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Sarkozy a "franchi la ligne rouge"
Publie le vendredi 16 mai 2008 par Open-Publishing2 commentaires
Service minimum dans les écoles : Sarkozy a "franchi la ligne rouge" selon les syndicats
Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi un "projet de loi" avant l’été instaurant un "droit à l’accueil des enfants" dans les écoles primaires les jours de grève, au soir d’une forte mobilisation du secteur éducatif, provoquant l’indignation des syndicats pour qui il a "franchi la ligne rouge".
"J’ai demandé au gouvernement de déposer avant l’été un projet de loi qui instituera un droit à l’accueil des enfants inscrits dans nos écoles", a dit dans une déclaration retransmise en direct par les radios et les télévisions, le chef de l’Etat, en expliquant avoir pris cette décision le matin même "avec le Premier ministre". Jeudi, entre 46,16% (ministère) et 63% (syndicats) des professeurs des écoles et entre 33,55% et 55% des enseignants de collèges et lycées ont débrayé pour protester contre les milliers de suppressions de postes et contre les nouveaux programmes du primaire.
Le projet de loi "prévoira qu’en cas de grève, les professeurs grévistes se feront connaître 48 heures à l’avance" et "que les communes devront proposer des solutions d’accueil", a précisé M. Sarkozy, en promettant que "la charge financière (de cet accueil) sera assurée par l’Etat". Expérimenté pour la deuxième fois jeudi, le service minimum d’accueil (SMA), appliqué par 2.837 communes (sur 22.500 comprenant au moins une école), consiste à rémunérer des agents municipaux pour garder les enfants grâce aux retenues sur les salaires des grévistes. Au soir de sa première expérimentation, le 24 janvier, Xavier Darcos (Education) avait annoncé qu’il chercherait sur cette question un "accord" avec les syndicats "dans les deux mois", sans quoi il passerait "par la loi".
Mais selon ces derniers, aucune discussion n’a été engagée. La mobilisation de jeudi "manifeste des attentes fortes (et), au lieu de répondre à ce mouvement (...), il parle d’autre chose", a immédiatement protesté Gérard Aschieri (FSU, majoritaire) pour qui "le droit de grève, c’est la ligne rouge à ne pas franchir". Dénonçant des "mesures autoritaires" qui "frisent la provocation", Gilles Moindrot (SNUipp-FSU, majoritaire dans le primaire) a regretté auprès de l’AFP "une nouvelle diversion" du chef de l’Etat qui n’a formulé "aucune réponse aux demandes d’ouverture de discussion pour désamorcer le conflit". "Je respecte le droit de grève, c’est une liberté fondamentale et garantie par la Constitution", a estimé Nicolas Sarkozy, lui opposant "le droit au travail, pour les familles qui n’ont les moyens de faire garder leurs enfants les jours de grève".
La veille, en Conseil des ministres, M. Sarkozy avait rendu hommage à M. Darcos sur le SMA. "C’est très bien d’avoir lancé le débat sur le service minimum. Ce débat a permis de faire passer au second plan la grève en elle-même. C’est ça faire de la politique !", a dit le président, selon un membre du gouvernement. "On va générer des tensions entre les parents et les enseignants", a prédit auprès de l’AFP Faride Hamana (parents d’élèves FCPE), tandis que Luc Bérille (SE-Unsa) a expliqué que toucher à la limitation du droit de grève, c’est "toucher à une question constitutionnellement extrêmement délicate".
L’Unsa-Education a dénoncé un "cinglant mépris" du président et le Sgen-CFDT a estimé que celui-ci jouait "la carte de la provocation". Côté syndicats lycéens, l’UNL a regretté qu’on "jette de l’huile sur le feu", en plein mouvement social, et la Fidl s’est dite "scandalisée".
Messages
1. Sarkozy a "franchi la ligne rouge" , 16 mai 2008, 14:47
Les syndicats sont décidément trop mous, ils ne nous défendent plus efficacement. Les jounées de grêve isolées sont récupérées par la propagande gouvernementale. C’est impossible de négocier avec ce gouvernement sans se compromettre. Non à la collaboration , oui à la lutte. Seule la lutte paye.
1. Sarkozy a "franchi la ligne rouge" , 16 mai 2008, 16:38
Absolument d’accord.
– Assez de collaboration de classe, il faut revenir à la lutte des classes.