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SNCF : vers un trafic "quasi-normal"

Publie le vendredi 9 avril 2010 par Open-Publishing

Le mouvement conduit par la CGT et Sud-Rail montre des signes d’essoufflement face à une direction qui campe sur une position de fermeté.

Pour le troisième jour de grève à la SNCF, la direction assure que le trafic est conforme à ses prévisions et tend à un retour à la normale vendredi 9 avril malgré l’appel à la poursuite de la grève par les syndicats CGT et SUR-Rail. Le mouvement montre des signes d’essoufflement face à une direction qui campe sur une position de fermeté. Dans un communiqué, la première fédération syndicale de cheminots appelle à "amplifier l’action pour créer les conditions d’un rapport de force".

La CGT, premier syndicat de l’entreprise, exige 2.000 nouvelles créations d’emplois, SUD-Rail demande l’arrêt des restructurations notamment dans le fret (transport de marchandises). Le conflit porte également sur les salaires alors qu’un projet d’accord pour l’année 2010 divise les syndicats.

Un trafic "quasi-normal" dans la journée

"La situation va s’améliorer pour redevenir quasi-normale" déclare un porte-parole de la SNCF vendredi matin. "Nous maintenons dans l’immédiat nos prévisions de jeudi soir", "la SNCF assurera 83% des TGV, 90% des Transiliens aux heures de pointe en Ile-de-France, 75% des trains express régionaux (TER) et 57% des Téoz." Par ailleurs, 60% des trains de nuit nationaux devaient circuler dans la nuit de jeudi à vendredi alors qu’ils avaient été tous annulés les deux nuits précédentes, selon la direction.

Dans un communiqué, la SNCF rappelle que tout billet de grande ligne émis pendant la période de grève est utilisable dans tous les trains circulant sur le trajet prévu initialement, sans garantie, toutefois, de place assise. Les voyageurs ont également la possibilité de se faire rembourser leur voyage, sans frais.

"La direction surfe sur le manque d’unité des syndicats"

Jeudi, la direction de la SNCF a accepté de recevoir une délégation de la CGT-Cheminots, après une manifestation "surprise" au siège de la SNCF à Paris, a-t-on appris auprès de l’organisation syndicale, sans pour autant faire de concessions. Jeudi 8 avril, la direction a comptabilisé 13,85% de grévistes, la CGT 19,85%.

Depuis le début du mouvement, le 6 avril au soir, la direction pose l’arrêt de la grève comme préalable à toute négociation et campe sur cette position. "Ce genre d’attitude n’est pas nouvelle mais est renforcée sous l’impulsion de Guillaume Pépy", le président de la SNCF, a déclaré jeudi le secrétaire fédéral de Sud-Rail Alain Cambi. "Avec ce discours, la direction surfe sur le manque d’unité au niveau des syndicats pour minimiser le mouvement, et compter sur une mobilisation qui pourrait s’effilocher", a-t-il ajouté.

"Malgré un contexte difficile, une pression managériale et une communication agressive, les cheminots, de par leur implication dans le mouvement de grève, démontrent leur mécontentement et affirment leur exigence que s’ouvrent enfin de vraies négociations sur l’avenir du service public SNCF autour des nombreuses restructurations ainsi que sur leurs légitimes revendications", déclare de son côté la CGT dans son communiqué.

Selon le syndicat, les négociations qui ont eu lieu avant la grève et ont été approuvées par la CFDT-FGAAC et l’UNSA ne comportaient "rien sur les salaires, rien sur les revendications spécifiques des métiers, rien sur la casse organisée, planifiée, du fret SNCF".

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/social/20100409.OBS2131/sncf-vers-un-trafic-quasi-normal.html