Accueil > Sans-papiers de Poitiers (suite)
Sur les quarante-cinq sans-papiers éjectés violemment à 6h ce dimanche matin de l’école désaffectée où ils allaient entamer leur vingt-sixième semaine de grève de la faim, une vingtaine ont été hospitalisés au CHU de Poitiers qui en a remis une quinzaine dans la nature avec des explications succintes et non traduites dans leur langue sur le processus de réalimentation progressive dont dépend leur survie.
Certains ont rejoint leur famille, certains ont contacté des amis, et les célibataires sans domicile qui n’avaient pas d’argent sur eux n’ont pu contacter personne et sont partis on ne sait où .
Tout le monde s’inquiète sur leur sort. De même que l’on s’inquiète sur le sort des vingt cinq autres qui se sont éparpillés après le départ du cordon de police qui les encerclait ce matin. Certains, désespérés , voulaient continuer leur grève de la faim et entamer aussi une grève de la soif pour en finir.
Quoi qu’il en soit, ils sont maintenant choqués et isolés. Qui va les soigner et omment vont-ils se réalimenter sans en mourir ?
L’hôpital de Châtellerault, ville d’où venaient certains grévistes de la faim a refusé de les accueillir en consultation car "l’hôpital n’était pas responsable de leur grève de la faim "(comme si l’hôpital devait être responsable des accidents de la route ou des maladies dont il soigne les victimes).
Le maire a été absent, ce matin, alors que c’est lui qui a envoyé l’huissier et la police pour l’expulsion musclée, après la cérémonie télévisée bidon de mercredi où il leur promettait son aide. Il parait qu’il a demandé à la préfecture que les grévistes n’aillent pas en centre de rétention et que le préfet aurait accepté.
Est-ce vrai ? Wait and see.
Les informations de ce midi étaient tronquées et la CENSURE BAT SON PLEIN.
DES JOURNALISTES SONT VENUS AU RASSEMBLEMENT DE 18H POUR NOUS DIRE QUE LEURS VIDEOS AVAIENT ETE CONFISQUEES VIOLEMMENT PAR LA POLICE CE MATIN.
Voilà ce qui se passe un dimanche matin, en France, pendant que certains fêtent un coup de pied adroitement appliqué dans un ballon.