Sarkozystes de gauche, la rédaction du monde met à jour le concept

Oxymore ou antilogie ?

Lu dans le Monde du 11 novembre : "Tentative de fédérer les sarkozystes de gauche".

Michel Audiard aurait pu dire : "si ça existe, ça ne doit pas être la caractéristique première de l’espèce".

Un comme ils se nomment, c’est comme un social libéral, étymologiquement, il faut beaucoup, beaucoup d’imagination pour cerner la chose. Au moins Hegel et Engels à convoquer pour trier dialectiquement le concept.

La langue française permet ce genre d’oxymore, elle a même d’audacieuses constructions qui y conduisent, d’autres qui pèsent sur le sens, la politique en est fleurie de nos exotiques radicaux de gauches aux pires nationaux socialistes.

Déjà nombreux était ceux qui avaient constaté que d’ajouter un qualificatif à un le mot générique en modifiait le sens initial : chacun sait comment justice, musique, parade, école etc., accolés à militaire, en ont fait les frais.

Inversement après « Homme » qui tend vers une dimension philosophique, si ont ajoute « de peu », « de main », « de peine », ce n’est pas pareil que « de parole », « d’honneur » ou « de confiance ». Donc, « de gauche » tend à qualifier le terme « sarkozystes. », L’enrichit-il ? Faute de lui donner une légitimité, arrive-t-il à le rendre digeste ?

Ce « de gauche » porte une idée de progrès et d’écoute même si cela reste à débattre. Sarkozyste, spontanément, ça ne pousse ni vers le service public ni vers la protection sociale. C’est plus Kessler que Jaurès encore que le premier a adoré les rives du fleuve rouge et le petit livre de la même couleur avant d’accoster au pont de Passy ; plus Adolphe Thiers et son avenue à Neuilly que Louise Michel et ses rue des banlieues populaires.

On peu être à la limite sarkozyste de conviction (Raffarin) de naissance (à Auteuil), d’opportunité (Kouchner), idéologique (Devedjian et cet Ordre Nouveau qu’avec d’autres ils ont tant affectionné), militant (comme nombre des précédents habillés de vichy bleu horizon tel le sieur Hortefeux qui doit consoler Papon d’être mort d’avant avoir vu ça).
Mais de gauche ? Ou alors c’est comme « patisso-mytiliculteur » : fabriquant de moules à gaufres.

Il y a quelques décennies jean Ferrat avait brocardé le concept en s’interrogeant sur le comment on pouvait être jeune républicain indépendant, le germe de ce qui par multiples clonages et croisements hétérogènes non condamnés par l’Opus Dei donnera l’UDF par procréation assistée, puis le RPR apportant part de ses gamètes, ira vers l’UMP, une base de boulangisme génétiquement modifiée.

Donc, sarkozystes de gauche il y aurait ? C’est un peu comme monarchie républicaine ou empire démocrate, ça interpelle.

Parmi les ainsi qualifiés, le positionnement est délicat : pour l’un c’est d’avoir été Sarko compatible à un récent congrès du PS qui est l’origine de son nouveau monde, l’autre dirigeant national de l’item de l’avoir rejoint dès la campagne présidentielle. Comme le dit Le Monde, toujours bien informé : « L’UMP réglera l’addition et fournira quelques militants. ».

Déjà le Cid portait la geste : « Nous partîmes de gauche mais par de grands efforts nous étions tous à droite en arrivant au port ». Clémenceau avait tracé la voie, 1940 l’avait élargie à en rester Déat d’admiration.

Mais alors, si, comme le dit le « quotiendusoirquifutderéférence », c’est l’UMP qui banque, ne serait-ce pas un moyen de lubrifier quelques relations locales avant les municipales ? Le congrès de Toul, ce soir apporte éclairage (voir l’article du même titre en page intérieure concernant la liste unique de cette ville).

Non d’une valise de l’UIMM, en voila une idée qu’elle est bonne. D’autant que si les sarkozystes de gauche rencontre les « Royaliens de droite » que des « royalistes de gauche » fraient avec des « sarkoziens (tiens, toujours), de droite », et si à gauche les antisarkoziens de gauche s’unissent avec les « réalistoprivatisateurs » de la partie la moins radicales de l’’extrême gauche,… le CAC 40 à de beau jour devant lui, les stocks options vont bronzer au soleil de Crête, les pêcheurs du Guilvinec continueront de demander la hausse du prix de leurs poissons qui ne trouvera plus preneurs, et les gosses de banlieues apprendront que le lait est récolté dans les vignes de château Yquem, que c’est pour cela qu’il est hors de prix et donc derrière des grilles dans les magasins .

Et tous le monde en chœur chantera « Sarkozy, nous voila. Toi… »