrecuidance de contester nombre d’orientations qui nous entraînent sur les voies de la privatisation rampante et, sacrilège suprême, nous leur opposons des propositions alternatives de développement de Service Public, plus en rapport avec la réponse aux besoins du plus grand nombre.

      Mais on nous dénie le droit de nous mêler de stratégie ou d’émettre des critiques et de faire des propositions sur l’organisation de la production ferroviaire, par exemple.

      Au regard des échecs consécutifs (reconnus par l’actuel Président de la SNCF), des stratégies appliquées ces dernières années à l’activité Fret et des résultats catastrophiques engendrés, on est fondé et légitime pour dire que l’on devrait mieux écouter les représentants des personnels et les organisations syndicales, du moins celles qui proposent d’autres choix que ceux assénés par la technostructure.

      Nous avons dans cette grande entreprise publique SNCF trop de managers, trop de conseillers externes, trop de gestionnaires obsédés par la logique comptable et de moins en moins de techniciens, de vrais professionnels du rail.

      Nonobstant les qualités intrinsèques de chacun, on n’apprend pas l’organisation de la production ferroviaire et les spécificités qui s’y attachent à l’ENA ou à HEC.

      Pour ce qui est de l’activité de Fret SNCF, vous cautionnez, Monsieur le Secrétaire d’Etat, une stratégie qui n’a de cesse de l’atrophier, de l’affaiblir, de l’amputer de moyens vitaux à son redressement et à son développement, débouchant, entre autres, sur la suppression de milliers d’emplois qui conduit l’entreprise à créer des « ANPE Régionales » ou nationales pour les cadres dans lesquelles sont versés les cheminots qui voient leur emploi sacrifié.

      Comment pouvez-vous affirmer que vous êtes engagé dans une politique de développement durable en soutenant la stratégie de la Direction de Fret SNCF qui consiste à fermer à tour de bras des gares Fret, des triages, des dessertes, à transférer sur la route des trafics, à arrêter 60% de la messagerie ferroviaire (wagon isolé) qui va mettre en deux ans plus de 1 200 000 camions supplémentaires sur les routes !?

      De nombreuses voix s’élèvent en France qu’il s’agisse d’ONG, d’élus politiques, de chargeurs, d’acteurs économiques, de chambres de commerce et d’industrie pour dire halte à la casse de Fret SNCF.

      Nous vous le redisons, le projet gouvernemental relatif au fret ferroviaire dont la campagne publicitaire dans les médias a été financée par la SNCF à hauteur de 20 millions d’euros, n’aura à terme d’intérêt et de pertinence que s’il reste sous maîtrise publique et que l’existant (appareil de production ferroviaire…) ne soit pas démantelé comme cela se déroule actuellement avec votre accord semble-t-il !

      Pour ce qui est du conflit social en cours, vous n’êtes pas sans savoir qu’il aurait pu être évité si la Direction de la SNCF n’avait pas retiré sa proposition de négociations transverses faite le 31 mars 2010 que nous avions acceptée. La Direction de la SNCF préférant passer son temps et son énergie à diviser le front syndical et à exhumer des décisions prises il y a quelques mois pour les mettre à l’acquis des discussions avec des syndicats qui avaient pris le soin de faire valider en amont par cette même direction
      l’acceptabilité de leurs demandes !

      Le dialogue social dans une grande entreprise publique mérite mieux que ce genre de manœuvres dilatoires.

      Le mouvement de grève des cheminots qui, nous le regrettons, provoque des désagréments dans les conditions de transports des usagers aurait pu être aussi réduit dans sa durée sans la posture dogmatique de refus de tout dialogue social dans laquelle s’est emmuré le Président de la SNCF.

      Comment expliquer et comprendre qu’il n’a pas été possible de joindre directement le Président de la SNCF depuis le début du conflit ? Même des administrateurs salariés CGT, malgré leurs tentatives, n’ont pu entrer en contact avec le Président du Conseil d’administration pour évoquer le mouvement social ?

      Cela en dit long sur la conception du dialogue social qu’a la direction de l’entreprise.

      Manifestement, ce conflit va marquer les relations et les rapports sociaux dans l’entreprise.

      Cela dit, soyez convaincu, Monsieur le Secrétaire d’Etat, que la Fédération CGT des Cheminots maintiendra sa ligne syndicale alliant contestation, propositions, dialogue social, mobilisations et négociations.

      Il est heureux de constater qu’enfin des discussions/négociations ont commencé dans l’entreprise depuis le 15 avril 2010, produisant de premiers résultats qui sont débattus chaque jour par les cheminots grévistes réunis en assemblées générales représentatives.

      La direction de la SNCF doit s’engager plus encore dans un dialogue social de meilleure qualité permettant de trouver une issue qualitative au conflit, et ce, dans l’intérêt de tous.

      Ce processus doit être combiné à des négociations nationales dont la table ronde du 21 avril 2010 ne pourra, pour la CGT, constituer qu’une étape !

      Voilà résumé brièvement, Monsieur le Secrétaire d’Etat, ce que vos interventions médiatiques nous ont inspiré.

      Vous avez compris que l’on attend mieux, au regard des enjeux en présence, d’un responsable du Ministère de tutelle sous l’autorité duquel sont placés la SNCF et ses dirigeants.

      Dans l’attente de vos nouvelles, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Secrétaire d’Etat, l’expression de nos sentiments respectueux.

      Didier LE RESTE
      Secrétaire Général

      PS : Copie à Monsieur Eric WOERTH, Ministre du Travail

      source FACEBOOK Fédération CGT cheminots

    • Pas très joli de présenter les choses de manière tronquée dans le but exclusif de créer une polémique stérile qui ne prendra surtout pas en compte les vrais sujets, hein "camarade" ?

      Tu a raison LL moi je suis pas étonné de monsieur "étonné", que a publie plusieurs commentaires avec tous des signatures différents ? C’est quoi son jeux ????

      RF

  • ce n’est pas du tout comme ça qu’il faut voir les choses, c’est du XIXème siècle ça", a-t-il lancé.
    Ben,nous,avec l’umps nous avons l’impression d’être au moyen-age !!!!!momo11

  • J’ai lu maintes fois sur BC que les revendications des salariés et l’action nécessaire pour les faire aboutir devaient partir de décisions prises par les salariés eux-mêmes,en assemblées générales.

    C’est ce que la CGT organise tous les jours depuis le 6 avril 20h,c’est à dire depuis le début du conflit.

    Mais pas seulement.Entre le 23 Mars et le 6 avril il y a eu consultation des syndiqués de la CGT et de l’ensemble des cheminots par établissement,syndicats, région,service,et collectifs nationaux,pour décider de l’action la mieux adaptée en fonction du rapport de force et de la volonté exprimée par les cheminots.

    Cela s’appelle la mise en pratique de la démocratie,avant et pendant un conflit.

    Comment peut-on dire qu’il n’y a rien à négocier au niveau des régions ? soit par ignorance,soit par volonté délibérée,c’est tout de même un peu fort "d’oublier" les conventionnements état régions,les schemas régionaux transport,les acteurs économiques en matière de financement des TER...ect,bref "oublier la régionalisation.

    La réouverture de la rive droite du Rhone au trafic voyageur fermé depuis 1973,où a-t-elle été gagnée sinon par l’action conjuguée de la CGT et des comités de défense des lignes SNCf et des services publics de la Région Languedoc-Roussillon ?

    Samedi,les cheminots en grève à l’appel de la CGT avec les centaines d’usagers qui se sont rassemblés en gare de SAINT AMBROIX,dans le GARD pour défendre la ligne ALES-BESSEGES,ça compte pas ?

    Quant aux prises de positions de la FEDERATION CGT des CHEMINOTS,voir son site qui est aussi facile d’accès que ceux de la presse bourgeoise.

    LE REBOURSIER