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Sahara : un conflit sans fin

Publie le dimanche 13 décembre 2009 par Open-Publishing

Le cas de l’activiste saharaui Aminatou Haidar est le dernier épisode du conflit historique entre le Maroc et le front Polisario, qui se trouve stagné depuis déjà 34 ans.

J’ai la nationalité espagnole en tant que sahraouie et je remercie le Gouvernement espagnol qui m’offre cette sortie, mais je ne peux pas accepter la nationalité espagnole, ni l’américaine, ni l’italienne, parce je serais étrangère chez moi. Je suis venue ici contre ma volonté, non pour demander un asile politique, j’ai ma famille et ma terre au Sahara Occidental, occupé par le Maroc".

Ces mots d’Aminatou Haidar, apparemment contradictoires, enferment les pistes d’un des conflits les plus vieux et oubliés du monde, celui qui oppose le Maroc aux indépendantistes de ce que Rabat considère comme son territoire, le Sahara Occidental, colonie espagnole jusqu’à 1976. Ce qui est arrivé dans les dernières semaines avec l’une des activistes sahraouies les plus reconnues est son avant-dernier épisode. Les acteurs principaux sont le Maroc et le mouvement indépendantiste sahraouie, le Front Polisario. Dans un second plan apparaissent l’Espagne, comme ancienne puissance colonisatrice ; la France, comme l’allié du Maroc ; l’Algérie, du Front Polisario ; et l’ONU, dans le rôle de médiateur.

Paradoxalement et pour son malheur, le conflit du Sahara Occidental n’a pas les implications internationales que d’autres considérés plus graves et, malgré qu’il compte aussi de son propre mur de la honte, pour l’instant, il n’a pas mérité l’attention des États-Unis, comme l’on s’attendait, surtout les sahraouis, avec l’arrivée d’Obama à la Maison Blanche.

Avec ces ingrédients et après 34 ans de plans de règlement successifs et de réunions bilatérales, la question du Sahara continue à être condamnée à une impasse éternelle. Les positions sont toujours aussi oposées comme depuis le début : le Front Polisario exige de célébrer un référendum d’autodétermination dans lequel l’indépendance du Maroc est incluse comme l’une des options et Rabat affirme que le Sahara Occidental est une partie de son territoire et il n’a rien à offrir en plus d’une autonomie. C’est le noeud gordien du conflit qui, après ce qui est arrivé à Haidar, promet d’entrer dans une phase de tension, et peut-être apporter aussi en Espagne à nouveau une scène de laquelle elle voudrait avoir disparu il y a 34 ans.

TIEMPO DE HOY

Traduction : Diaspora Saharaui