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"Si tu as envie de travailler, assieds-toi et attends que ça passe." Proverbe corse
Publie le dimanche 29 février 2004 par Open-Publishing3 commentaires
Les faits
Si vous n’êtes pas un parasite de la société, il est probable que vous passerez environ 80 000
heures de votre vie au travail, soit environ 12 %.
En France, depuis 1870, la population salariée a été multipliée par 4, la productivité du travail
par 20, le produit intérieur brut par 14. Parallèlement, en un siècle et demi, la durée du travail
a diminué de moitié.
L’artisanat est le premier "employeur" national et la France occupe dans ce domaine le premier
rang mondial. Les trois premiers "vrais" employeurs sont le ministère de l’Education nationale, le
ministère de la Défense, et la Poste.
La société de travail temporaire Manpower est le premier employeur aux USA.
Les Françaises touchent en moyenne un salaire inférieur de 25 % à celui des hommes (contre 9 % de
moins au Danemark). A diplôme, expérience et qualifications identiques, on constate encore 13 % de
différence de rémunération.
La profession déclarée par Al Capone sur sa carte de visite était celle de marchand de meubles
d’occasion.
En moyenne, le bureau sur lequel vous travaillez comporte 400 fois plus de bactéries qu’un siège
de toilettes.
En Grande-Bretagne, les restaurants indiens emploient plus de salariés que les industries de la
mine, de la métallurgie et de la construction navale réunies.
On estime à environ 27 millions le nombre de personnes en situation d’esclavage (ce qui inclut
notamment le travail servile, le travail forcé, l’exploitation sexuelle des enfants et les mariages
forcés).
Un peu d’histoire
1830 : La durée hebdomadaire du travail est supérieure à 60 heures.
1841 : Institution du repos dominical pour les enfants.
Révolution de 1848 : La loi fixe, pour la première fois, un maximum journalier : 10 ou 12 heures
selon les lieux.
Troisième République : L’âge minimum pour travailler est porté de 8 à 12 ans, puis à 13 ans, en
relation avec l’obligation scolaire. Le travail de nuit des enfants est limité et le repos
hebdomadaire étendu aux femmes.
1904 : La journée de 10 heures - longtemps différée au prétexte qu’elle diminuerait la production,
la rentabilité du capital et la résistance à la concurrence étrangère - devient effective.
1906 : Les revendications pour l’obtention d’une journée de 8 heures sont au cœur de violentes
manifestations, le premier mai. Le repos dominical est imposé.
1919 : La durée légale du travail est amenée à 8 heures par jour, 48 heures par semaine.
Juin 1936 : C’est le gouvernement du Front populaire : 2 semaines de congés payés par an, semaine
de 40 heures sans perte de salaire, âge minimum porté à 14 ans. Mais, dès 1938, la règle des 40
heures n’est plus respectée...
Mai 1968 : Accords de Grenelle. La loi de 1936 sur la semaine de 40 heures devient effective.
1982 : 39 heures.
2000 : 35 heures.
Du beurre dans les épinards
Une étude américaine réalisée auprès de 10 000 salariés révèle qu’environ 28 % d’entre eux ont
déjà volé leur employeur d’une manière ou d’une autre. Mais parmi ces 28 %, rares sont ceux qui se
comportent avec intelligence. Pourtant, en procédant de manière systématique, vous pouvez
rationaliser ces emprunts et réaliser des bénéfices qui permettront de compléter votre salaire de misère,
afin de partir en vacances dans de bonne conditions.
Chaque année, vous disposez d’environ 210 journées au bureau pour vous servir dans le matériel
disponible. A la fin de l’année, après avoir patiemment accumulé, jour après jour, vous pourrez vous
rendre en Suisse - pays d’Europe où les fournitures de bureau s’écoulent au meilleur prix - afin
de revendre la camelote sous le manteau.
Exemple pratique :
Deux rouleaux de papier toilette (à 1,25 euros l’unité)
Prix de vente en Suisse : 2,50 x 210 = 525 euros
Deux blocs de Post-it (à 2,49 euros l’unité)
Prix de vente en Suisse : 4,98 x 210 = 1045 euros
Une agrafeuse
Prix de vente en Suisse : 16,61 euros x 210 = 3488 euros
Une ramette de papier
Prix de vente en Suisse : 6,81 x 210 = 1430 euros
Cinq enveloppes à bulles
Prix de vente en Suisse : 1,12 x 210 = 235 euros
Quatre marqueurs fluo (à 1,45 euros l’unité)
Prix de vente en Suisse : 5,80 x 210 = 1218 euros
10 stylos-billes (à 0,31 euros l’unité)
Prix de vente en Suisse : 3,10 x 210 = 651 euros
10 crayons (à 0,47 euros l’unité)
Prix de vente en Suisse : 4,70 x 210 = 987 euros
Un taille-crayon
Prix de vente en Suisse : 3,10 x 210 = 651 euros
Un tube de Tippex
Prix de vente en Suisse : 2,88 x 210 = 604 euros
Marge brute d’exploitation :
51,59 euros de larcin quotidien, soit 10 834 euros par an
Moins environ 450 euros pour la location du camion, l’essence et le péage
Bénéfice net : 10 384 euros par an !
(...)
Un risque pour la santé
En plus d’être fatigant et injustement rémunéré (1), le travail est particulièrement dangereux.
Ainsi dans le monde, 270 millions de travailleurs sont victimes chaque année d’accidents du travail, dont 360 000 accidents mortels, et 160 millions de personnes contractent une maladie
professionnelle. Au final, deux millions d’individus meurent chaque année à cause du travail.
Le secteur le plus touché est l’agriculture, qui occupe plus de la moitié des travailleurs dans le
monde. Et comme on pouvait s’y attendre, les victimes sont particulièrement nombreuses dans les
pays du tiers-monde, où sont concentrées les activités les plus dangereuses : agriculture,
bûcheronnage, pêche, exploitation minière…
Le nombre des lésions graves est sensiblement inférieur dans les pays industrialisés, mais ne vous
croyez pas à l’abri pour autant : l’évolution structurelle du travail (dans les pays riches, on
travaille désormais plus dans les services que sur des machines dangereuses) engendre de nouveaux
risques. De nouvelles affections musculo-squelettiques apparaissent, par exemple avec des cas de
maladie professionnelle (épicondylite, tenosynovite) chez des caissières manipulant 900 produits à
l’heure, ou chez des opératrices de clavier exécutant 5 200 mouvements des doigts par heure ; le
stress et les problèmes psychologiques sont également en pleine explosion, sans parler des réactions
asthmatiques et allergiques, ou de l’exposition à des agents cancérigènes comme l’amiante ou
autres. Mais, selon le Conseil Canadien de la Sécurité, la "maladie professionnelle du vingt-et-unième
siècle" pourrait bien être ce qu’on appelle le choc acouslle représente près de 33 % des rentes
versées par
la Sécurité Sociale pour la réparation de l’ensemble des maladies professionnelles.
Mais ce
chiffre pourrait bien augmenter de manière exponentielle dans les prochaines décennies.
Méfions-nous : le coût économique des accidents du travail et maladies professionnelles s’accroît
rapidement. Déjà 4 % environ du PIB mondial disparaissent avec le coût des lésions
professionnelles : absence des travailleurs malades, traitement des maladies, incapacité de travail et pensions
de survivants… Alors avant de travailler, réfléchissez.
(1) Cf. Marx, Karl, Le Capital, Livre 1, PUF
Les lois élémentaires du travail
Ces quelques grands principes sont à méditer et à prendre en compte dans la manière dont vous
gérez votre travail :
Ne vous rendez pas irremplaçable : si vous êtes irremplaçable, vous n’aurez jamais de promotion.
Ce que vous faites n’a pas d’importance : ce qui compte, c’est ce que vous dites que vous avez
fait et ce que vous dites que vous allez faire.
Plus vous serez capable de gérer des tâches pénibles, plus on vous en attribuera.
Vous pouvez vous promener à votre guise, tant que vous gardez l’air préoccupé et que vous gardez
un stylo et un calepin à la main.
Quand un supérieur évoque l’amélioration de la productivité, ce n’est jamais au sujet de son
propre cas.
Absolument tout peut être classé dans le dossier "Divers".
Si vous travaillez efficacement, on vous donnera tout le travail.
Réflexions sur la question
"Il n’est pas d’individu plus fatalement malavisé que celui qui consume la plus grande partie de
sa vie à la gagner."
Henry D. Thoreau
"Le travail, c’est ce qu’on ne peut pas s’arrêter de faire quand on a envie de s’arrêter de le
faire."
Boris Vian
"La vie n’est pas le travail : travailler sans cesse rend fou."
Charles de Gaulle
"Que reste-t-il d’étincelle humaine, c’est-à-dire de créativité possible, chez un être tiré du
sommeil à six heures chaque matin, cahoté dans les trains de banlieue, assourdi par les fracas des
machines, lessivé, bué par les cadences, les gestes privés de sens, le contrôle statique, et rejeté
vers la fin du jour dans les halls de gare, cathédrales de départ pour l’enfer des semaines et
l’infime paradis des week-ends, où la foule communie dans la fatigue et l’abrutissement ? (…) De la
force vive déchiquetée brutalement à la déchirure béante de la vieillesse, la vie craque de partout
sous les coups du travail forcé."
Raul Vaneigem
"Le travail est l’opium du peuple… Je ne veux pas mourir drogué."
Boris Vian
"On dit qu’il y a trois millions de personnes qui veulent du travail. C’est pas vrai, de l’argent
leur suffirait."
Coluche
"L’homme est né pour le travail comme l’oiseau pour voler."
La bible (Le livre de Job)
"Arbeit macht frei." (Le travail rend libre.)
Inscription de bienvenue à l’entrée des camps de concentration nazis
"J’avais pris l’habitude de regarder autour de moi, d’observer ceux que je côtoyais dans la rue,
dans le métro, au petit restaurant où je prenais mes repas de midi. Qu’avais-je vu ? des gueules
tristes, des regards fatigués, des individus usés par un travail mal payé, mais bien obligés de le
faire pour survivre, ne pouvant s’offrir que le strict minimum. (…) Des êtres connaissant leur
avenir puisque n’en ayant pas. Des robots exploités et fichés, respectueux des lois plus par peur que
par honnêteté morale. Des soumis, des vaincus, des esclaves du réveille-matin. J’en faisais partie
par obligation, mais je me sentais étranger à ces gens-là. Je n’acceptais pas que ma vie soit
réglée d’avance ou décidée par d’autres."
Jacques Mesrine
"Dès qu’il n’existe pas de contrainte physique ou autre, le travail est fui comme la peste."
Karl Marx
"Dans la glorification du "travail", dans les infatigables discours sur la "bénédiction du
travail", je vois la même arrière-pensée que dans les louanges des actes impersonnels et conformes à
l’intérêt général : la crainte de tout ce qui est individuel. On se rend maintenant très bien compte,
à l’aspect du travail, c’est-à-dire de ce dur labeur du matin au soir, que c’est là la meilleure
police, qu’elle tient chacun en bride et qu’elle s’entend vigoureusement à entraver le
développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car le travail use la force nerveuse dans
des proportions extraordinaires, et la soustrait à la réflexion, à la méditation, aux rêves, aux
soucis, à l’amour et à la haine, il place toujours devant les yeux un but minime et accorde des
satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société, où l’on travaille sans cesse durement, jouira
d’une plus grande sécurité : et c’
"Pour punir les voleurs et autres malfaiteurs et les forcer à rentrer en eux-mêmes, on les
condamne au travail, on fait d’eux des ouvriers."
Georges Darien
"Les hommes travaillent généralement trop pour pouvoir encore rester eux-mêmes. Le travail : une
malédiction que l’homme a transformée en volupté. Œuvrer de toutes ses forces pour le seul amour du
travail, tirer de la joie d’un effort qui ne mène qu’à des accomplissements sans valeur, estimer
qu’on ne peut se réaliser autrement que par le labeur incessant - voilà une chose révoltante et
incompréhensible. Le travail permanent et soutenu abrutit, banalise et rend impersonnel.
Le centre
d’intérêt de l’individu se déplace de son milieu subjectif vers une fade objectivité ; l’homme se
désintéresse alors de son propre destin, de son évolution intérieure, pour s’attacher à n’importe
quoi : l’œuvre véritable, qui devrait être une activité de permanente transfiguration, est devenue
un moyen d’extériorisation qui lui fait quitter l’intime de son être. Il est significatif que le
travail en soit venu à désigner une activit
Pour trouver un bon travail, refusez de vous laisser abattre
Monsieur le directeur,
Suite à votre courrier du 21 avril, j’ai le regret de vous informer que je suis dans
l’impossibilité d’accepter votre refus de m’offrir le poste de responsable du marketing dans votre entreprise.
J’ai été particulièrement sollicité cette année par de nombreuses lettres de refus, et il m’est
impossible de toutes les accepter. Aussi, malgré l’attention particulière que j’ai apporté à l’étude
de votre argumentaire, je n’envisage pas de tenir compte de votre courrier.
En regrettant de ne pouvoir vous transmettre une meilleure réponse, je vous dis à lundi, et vous
prie d’accepter, Monsieur le directeur, mes sincères salutations.
http://oeil.electrique.free.fr/article.php?numero=31&articleid=538
Messages
1. > "Si tu as envie de travailler, assieds-toi et attends que ça passe." Proverbe corse, 29 février 2004, 20:52
Bella Ciao est un collectif humaniste et pour la liberté des peuples et des Hommes... C’est pour cela que je vous demande de changer le titre de votre article qui est une insulte à mon peuple. S’arreter sur ce type de cliché est la première forme du racisme, et peut inciter certaine personne à la haine.
Merci
1. > "Si tu as envie de travailler, assieds-toi et attends que ça passe." Proverbe corse, 29 février 2004, 23:30
moi aussi je suis Corse mais ca n’empeche pas l’humour..
Barth
2. > "Si tu as envie de travailler, assieds-toi et attends que ça passe." Proverbe corse, 2 mars 2004, 00:45
Le travail c’est "la santé", ne soit pas égoïste pense aux autres.
Je suis Corse et j’aime les blagues, sur les belges, les français, les arabes et aussi sur les corses... il faut rire pour être heureux ! Ne pas confondre racisme et humour !!