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Sarkozy en Egypte : la tactique du rideau de fumée
Publie le mercredi 26 décembre 2007 par Open-Publishing5 commentaires
Source : sarkozy, bruni et bolloré en egypte
Site : Les mots ont un sens
– La tactique du rideau de fumée comme théorie politique... "Gouverner, c’est choisir" disait Mendes-France. "Gouverner, c’est manipuler" dira peut-être Sarkozy dans une vingtaine d’années, sous le sceau d’un éclair de sagesse repentante.

Les conseillers en communication politique, aussi appelés "spin doctors" ou "éminences grises", sont aujourd’hui la pierre angulaire de notre démocratie. Dans la majorité ou l’opposition, ils participent très activement, mais toujours très secrètement, à l’activité politique. Les stratégies sont aussi diverses que variées : positiver l’image d’une personne, cosmétiser son discours, discréditer ses concurrents, désinformer, produire des événements, monter artificiellement des affaires pour défendre une cause ou pour en ruiner une autre...
La tactique du rideau de fumée fait partie de ces stratégies. Elle part d’un principe simple ; au lieu de subir l’actualité, mieux vaut alimenter soi-même la presse, pour orienter l´information. Sarkozy la pratique depuis des lustres. Il passe d’un sujet à un autre en permanence, multipliant à l’extrême les images et les discours, de telle façon que ses détracteurs ont à peine le temps de commencer à réagir qu’il est déjà passé à autre chose.
Lorsqu’une situation devient dangereuse, il faut passer à autre chose. Et lorsque c’est vraiment nécessaire, il faut lancer la polémique, une petite polémique qui accroche bien dans l’opinion, et qui fait oublier le reste, tout le reste.
– Le jeudi noir des grèves d’octobre, juste avant la réalisation des sondages mensuels de popularité politique, il annonce son divorce. Et ça fait jaser. Est-ce public ou privé ? Privé ou public ? Et pendant tout ce temps, on ne parle plus des grèves. Avec un peu de chance, Sarkozy apparaîtra même comme un homme blessé par les attaques personnelles indignes concernant sa vie privée.

– Le lendemain du départ de Kadhafi, et l’humiliation publique qu’il lui a asséné, après les révélations sur son double salaire, et juste avant la réalisation des sondages de décembre, Sarkozy amène sa chaude dulcinée à Disneyland sous les soleils crépitant des journalistes convoqués pour l’occasion. Le choc est immense, à Noël, on ne parle plus que de ça. Kadhafi ? Oublié. Même l’affaire de la HLM de Bolufer, pourtant encore bouillante, est renvoyée aux oubliettes.
Et aujourd’hui ? Histoire d’en rajouter une petite couche avant le nouvel an, Sarkozy se promène en Egypte bras-dessus bras-dessous avec Carla Bruni, certes, mais aussi et surtout avec Bolloré, dans son Jet privé... L’affaire est belle et éclatante, elle avait fait jaser des semaines entières après son élection, avec comme résultat un sondage sur mesure concluant que personne ne lui en tient rigueur. Elle refera jaser. Que Sarkozy, président de la république, accepte de très gros cadeaux d’un homme d’affaires tirant une partie de ses revenus de l’Etat devrait être un scandale. Mais Sarkozy et ses spin doctors l’ont relégué au rang de simple attaque personnelle infâme... et ça a marché. Alors pourquoi se gêner, au moment où les scandales se succèdent et où les sondages commencent à en tenir compte ? Refaire jaser... pour oublier le reste. On connait la fin de la pièce, on l’a déjà vu jouée.

Sarkozy rétorquera qu’il a le droit de prendre des vacances où il veut et avec qui il veut. Mais là, la ficelle est un peu grosse. Pourquoi ne pas faire ça en secret ? A ce que je sache, Sarkozy sait le faire, prendre des week-ends non médiatisés, c’est déjà arrivé quelques fois, et même à l’étranger. Mais ces vacances sont annoncées depuis la plus d’une semaine... Et puis avez-vous vu cette photo ? Prise à quelques mètres, très nette, sur le tarmac, avec l’immatriculation de l’avion bien en évidence, sans aucune mimique de désapprobation de la part de Sarkozy, qu’on a connu bien moins avenants avec les photographes indiscrets... une photo volée, sûrement...
Source : sarkozy, bruni et bolloré en egypte
Site : Les mots ont un sens
Messages
1. Sarkozy en Egypte : la tactique du rideau de fumée , 26 décembre 2007, 12:06
INTERVIEW - CHRISTIAN SALMON /le matin suisse
Christian Salmon : « Sarkozy et Bruni, c’est un conte de Noël »
Christophe Petit Tesson
Christian Salmon apporte un éclairage pertinent sur les hommes politiques et en particulier sur l’omniprésence du président français dans les médias
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Le chercheur français vient de publier « Storytelling », dans lequel il décrit la propension des politiques à endormir l’esprit critique du public en mettant en scène leurs propres histoires
Stéphanie Germanier - 22/12/2007
Le Matin Dimanche
Que vous inspire l’histoire d’amour entre Nicolas Sarkozy et Carla Bruni ?
C’est un conte de Noël, une histoire d’amour pour les grands enfants que nous sommes... Mickey a rencontré Blanche-Neige à Euro Disney le dernier week-end avant Noël ; il faisait un temps glacial mais ce fut quand même un coup de foudre...
Vous ne pouviez pas rêver meilleur exemple pour illustrer la technique du storytelling que vous décrivez dans votre livre.
Depuis son élection, Nicolas Sarkozy nous raconte des histoires : des histoires de rencontre et de séparation, de succès et d’échec, peuplées de victimes méritantes et de héros anonymes. Certaines se terminent mal comme le divorce avec Cécilia, d’autres connaissent un happy end comme la libération des infirmières bulgares. Il y a des épisodes fabuleux comme ce conte de fées où l’on voit une cendrillon de banlieue, la ministre de la Justice Rachida Dati, se transformer en princesse moderne dans Paris Match avec la complicité de grands couturiers. L’idylle avec Carla Bruni fournit un nouveau rebondissement dans la vie passionnante et passionnelle de Nicolas Sarkozy. Elle arrive au bon moment après une semaine calamiteuse au cours de laquelle c’est Khadafi, le grand méchant loup du conte de fées, qui a fait l’actualité. En quelques heures l’attention des médias s’est déplacée du vilain Khadafi à la belle Carla. Bref, il se passe toujours quelque chose avec Sarkozy : une ex-mannequin chasse une autre ex-mannequin... Il n’y a guère que les pauvres petites filles riches comme Cécilia pour s’ennuyer à l’Elysée.
Qu’est-ce que c’est exactement que ces histoires qu’on construit pour en faire oublier d’autres ?
Sarkozy applique les techniques de contrôle des médias que le Bureau d’information de la Maison-Blanche a mises au point progressivement depuis Reagan, jusqu’à Bill Clinton et George W. Bush. Dick Cheney l’actuel vice-président, l’exprime sans détour : « Pour avoir une présidence efficace, la Maison-Blanche doit contrôler l’agenda. Si vous laissez faire la presse, ils saccageront votre présidence... » Dans ce but, à Washington, le pouvoir présidentiel doit inventer chaque jour une bonne histoire, la story du jour qui capte et focalise l’attention des médias et du public.
Mais cette histoire d’amour entre Nicolas Sarkozy et Carla Bruni est-elle vraie ou est-ce seulement du pipeau pour détourner l’attention des gens ?
Qu’ils s’aiment vraiment ou qu’ils soient dupes de leur propre fiction, ce n’est pas la question. D’ailleurs qu’est-ce qu’un coup de foudre sinon l’irruption d’une fiction, d’une belle histoire dans le réel ? Ce qui compte dans le cas des amants d’Euro Disney c’est l’usage stratégique qu’ils font d’eux-mêmes, la manière dont ils utilisent leurs émotions, leurs sentiments afin de jouer un jeu qui n’a plus rien de privé puisqu’il consiste au contraire à mettre en scène leur aventure privée pour en tirer des effets publics et même politiques comme détourner l’attention des gens.
Et ça fonctionne ?
Oui. On a par exemple assez peu parlé des droits de l’homme en Libye ces derniers jours.
Justement, dans votre livre vous nous dites qu’aujourd’hui raconter des histoires ça ne sert plus seulement à endormir les enfants, mais les foules. Expliquez-nous !
Depuis toujours la fonction des récits c’est de transmettre les expériences. Le storytelling est une tentative d’instrumentaliser l’art du récit à des fins nouvelles comme le management, le marketing ou la communication politique. Lorsqu’on veut fédérer une équipe chez Apple on lui raconte l’histoire de Steve Jobs. Même chose dans la publicité. Aujourd’hui les managers utilisent les sentiments des gens à des fins politiques, économiques, idéologiques et parfois même militaires comme ce fut le cas aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne lors de la guerre en Irak. Mon livre est une enquête sur ces nouveaux usages sociaux du récit. Les histoires ont acquis un tel pouvoir de séduction dans notre culture que certains craignent qu’elles ne viennent se substituer au raisonnement rationnel.
Ne sous-estimez-vous pas le peuple en laissant entendre qu’il ne voit pas qu’il est manipulé ?
Le storytelling est bien plus efficace que la propagande classique. Il ne cherche pas à modifier vos convictions ou à les influencer mais à vous faire entrer dans une histoire passionnante. Il s’adresse à votre crédulité. C’est ce qu’Alastair Campbell, le conseiller de Tony Blair, appelle « faire la météo ». Le storytelling n’est pas une technique de manipulation banale. C’est le climat dans lequel nous vivons. On est passés de l’opinion publique à l’émotion publique. Le débat public ne vise plus à confronter des opinions mais à synchroniser des émotions.
Mais personne n’est dupe. La presse a d’ailleurs dénoncé les mises en scène Sarkozy-Bruni durant la visite de Kadhafi et le divorce Nicolas-Cécilia lors des grèves...
On commence en France à prendre la mesure des dangers d’une feuilletonnisation de la vie publique. George Bush, qui ne manque pas d’afficher son conservatisme compassionnel en serrant dans ses bras des survivants de la guerre ou des attentats du 11 septembre, est au plus bas dans les sondages mais il a été réélu deux fois. Un jour où l’autre la vérité se venge et le réel revient mais le mal est fait. Ce qui compte aujourd’hui pour les politiciens ce n’est pas de laisser une trace dans l’Histoire, mais de terminer leur mandat.
Et c’est grave ?
Oui, c’est très grave. Il s’agit de la survie des démocraties. Les citoyens ne sont plus considérés comme des électeurs qui doivent se faire une opinion, mais comme une audience à capter et à conserver. C’est la logique de l’audimat. Avec Nicolas Sarkozy, la nature et le rythme des décisions politiques se soucient désormais moins de cohérence que de rythme, moins d’action que d’une mise en scène du président qui obéit aux règles du suspense. Jacques Chirac avait dissous l’Assemblée nationale. Nicolas Sarkozy, lui, fait beaucoup mieux, il est en train de dissoudre le politique. Il y a ceux qui croient et ceux qui font croire. Et le pouvoir appartient à ceux qui font croire.
Reste qu’on peut aussi voir le verre à moitié plein en disant que la politique et ceux qui la font n’ont jamais autant intéressé le peuple...
Oui comme à la « Star Ac’ ». C’est le spectacle qui fascine. L’affrontement des personnages, des scènes, une succession de séquences, le suspense.
Mais la vraie politique continue de se faire, on n’est quand même pas dans le spectacle permanent...
Malheureusement oui. Que l’on soit en période électorale ou non, la politique prend la forme désormais d’un véritable festival de narration d’histoires où la presse joue à la fois l’acteur, le choeur et le public. Elle reprend et interprète la story du jour et satisfait l’appétit du public avec de nouveaux récits. Le candidat héros de feuilleton qui gagne sera celui dont les histoires entrent en connexion avec le plus grand nombre d’électeurs.
Si Sarkozy a été élu, est-ce parce qu’il savait mieux raconter des histoires que Ségolène Royal ou parce que le scénario était meilleur ?
Les deux mon général ! Nicolas Sarkozy a, sans conteste, été un meilleur conteur ce qui signifie que son scénario était aussi plus crédible. L’histoire de Ségolène Royal manquait de cohérence...
C’est-à-dire ?
Elle n’est pas parvenue à faire converger son parcours personnel et l’histoire nationale. Ce que fait par exemple très bien le candidat Barack Obama aux Etats-Unis. Son conseiller n’essaie pas de vendre le programme politique du candidat à la Maison-Blanche en disant qu’il va sauver le système de santé américain. Non, il parle au coeur des gens en leur disant, si vous l’élisez vous allez faire l’Histoire en portant à la présidence pour la première fois un président Noir.
PROFIL
Fonction
Ecrivain et chercheur
Formation
Doctorat en sciences sociales à Paris
Etat civil
Divorcé, un enfant
Age
56 ans
1. Sarkozy en Egypte : la tactique du rideau de fumée , 26 décembre 2007, 12:58
Barak Obama, celui qui veut faire bombarder le pakistan, cette articles est mal informée ou manipulateurs.
Sarko, n’est là que pour faire le clown, quand d’autres vous feront les poches. Quand aux us, ils sont finis, cuits, terminés. C’est Maistrien, joyeux fetes quand même.
sl
2. Sarkozy en Egypte : la tactique du rideau de fumée , 26 décembre 2007, 12:06
HEUREUX TRES HEUREUX LES Français ?? ça fait vendre les journaux de merde
TOUT LE MONDE EST CONTENT ?ON A BIEN BAFFRER DE LA MERDE POUR LE RÉVEILLON
POUR FETER QUOI ?? je vous le demande ? sinon une ode a la consomation (poème
divisé en strophes destinés a célébré de grands événements,ou grands personnages )
voilà un peuple qui ne mérite pas mieux . je vous souhaite un 2008 sur les chapeaux
de roue
oeil de bison
3. Sarkozy en Egypte : la tactique du rideau de fumée , 26 décembre 2007, 13:04
Et qui paie ses aventures amoureuses dont -on se fout royalement !!!!!!momo11
4. Sarkozy en Egypte : la tactique du rideau de fumée , 29 décembre 2007, 22:43
Ca me donne l’impression qu’ils pensent contrôler suffisamment de médias, suffisamment de leviers étatiques et économiques pour afficher au grand jour la connivence entre grand capital et la Présidence de la France.
Ca me paraît assez bien rentrer dans les critères de définition d’une oligarchie, déguisée en démocratie.
Joukov