Sarkozy s’affiche en écolo

Deux jours après des élections européennes marquées par la poussée des partis écologistes, Nicolas Sarkozy a endossé mardi son costume de défenseur de l’environnement pour répéter son engagement en faveur des énergies renouvelables.

Deux jours après des élections européennes marquées par la poussée des partis écologistes, Nicolas Sarkozy a endossé mardi son costume de défenseur de l’environnement pour répéter son engagement en faveur des énergies renouvelables, sans pour autant renier son attachement au nucléaire. Ce que les Verts déplorent.

Au Bourget-du-Lac (Savoie), Nicolas Sarkozy a toutefois dénoncé l’”erreur collective” qu’a pu faire la France en s’engageant dans le tout nucléaire. “La France, en tête de tous les pays sur l’énergie nucléaire, pensait ne pas avoir besoin des énergies renouvelables”, a-t-il déploré, rappelant que tous ses prédécesseurs depuis Valéry Giscard d’Estaing avaient “tous confirmé le choix du nucléaire”.

Le talon d’Achille du nucléaire

M. Sarkozy a lui observé que “la demande d’énergie décarbonée (allait) exploser”. Le chef de l’Etat donc a répété l’engagement pris fin 2007 dans le cadre du Grenelle de l’environnement de développer les énergies renouvelables. Sans toutefois renier son engagement en faveur du nucléaire : “Nous devons devenir leader des énergies décarbonées de demain sans rien abandonner (...) de notre avance sur le nucléaire”, a-t-il demandé.

« C’est pas l’un ou l’autre, l’un opposé à l’autre, c’est l’un et l’autre”, a redit le président, promettant que dès “maintenant”, la recherche sur les énergies renouvelables bénéficierait d’autant de subventions que la recherche nucléaire.

Les écologistes, qui dénoncent le manque de moyens accordés au renouvelable, affirment que les deux sources d’énergie ne peuvent pas être développées en parallèle. Le nucléaire “est antithétique avec les économies d’énergie”, a observé la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot, jointe par l’Associated Press, parce qu’il est “une machine à gaspiller de l’énergie”. Le président de la République “n’a pas changé ses réflexes”, a-t-elle déploré.

Bilan écologique

Plus largement, Nicolas Sarkozy a profité de cette visite “verte” qui tombe à pic pour rappeler longuement son bilan écologique, alors que le projet de loi de programmation “Grenelle I”, qui traduit dans la loi les engagements pris fin 2007 au terme du Grenelle de l’environnement, doit être examiné en seconde lecture par les députés à partir de mercredi, un an après avoir été présenté à l’Assemblée nationale. Il a rappelé avoir pris plusieurs engagements en la matière dont certains lui ont valu des débats “pas faciles” avec sa majorité, comme la décision de suspendre la culture du maïs OGM en France.

”La croissance durable, j’ai fait campagne sur ce thème” en 2007, a-t-il affirmé, avant de dire qu’il avait “inventé le Grenelle” avec Jean-Louis Borloo. “Nous l’avons fait avant la crise”, a-t-il ajouté, laissant entendre que son intervention n’avait rien à voir avec le résultat des européennes. Selon la secrétaire départementale de l’UMP en Savoie Sylvie Cochet, le déplacement de Nicolas Sarkozy était prévu dès le 29 mai, soit plus d’une semaine avant les élections.

Le chef de l’Etat a d’ailleurs évité d’aborder de front les sujets politiques, jugeant qu’après le “temps de la campagne, il y a le temps du travail”.

Interrogé par les journalistes, il a d’ailleurs expliqué qu’il était “trop tôt” pour qu’il tire le bilan d’élections qui vont pourtant l’obliger à remanier son gouvernement. “Je vais prendre quelques jours pour réfléchir calmement à tout ceci”, a-t-il dit, “et puis tranquillement on prendra les décisions qu’il faut prendre pour poursuivre le travail et obtenir des résultats”. (D’après AP)

http://fr.news.yahoo.com/3/20090609/tfr-environnement-energie-sarkozy-9a28d55.html