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Sarkozy, la rupture tranquille sous influence américaine

Publie le lundi 11 décembre 2006 par Open-Publishing
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Sarkozy, la rupture tranquille sous influence américaine

La nouvelle n’a pas fait grand bruit et pourtant elle est révélatrice de la « méthode Sarkozy ». Ici, il ne s’agit plus de poser maladroitement aux côtés de Bush pour la postérité, mais de laisser les stratèges américains s’occuper de l’avenir de la France.

En effet, comme le confirme Le Figaro (1), Nicolas Sarkozy a demandé au Boston Consulting Group (BCG), une société américaine de conseil en stratégie, de participer à l’élaboration de son programme économique.
Passons sur l’incroyable aveu d’impuissance de l’UMP qui semble ne pas posséder les têtes pensantes capables d’élaborer un programme économique pour nous pencher sur le Boston Consulting Group, nouvelle égérie de Sarkozy.

Le BCG : l’influence ultralibérale américaine de Sarkozy

Fondé en 1963 par Bruce Henderson, préalablement vendeur de Bibles d’obédience républicaine (2), le Boston Consulting Groupe (BCG) est devenu célèbre pour avoir créé une matrice dite « BCG » enseignée dans toutes les écoles de management (3).

Cette société possède des bureaux partout dans le monde, y compris en France. Cette internationalisation permet aux USA de peser sur l’économie mondiale en fixant les normes (ce qu’il faut penser) en matière de management et d’économie : un ultralibéralisme qui ne trouve pour limite que les intérêts américains.

Car le BCG ne cache pas sa nature ni ses objectifs. Comme l’indique le site Web du BCG à Bruxelles, « il n’y a aucune limite à l’influence des consultants du BCG » (4). Et le BCG a pour philosophie (idéologie ?) « la rupture » avec l’ensemble des modèles sociaux au profit... du profit. C’est ainsi que cette firme participe à nombre de regroupements d’entreprises et aux grands projets de délocalisation notamment en Chine, ce qui apparaît clairement sur le site Internet de son siège aux USA (5).
Doit-on restructurer la France comme une multinationale ?

Le BCG exprime clairement sa volonté d’imposer le modèle ultralibéral, comme l’annonce son site Web : « Spécialisée dans le management, le BCG est perçu comme le leader mondial du consulting stratégique. Notre firme a construit ses pratiques mondiales sur son leadership intellectuel et a aidé nombre de multinationales à modifier leur approche pour les rendre plus compétitives. Nos concepts sont enseignés dans les meilleures écoles de management partout dans le monde. (...) Le BCG a ainsi pour clientes 500 des plus grandes entreprises en Amérique du Nord, Asie, Europe et Australie » (6)

Et pour cause le BCG - qui affiche une santé de fer - place en tête de ses compétences la restructuration... d’entreprises, avec pour objectif la performance (financière). Mais peut-on considérer la France comme une entreprise ? Car cette boîte de conseil a pour principaux clients des entreprises et non des Etats, ce qui nous permet d’émettre de sérieux doutes sur la capacité du BCG à entrevoir l’ensemble des enjeux sociaux et politiques que pose la conduite des affaires de l’Etat : on ne licencie pas des citoyens comme des employés chinois, on ne délocalise par la France comme on restructure une multinationale.

La rupture tranquille sous influence des USA

Cette incursion d’une des plus grosses et influentes boîtes de consulting américaines peut nous laisser songeur, car ici il n’est pas seulement question d’approche (ultra) libérale, mais également de l’indépendance de la France : nombre de propositions du volet économique du programme de l’UMP sont sorties des séances de travail effectuées entre les troupes de Sarkozy et du décidément très influent Boston Consulting Group.

Finalement, le candidat Sarkozy posant aux côtés de Bush n’était pas une maladresse, mais un signe.

Ce qui semble n’affoler personne. Ce doit être ce que le candidat aux plus hautes fonctions dans notre pays nomme « la rupture tranquille ».
Pomme

(1) L’article du Figaro

(2) D’essence républicaine, le fondateur du BCG était vendeur de bibles avant d’intégrer Harvard. http://en.wikipedia.org/wiki/Bruce_Henderson

(3) Ce que l’on peut dire sur le BCG http://en.wikipedia.org/wiki/Boston_Consulting_Group

(4) « Il n’y a pas de limite à l’influence de nos consultants » (en bas de page) http://www.bcg.be/05OurTeam/5_3.asp

(5) Le BCG, conseil en délocalisation en Chine et Inde http://www.bcg.com/our_expertise/practice_area.jsp ?practice=12

(6) Le job du BCG http://www.bcg.com/news_media/news_media_background.html
Voir aussi : « Sarkozy sous influence du BCG » http://www.solidariteetprogres.org/spip/article.php3 ?id_article=2451

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