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Semi-liberté supprimée pour Jean-Marc Rouillan
Publie le jeudi 16 octobre 2008 par Open-Publishing8 commentaires
16 octobre 2008
Semi-liberté supprimée pour Jean-Marc Rouillan
JUSTICE. Selon son avocat, le co-fondateur d’Action Directe a vu son régime de semi-liberté révoqué aujourd’hui par le tribunal d’application des peines (TAP). Explications.
"Ils [les trois juges du TAP] ont estimé sans motivation qu’il y avait lieu de révoquer la semi-liberté", a déclaré Me Jean-Louis Chalanset.
"Pourtant, Jean-Marc Rouillan leur a expliqué clairement le pourquoi de l’interview. Il a déclaré également que, pour la première fois de sa vie, il annonçait dans cette interview qu’il voulait faire de la politique légalement [au NPA d’Olivier Besancenot], et c’est pour cela qu’il retourne en prison", a ajouté Me Chalanset.
"Pour Jean-Marc Rouillan, c’est une lettre de cachet destinée à l’empêcher de faire de la politique."
Jean-Marc Rouillan paye donc au prix lourd ses déclarations à L’Express du 2 octobre, interprétées comme un refus d’exprimer des regrets sur ses actes passés, notamment les deux complicités d’assassinat pour lesquels il a été condamné à perpétuité, avec dix-huit ans de sûreté.
« Je n’ai pas le droit de m’exprimer là-dessus, indiquait Jean-Marc Rouillan. Mais le fait que je ne m’exprime pas est une réponse. Car il est évident que si je crachais sur tout ce qu’on avait fait, je pourrais m’exprimer. Mais par cette obligation de silence, on empêche aussi notre expérience de tirer son vrai bilan critique. »
Ces déclarations « ont profondément troublé l’ordre public », selon le juge d’application des peines, qui avait, dans un premier temps, provisoirement suspendu sa semi-liberté dès le lendemain de leur publication, afin « d’éviter tout nouveau contact avec les médias ».
Pour le parquet, Jean-Marc Rouillan a « enfreint une des obligations qui pesaient sur lui, celle de s’abstenir de toute intervention publique relative aux infractions pour lesquelles il a été condamné ».
Cet après-midi, le TAP a siégé à la prison des Baumettes, et a donné gain de cause au Parquet, qui réclamait la révocation du régime d’aménagement de peine. Rouillan se retrouve à nouveau en prison 24h sur 24.
Depuis décembre dernier, après vingt ans en détention, il sortait la journée, en semaine, pour travailler comme éditeur aux éditions Agone, puis dormait le soir et le week-end en cellule.
Pour son avocat, il n’y avait pourtant « pas d’infraction ». « Il a commenté le silence qui lui était imposé, affirmait Me Chalanset. Ensuite, il y a eu une interprétation, une déformation. » Et un emballement médiatique, alors que l’exigence de repentir, « non mentionnée dans l’arrêt de semi-liberté », ne constitue pas « une notion juridique, mais morale et théologique ».
"Il a simplement commenté une interdiction, et rien n’interdisait de commenter une interdiction", explique l’avocat.
Le TAP en a décidé autrement.
"C’est dramatique pour lui", affirme Me Chalanset, qui va faire appel.
Mais son espoir d’obtenir une libération conditionnelle en décembre s’éteint : "Il faut, auparavant, avoir fait un an en semi-liberté", rappelle l’avocat.
M.H.
Lire également ses propos à Libé
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Messages
1. Semi-liberté supprimée pour Jean-Marc Rouillan, 16 octobre 2008, 20:08
ceci explique aussi peut être ce qu’il s’est passé : ils ont probablement fait ce qu’il fallait pour qu’il n’ait pas fait son année de semi-liberté ?
ils ne voulaient surement pas le laisser sortir pour commencer surtout qu’il ne semble pas être physiquement ni psychologiquement "cassé" par ces 20 années extrêmement et particulièrement dures.
dans nos sociétés de l’image actuelles, il represente surement quelque chose de dérangeant pour leur pouvoirs, comme quoi on peut être révolutionnaire rien que par son existence sans même plus avoir besoin d’armes....
le soutenir est important, bon courage à lui !
1. Semi-liberté supprimée pour Jean-Marc Rouillan, 17 octobre 2008, 22:11
oui certainement gênant,dérangeant ""quand on veux tuer son chien on dit qu’il a la rage""il ne faut pas chercher a comprendre le pourquoi du comment,il remonterait sûrement le moral des troupes.....................s’il était présent,cela angoisse un certain monde !!!!!!!!!!!!!!
2. Semi-liberté supprimée pour Jean-Marc Rouillan, 16 octobre 2008, 20:34
Une des phrases les plus bêtes que j’ai jamais entendu : "J’ai confiance en la justice de mon pays". La justice, que ce soit ici ou ailleurs, n’a jamais dépassé le niveau de la vengeance du style "pour un oeil, les 2 yeux", qui était le sien il y a 2 ou 3 millénaires. Sauf pour ceux qui présentent de bons états de service aux yeux de la classe dominante (Papon, l’assassin de Jaurès qui fut acquitté comme ceux des frères de Tjibaou plus récemment ).
De toute façon, après la "libération" de Marina Petrella, il ne fallait pas s’attendre à autre chose de la part du parti de la haine qui n’aurait pas supporté une 2° victoire consécutive du droit.
Ceci dit j’ai tout de même du mal à comprendre les raisons qui ont poussé Rouillan à accorder une interview à un canard dont les lecteurs ne souhaitent qu’une chose, qu’il crêve.
1. Semi-liberté supprimée pour Jean-Marc Rouillan, 16 octobre 2008, 20:37
Ceci dit j’ai tout de même du mal à comprendre les raisons qui ont poussé Rouillan à accorder une interview à un canard dont les lecteurs ne souhaitent qu’une chose, qu’il crêve.
J’hasarde une hypothèse : gagner un peu de pognon.
Après vingt ans de placard, c’est humain...
Brunz
2. Semi-liberté supprimée pour Jean-Marc Rouillan, 16 octobre 2008, 20:43
Pensées à Georges, Régis, Jean Marc, Florence, Georges Ibraihim et tous les autres
LIBEREZ LES !
3. Semi-liberté supprimée pour Jean-Marc Rouillan, 16 octobre 2008, 21:01
tout simplement peut etre qu’après toute ces années de détentions extrement dures.Il a éprouvé un immense besoin de s’exprimer.
ça a été l’express ça aurait put etre un autre journal. Le premier qui
l’a piégé..
y.t
4. Semi-liberté supprimée pour Jean-Marc Rouillan, 17 octobre 2008, 08:11, par Patrice Bardet
C’est l’Express et Libération (en même temps) qui l’ont sollicité, et les questions étaient posées par les journalistes. N’inversez pas les rôles comme l’a fait Charlie Hebdo dans un titre nauséabond
Liberté de parole pour JMR !
5. Semi-liberté supprimée pour Jean-Marc Rouillan, 26 octobre 2008, 00:32, par bruno M
une pensée toute particulière pour Florence....