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Sans chercheurs, sans universitaires.... les conséquences des coupes budgétaires en italie

Publie le mercredi 15 avril 2009 par Open-Publishing
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Pas besoin d’aller très loin pour voir que les politiques de coupe sombre dans les budget de la recherche publique ne tuent pas qu’au sens métaphorique.
Outre Alpes aussi la question de la destruction de la recherche publique est posée...mais peu de media y répondent. Seul le Manifesto établit un lien entre le manque d’investissement dans la recherche publique, le [non]statut des chercheurs et la catastrophe de l’Aquila.
Voici deux articles qui donnent à réfléchir sur la nécessité de financer une recherche publique et de garantir des statuts stables aux chercheurs...

Dans le Manifesto d’aujourd’hui (14 avril) :

"En raison de la loi Brunetta, plus de 250 techniciens et chercheurs risquent de perdre leur poste"
"La moitié des chercheurs sur les séismes sont des précaires"
Ils sont mobilisés depuis des mois mais depuis le tremblement de terre qui a frappé les Abruzzes, ils se mis à disposition de façon responsable et nombre d’entre eux sont à pied d’oeuvre depuis le jour de la première secousse. Ils sont 400 précaires à l’Institut national de géophysique et vulcanologie (INGV) et 250 risquent de perdre leur poste de travail dès le 1er juillet, quand la loi Brunetta sur le non-renouvellement des contrats précaires doit entrer en vigueur.
Les précaires de l’INGV constituent 40% de l’ensemble du personnel. Pour au moins 250 d’entre eux, ainsi que nous l’avons dit, l’embauche [la titularisation] pourrait être annulée par la loi Brunetta qui revient sur les effets des lois précédentes introduites par le gouvernement Prodi sur les emplois publics (qui prévoyait la titularisation et, dans les cas où cela n’était pas possible le renouvellement des contrats précaires). Aujourd’hui les précaires sont sur le terrain pour assurer le monitoring, la surveillance et la gestion des instruments de mesure. Et ils l’écrivent sur le site de l’INGV, dans un bandeau qui apparaît quand on clique sur la carte des secousses. "L’état d’agitation [mobilisation] permanent déclaré depuis octobre 2008 en raison du non renouvellement des CDD est subordonné au sens du devoir et de la responsabilité avec lequel nous menons ces activités et il le restera durant toute la durée de l’état d’urgence."
Les précaires, comme l’explique Simone Atzori, chercheur âgé de 35 ans en CDD à l’INGV depuis 2001, sont intégrés à tous les niveaux de l’institution. Il s’agit de personnes de plus de 40 ans, de haut niveau scientifique, avec des expériences à l’étranger." Mais, souligne t-il, au delà des cas personnels, le risque le plus grave est que le soutien apporté à la Protection civile entre en crise et que le service se trouvent en difficulté et se dégrade progressivement". Le véritable problème c’est la schéma directeur qui prévoit 600 unités [salariés ?] et qui est saturé. Il faudrait un amendement ad hoc qui serait également à "coût zéro".
"On ne peut pas gâcher tout ce patrimoine humain et de force sur le terrain", ajoute le secrétaire de la CGIL [équivalent de la CGT], Domenico Pantaleo. "Nous disons ’non’ à l’approbation du décret Brunetta. Il faut revenir à la titularisation des précaires. Alors qu’au contraire, le véritable objectif [du gouvernement] se révèle être celui de chasser les chercheurs. Ce tremblement de terre démontre qu’il faut investir dans la sismologie : on ne comprend pas pourquoi il n’est pas possible d’établir le schéma directeur en fonction des exigences [des besoins].

et un article plus ancien :

« Le scandale de l’Institut national de géophysique et vulcanologie ».

« Mais la moitié des chercheurs sur les tremblements de terre sont des précaires »

19 personnes travaillent au sein de l’unité d’Aquila de l’Institut national de géophysique et vulcanologie (INGV), dont 8 précaires. Elles se sont rendues à Aquila au lendemain de la violente secousse du tremblement de terre et sont à pied d’œuvre pour vérifier si la faille s’est déplacée, contrôler les eaux et les puits pour voir s’il n’y a pas d’anomalies, analyser l’épicentre de la secousse à travers un réseau sismique mobile, être en lien – enfin – avec la Protection civile.

Fedora Quattrocchi qui est un peu comme « le dirigent » de l’unité de travail du siège « tremblement de terre » [terremotata] de l’Aquila n’a aucun doute : « avec le décret Brunetta [qui prévoit le non renouvellement des contrats précaires dans la fonction publique, n.d.t.], il serait impossible d’accomplir ce travail ». Et pourtant, à l’INGV, l’institut chargé de surveiller la sismicité du territoire national, les précaires constituent près de la moitié de l’organisation (556 à temps indéterminé, 416 précaires à différents titres). De ce fait, le décret Brunetta qui établit le non renouvellement des contrats met en péril l’activité même de l’institut.

Quelques exemples ? Dans la salle de surveillance sismique (qui travaille 24h/24h, tous les jours), 20% du personnel est précaires. Le réseau sismique mobile, qui est activé en cas de calamité, le personnel précaire s’élève à 30% : « Les chercheurs partis pour installer les stations mobiles de monitorage dans les zones proches du séisme sont des précaires » explique un sismologue de l’Institut. De façon compréhensible, le président Enzo Boschi préfère éviter les polémiques dans de telles circonstances, et il laisse échapper quelques mots de fierté à l’égard de « ses précaires ». Dans une lettre adressée au gouvernement le 1er octobre 2008, Boschi réclamait un assainissement de la situation [une aide financière] pour permettre « d’embaucher ses travailleurs précaires qui constituent un instrument indispensable pour les activités de l’institution et un patrimoine pour le pays. » Le 12 février dernier [jour de la grève des chercheurs en Italie], les salariés de l’Institut ont fait grève et ont manifesté devant le siège de la Protection civile « contre la précarité ». Aucune réponse. Et aujourd’hui, c’est aussi en voyant la situation dans laquelle se trouve l’Institut qu’on mesure combien le gouvernement a à cœur les questions de la prévention ».

« Il Manifesto », mercredi 8 avril 2009,

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