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SNCF : le mouvement de grève perdure à la veille d’une table ronde
Publie le mardi 20 avril 2010 par Open-PublishingLes conducteurs de train de Midi-Pyrénnées poursuivent la grève, les contrôleurs de cette même région la suspendent. A quelques minutes d’intervalles, les AG de ces deux professions de cheminots ont conduit à des résultats ocntradictoires
Après deux semaines de grève, syndicats et direction de la SNCF doivent se retrouver mercredi 21 avril pour une table ronde, à l’agenda encore imprécis. La direction de la SNCF devait apporter des précisions sur le contenu et le déroulement de cette rencontre, "mais la proposition est toujours sur la table", a indiqué une porte-parole. Le secrétaire général de la CGT-cheminots, Didier Le Reste, a indiqué mardi matin "ne pas avoir [reçu] de convocation pour l’instant, ni de précisions sur l’ordre du jour". Sud-Rail "confirme sa disponibilité" à y participer mais estime que "ce serait bien que la direction confirme la tenue de cette réunion, l’heure et l’ordre du jour".
DISCUSSIONS RÉGIONALES
Après deux semaines de bras de fer, suivi par environ un tiers des conducteurs et des contrôleurs, le dialogue semble sur le point d’être renoué au plan national avec les deux syndicats ayant appelé à la grève : la CGT et Sud-Rail (56 % des voix aux dernières élections professionnelles). Depuis le début du conflit, le 6 avril au soir, la direction a maintenu sa posture consistant à refuser des négociations sous la pression de la grève. Fort du soutien du gouvernement, relayé par plusieurs ministres ce week-end, le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, a répété à l’envi "vouloir en finir avec la culture de la grève".
Pour tenter de trouver une issue à ce conflit – le plus long depuis fin 2007 et la réforme des régimes spéciaux – des discussions ont été engagées au niveau régional. La SNCF les a qualifiées "d’échanges", la CGT de "discussions". Ces "discussions" ont permis de préparer le terrain à des négociations à venir et de suspendre le conflit dans la plupart des régions grévistes, la grève étant peu suivie dans l’Ouest, le Nord et l’Est du pays. "La reprise a été votée là où les discussions régionales produisent des résultats" (nombre de conducteurs formés, maintien de conducteurs en réserve en cas d’absence inopinée, etc.), a répété mardi Didier Le Reste.
DIVISIONS SYNDICALES
Depuis vendredi, plusieurs régions ont peu à peu voté la reprise du travail : d’abord l’Auvergne, puis certaines villes de PACA, suivies par le Limousin, Paris-Nord, et enfin mardi en Languedoc-Roussillon, dans quelques dépôts de Bourgogne, et en Midi-Pyrénées où seuls les contrôleurs ont voté la reprise du travail. Le taux de grévistes était mardi à la mi-journée en baisse avec, selon la SNCF 22,76 % des contrôleurs et 26,75 % des conducteurs, soit 3,26 % des personnels.
Suppressions de postes, parcours professionnels, organisation du travail, avenir du fret sont au centre des préoccupations de beaucoup de cheminots. Contrairement à la CGT et à Sud-Rail, la CFDT avait renoncé à la grève après des négociations-marathon ayant débouché sur environ 450 postes supplémentaires ajoutés au budget 2010 et des garanties sur les déroulements de carrière. L’UNSA, le quatrième syndicat représentatif, complètera le tour de table, dans un contexte de division syndicale, entre les syndicats dits "réformistes" mais aussi entre Sud-Rail et la CGT.