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Siné porte plainte après avoir reçu des menaces de mort
Publie le dimanche 3 août 2008 par Open-Publishing4 commentaires
de Mathieu Carbasse
L’ancien chroniqueur de Charlie Hebdo a déposé une plainte contre X après avoir reçu des menaces de mort par le biais d’emails et de coups de téléphone anonymes. Contacté, le chroniqueur explique les raisons de son recours.
Qu’est-ce qui vous a poussé à porter plainte ?
– Je suis allé au commissariat de Noisy-le-Sec pour porter plainte contre X pour "menaces de mort". Depuis quelques jours, je reçois des emails d’insultes d’un type qui se fait passer pour Mordechai Anielewicz, un héros du ghetto de Varsovie, et qui veut me planter "20 cm d’inox dans le bide". Sur le site de la Ligue de défense juive, il me traite aussi de "fils de pute", de "vieux schnock"…

Et puis je reçois aussi des coups de fils à 11 heures du soir et c’est ma femme qui doit raccrocher. Déposer une plainte, je n’y tenais pas trop mais ma femme commence sérieusement à avoir les boules. J’ai même acheté une bombe lacrymo. Parce que je n’ai pas droit au port d’arme.
A quel genre d’accueil avez-vous eu droit au commissariat ?
– J’ai été reçu en triomphe, les flics me disaient de ne "pas laisser tomber" parce qu’"il y a des cons partout". J’ai vraiment été surpris par leur réaction, d’autant plus que, d’habitude, quand j’entre dans un commissariat, c’est parce que je les ai insultés ou pour faire un tour en cellule de dégrisement. Ils m’ont même proposé de mettre un flic devant ma porte mais je m’en fous.
Avez-vous une idée de qui se cache derrière ces menaces ?
– C’est sûrement un mec du Bétar, un groupuscule interdit par la police avec qui j’ai déjà eu des problèmes il y plus de quarante ans. A l’époque [en 1967, ndlr], j’avais fait une expo contre Israël dans une boutique près du Palais Royal. La nuit après le vernissage, ils avaient tout cassé, vitrine y compris…
Le pire, c’est qu’on ne sait même pas s’ils sont pro-juifs. Ils ne sont peut-être qu’une vingtaine mais, en tous cas, ce ne sont pas des rigolos, des gars qu’il faut prendre à la légère.
Et puis, on commence à les connaître. Quand Tardi avait illustré "Voyage au bout de la nuit" de Céline, ils l’avaient fait chier pendant dix ans. D’ailleurs, depuis, il ne répond plus au téléphone. Moi, je ne veux pas en arriver là.
C’est comme Goldnadel [président d’Avocats sans frontières, ndlr], ça ne m’étonnerait pas que ce provocateur soit là-dessous. J’ai aussi entendu dire que Val ou Askolovitch allaient dorénavant condamner la moindre critique contre les juifs. Au vu de la croisade qu’ils mènent, ça ne m’étonnerait pas.
Interview réalisée par Mathieu Carbasse
– http://tempsreel.nouvelobs.com/spec...
Messages
1. Siné porte plainte après avoir reçu des menaces de mort, 3 août 2008, 20:32, par L’Emmerdeur
Et pendant qu’on s’acharne sur un antisémite qui n’en est pas un, on laisse des sans-papiers se faire expulser, des lois de merde passer, les fichiers Cristina et Edvige prendre de l’ampleur, on se tait devant les souffrances de Marina... Te laisse pas faire, Siné, et vive l’anarchie !
L’Emmerdeur.
2. Siné porte plainte après avoir reçu des menaces de mort, 3 août 2008, 21:26
Il a bien du courage ! Parce que si il croit qu’il existe un juge en France pour compromettre sa carrière en déplaisant au petit de l’Elysée et à sa chienne de garde de Vendôme il se fait beaucoup d’illusions. Ce qui est étonnant de sa part... Encore que je n’ai jamais compris comment Siné ne s’était pas aperçu qu’il bossait depuis pas mal de temps pour un canard de néo-cons à la sauce hexagonale.
1. Siné porte plainte après avoir reçu des menaces de mort, 3 août 2008, 22:32
Siné, nous aurais-tu tous rendus fous ?
Par Esther Benbassa | Historienne, dir. d’études à l’EPHE, Sor... | 27/07/2008 | 02H06
C’est à se demander si Voltaire, le « raciste et antisémite » de Bernard Henry-Lévy (voir son article dans Le Monde daté du 22 juillet) pourrait encore critiquer les religions ! Pas sûr.
Chez nous, on se bat pour des idées…
Tout ce brouhaha autour de la liberté d’expression dénote au moins qu’en France on a encore envie de se battre pour les idées et les mots. Ce qui n’est pas si désagréable à constater. Surtout en cette saison plus propice à l’assoupissement intellectuel qu’aux joutes verbales. Ceci étant, la passion qui anime les défenseurs et les détracteurs de Siné – qui a eu le malheur d’écrire dans Charlie Hebdo : « Jean Sarkozy vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée juive et héritière des fondateurs de Darty. Il fera son chemin dans la vie ce petit » –, cette passion-là cache mal l’instrumentalisation à outrance, par différents « partis », d’une affaire d’un intérêt somme toute limité. Et au milieu de tout cela, des avocats convaincus de la liberté d’expression, les déçus de la gauche, ceux qui ont peur de Sarkozy et ceux qui simplement aiment à se faire peur…
Question de goût, Siné ne me fait pas rire, Charlie Hebdo non plus, et encore moins certains de ceux, de Philippe Val à Caroline Fourest, qui y écrivent, et dont le laïcisme militant est passablement irritant quand il se donne d’abord pour cible l’islam. Mais là aussi les heureuses exceptions ne manquent pas, bien sûr. Reste que la déliquescence de la gauche, la disparition des idéologies, le délitement des solidarités ouvrières, l’apparente absence de grandes causes qui mériteraient qu’on s’investisse font que chaque micro-affaire peut, du jour au lendemain, tourner au combat de titans, faire couler beaucoup d’encre et provoquer des dérives.
Ce qu’a écrit Siné n’est pas tout à fait net. Qualifier Siné d’antisémite l’est aussi peu. On accuse aujourd’hui avec de plus en plus de légèreté d’antisémitisme ceux avec qui on n’est pas d’accord. Surtout lorsqu’il s’agit du conflit israélo-palestinien. À force de brandir à tout bout de champ cet épouvantail, on ne sait plus qui est vraiment antisémite et qui ne l’est pas. Un brouillage qui au lieu d’éradiquer le mal l’entretient, en occultant les vrais antisémites.
Qui donc est à l’abri ?
Qui peut prétendre aujourd’hui qu’il ne sera pas un jour taxé d’antisémitisme ? Tout glissement de langage peut charger d’infamie celui qui l’a commis. Est-ce qu’on dira de Laurent Joffrin, directeur de Libération, qu’il est antisémite parce qu’il utilise le mot de « race » en parlant des Juifs dans son article publié le 25 juillet dans son journal, pour défendre Philippe Val ? Dans un autre contexte, il se serait sûrement trouvé des gens pour lui intenter, avec ça, un procès. Même si, par la suite, il rectifie son propos sur le site web du journal, signalant qu’il a voulu parler d’« origine » ou de « communauté » plutôt que de « race ». Je le crois volontiers, je suis même convaincue qu’il a utilisé le mot « race » par inadvertance, voulant par là donner plus de force à son propos… Eh oui, voilà comment un terme employé par mégarde peut facilement vous faire classer dans le mauvais tiroir. Surtout celui de « race », surchargé d’histoire négative, voire génocidaire. Et lors même qu’il s’agit d’un grand journaliste comme Laurent Joffrin, sur qui ne pèse évidemment aucun soupçon de racisme. Mais les mots dépassent la pensée. Et parfois dans la presse un peu plus vite qu’ailleurs, ce qui la décrédibilise un peu plus, hélas.
Puis-je aussi rappeler, toujours à propos de ce rebond paru dans Libé, que l’islam n’est pas seulement une religion mais aussi une culture. Et que le judaïsme est aussi une religion, pas seulement une appartenance à un peuple, une loyauté due aux siens. Le judaïsme peut être un choix de religion – on peut s’y convertir –, une éthique, une vision du monde. À l’instar d’ailleurs de l’islam. Le judaïsme n’est pas seulement question d’origine, ou de communauté, et encore moins de race. Islamisme n’est pas islam, ultra-orthodoxie n’est pas judaïsme, et fondamentalisme n’est pas christianisme. Et l’on peut critiquer les religions, toutes les religions, les curés, les imams, les rabbins (par précaution, toutefois, je m’abstiendrai pour ces derniers…).
Puis-je enfin suggérer modestement à M. Joffrin, que j’apprécie tant comme journaliste et comme auteur, de relire La France juive de Drumont, les écrits de Maurras, et ce Je suis partout (un ou deux numéros suffisent) où officiait Brasillach ? Pas sûr qu’après un tel détour il ait encore envie d’y comparer Siné qui, à côté d’eux, fera bien pâle figure. Et face aux attaques qu’on trouve contre le capitalisme juif et son symbole, les Rothschild, chez les auteurs cités par M. Joffrin, la phrase de Siné n’aura même pas l’air d’une copie. Quant aux débats de la gauche pour savoir s’il fallait ou non défendre Dreyfus, qu’elle trouvait trop bourgeois, certes ils ont bien eu lieu. Ajoutons toutefois qu’il n’y a pas eu non plus beaucoup de Juifs, au début, pour se lancer dans la bataille, à part Mathieu Dreyfus, le frère, et Bernard Lazare. Et que c’est tout à l’honneur de la gauche d’avoir finalement pris son parti.
L’intelligentsia nouvelle tendance
Comme on l’a vu, le plus probe et le mieux intentionné des journalistes n’est pas à l’abri d’approximations sur lesquelles il sera toujours facile d’ergoter. Bernard-Henri Lévy non plus. N’aurait-il pu à plus juste titre exercer son sens critique et déployer sa brillante rhétorique pour défendre ce manifestant palestinien, les mains attachées dans le dos et les yeux bandés, sur lequel a tiré un soldat israélien ? La vidéo projetée à la télévision israélienne venait tout juste de faire scandale, quand on commençait à parler de la fameuse phrase de Siné. Comment un intellectuel engagé comme lui a-t-il pu faire une telle impasse et consacrer un énorme article à Siné, quand son attention aurait pu être attirée également ailleurs ?
Il fut un temps où les intellectuels d’« origine » juive portaient haut les grandes causes qui dépassaient largement les intérêts de leur tribu, tel le combat pour l’égalité civile des Noirs aux États-Unis. Disons que c’est désormais le passé. Et que la mode est aux dénonciations des méchants qui en veulent aux Juifs. Si la vigilance contre l’antisémitisme et tous les racismes ne se négocie pas, et si l’antisémitisme n’a certes pas disparu, et si le combattre est le devoir d’un citoyen responsable, il se pourrait que l’excès de vigilance produise des effets contraires.
Quant aux sites internet, blogs, réactions dans les forums en tous genres, l’hystérie qui s’y déploie en l’occurrence me paraît aussi intolérable. Entre les « réactions antisémites (…) cachées sous le voile pudique d’un antisionisme » vilipendées par SOS-Racisme (toujours dans le Libération du 25 juillet), la fantasmagorie nourrie de complots antisémites d’un Claude Askolovitch, la dénonciation, par Pierre Assouline et B.-H. Levy, des métaphores zoologiques d’un Alain Badiou (qui a traité de « rats » les socialistes passés au sarkozysme) métaphores qui seraient la marque du fascisme (pour ne pas dire plus), les listes de pétitionnaires pro-Val ou pro-Siné qui fusent de toutes parts, difficile de savoir où donner de la tête. Que va-t-il donc sortir de tout cela ?
Pour répondre à cette douloureuse question, citons La Fontaine : « Une montagne en mal d’enfant (…) accoucha d’une souris »… La Fontaine qui ajoutait : « Quand je songe à cette Fable / (…) Je me figure un Auteur / Qui dit : Je chanterai la guerre / Que firent les Titans au Maître du tonnerre. / C’est promettre beaucoup : mais qu’en sort-il souvent ? / Du vent. »
3. Siné porte plainte après avoir reçu des menaces de mort, 4 août 2008, 00:57, par ELECTRO
Pour Siné, Contre le Peloton des tout-Juste
A ce stade de la compétition, de la polémique, de l’audimat, de la lutte, de la concurrence, victimaire forcément, de la révolte, chacun choisira son mot – nous retiendrons le dernier- l’enjeu n’est plus la teneur exacte des propos de Siné.
Qu’importe ! Elle ne l’a jamais été. A aucun moment.
De toute façon, en matière de teneur, chez Siné, mis à part celle en alcool, rien n’est sur, rien n’est clair. Peut être le secret de sa longévité. Mieux, de sa brute lucidité. Encore mieux, du brut de brut dont on fait encore les meilleurs cidres, ceux des meilleures gueules de bois qui libèrent la parole, enfin sincère, sur le désespoir de la Condition Humaine. Pour sur ! Porter cette parole n’est pas l’affaire de n’importe qui. Le père Siné est sûrement un vieux con mais uniquement par la force de l’age ! Tout le monde ne peut en dire autant et certainement pas son jeune et fringant premier procureur. Pour le reste, dans ce cher vieux pays, quand on a eu le cran de porter certaines Valises, on est en droit d’attendre un minimum de courage ou de vaillance. Du Panache ? Des nèfles ! Coups tordus par journaux interposés. Cabales à trois bandes de copains. Archives expurgées de tout contexte. Récidives sans prescription. Et du coté de son ADN ? Ca viendra. J’oubliais, l’homo phobie défile aussi, fière. C’est gai. J’oubliais encore, décidemment, les Harkis. Sont-ce les mêmes qu’à Montpellier, ceux de Georges Frèche ? Mais où donc aviez vous publié votre pétition à l’époque ? Votre devoir de mémoire relève de la sélection par Habitus, naturellement. Rien sur les Arabes, vous êtes sûr ? Vous n’avez rien trouvé de ce coté ? Un délit mineur à vos yeux qui ne mériterait même pas un PV dans votre carnet à souche.
Siné devrait franchement se méfier : aucun dessin, aucun propos sur les nains de jardin ? Même il y a 30 ans ?
C’est à regretter d’autres temps ! Une petite rafale à Clamart, une balle dans la nuque sur un trottoir, ça avait quand même plus de gueule. Mais non, l’Epoque est au poison médiatique, aux conciliabules de courtisans, à la rumeur colportée comme une maladie honteuse, en dessous de la ceinture.
Et pourtant quel singulier manque de couilles !
En soi, la marque d’un déclin, d’une débandade. La vertu sans terreur est une impuissance. Robespierre revient donc couper ces quelques têtes car la mode est aux belles cervelles remplies de suffisance. C’est tendance. Pourtant, un petit coup de boule aurait suffit. Même pas, il faut s’adresser aux footballeurs, c’est dire le niveau de lâcheté de nos zéros médiatiques et intellectuels, Moins de QI qu’un footballeur. Moins de courage qu’un corbeau. Molière acceptait les duels mais nos modernes précieuses ridicules se voiturent vers les toutes dernières commodités de la conversation : l’amalgame comme argument, une doxa comme encyclopédie.
Chez ces gens-là, il faut du propre et de la politesse. Pas de gros mots. Pas d’outrance. Toujours sous les limites de leur acceptable pour ces nouveaux jésuites. L’union bénie de Mr Propre et de la mère Denis, épurateurs médiatiques, lessiviers d’éditoriaux. La gomme et les ciseaux pour outils de travail. Le licenciement pour salaire. Ils se couronnent gardes de la barrière entre l’humour et la caricature. Pour aller au delà de cette nouvelle ligne de démarcation, adressons nous à qui ? Hortefeux ne délivre que des retours. Faut-il s’adresser à BHL pour les ausweiz ? On peut le penser après tous ses papiers hygiéniques.
Ces nouveaux directeurs de conscience se prétendent ainsi, nouvelles Lumières de ce peuple de Gaulois. Quelle blague ! Lumières ? Des lampes de chevet alors.
Ils daignent nous éclairer. Quelle farce ! Ils tiennent la chandelle.
Il était une fois vingt prétendus tout-Juste statuant sur l’âme d’un bête et méchant Gentil. Piochons au hasard certaines de leurs accusations. L’aléatoire, seul, sera plus équitable que leur instruction à charge :
« …quand on acceptera de lire et entendre, vraiment lire et entendre… » (Le Monde)
Voilà bien le plus méprisant des arguments : Nous autres, les sans-grade, sommes donc sourds et aveugles. Nous ne vous comprenons que trop bien. Rappelons donc à ces juges auto désignés que Thémis est aveugle. Quand à la surdité, c’est au choix, celle du sage Kikazaru puisque nous sommes vos singes ou celle d’éternels adolescents masturbateurs.
« …à savoir qu’une fois de trop,… » (Le Monde), « … »ce qu’a écrit et dit Siné depuis trente ans » (Le Monde)
Voilà bien le plus contradictoire des arguments : La récidive. Qu’avez vous fait pendant ces trente dernières années ? Vous alimentiez un dossier de police en attendant les nouvelles lois ? Et bien requérez maintenant, une peine plancher pour Siné sera le minimum ? En matière de grosse saloperie, l’antisémitisme par exemple, il ne saurait y avoir un fois de trop puisque la Loi ne peut tolérer une seule fois. Un tel aveu de laxisme vous disqualifie d’office.
« Entre autres outrances, nous avons été attristés de voir Plantu dans L’Express se distinguer en croquant Philippe Val en nazi »(Le Monde), « que ni ses menaces » [de Siné]. (Le Monde)
Voilà le bien plus menaçant des arguments : Il en est donc des outrances comme de l’humour, il y en a de tristes encore, un peu, tolérées, et d’autres déjà condamnées. Quant à la distinction, pour Plantu, cela sonne comme une menace. Celles de Siné ? Lesquelles ? L’appel à la justice en serait une ? De la part du plus éminent juriste présent sur votre liste, cela sonne mieux qu’un aveu, un mensonge subliminal.
« Pourquoi ne pas admettre l’évidence » (Le Monde)
Et voila enfin le plus vulgaire : Traditionnelle évidence, irréfragable, la marque de fabrique des procureurs les plus fidèles à l’Epoque, au Régime. Cet appel au sens commun se veut populaire. Nous admettons les hypothèses, les critiques, nos erreurs, nos excès, nos failles, les dettes surtout d’honneur. Les évidences, elles, s’admettent d’elles mêmes. Bref, c’est raté, admettez le !
Ecce Homo ! Notre vieux Siné, transformé en petit Capitaine perdu dans cette tempête de boue que vous avez déchaînés. Capitaine ? Siné ! Quelle inconvenance ce mot-là, ici même ! Vous en voulez le monopole ? Zola détestait les monopoles, ceux des mines dans lesquelles vous ne mettrez jamais les pieds, ceux des grands magasins que vous fréquentez par contre, pour votre plus grand bonheur. Je vous entends déjà proférer « N’avez-vous pas honte !? ». Sûrement pas, quoique. Vous n’auriez pas tout à fait tord sur le fond. Grader en Capitaine un antimilitariste notoire relève d’un paradoxe tellement délicieux que s’en est honteux.
Quant au reste, tout le reste, une seule formulation me paraît adaptée, par dégoût, par honte, par dépit et bientôt par colère, votre collègue Delegorgue la récitait si bien : « la question ne sera pas posée ». J’en garderais néanmoins une seule, sentencieuse. Un détail pour le diable. Pourquoi vingt signataires ? Un seul n’aurait pas suffit, c’est certain. Cent eût été trop. Alors vingt. Admettons. Mais vingt, pour des apôtres, c’est encore trop. Pour un jury aussi. Pour des procureurs, c’est pléthore ! Je ne vois qu’une seule solution : Pour un peloton d’exécution. La c’est parfait.
Mais n’oubliez pas que dans cette guerre, celle de la Liberté réelle contre vos libertés formelles, nous avons déjà un avantage certain sur vous : notre premier martyr, un petit vieux, est bientôt ressuscité. Les fantômes ne font peur qu’aux petits bourgeois.