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Solidarité avec Faty, licenciée par Arcade pour son rôle dans la lutte contre l’exploitation
Publie le dimanche 23 mai 2004 par Open-PublishingTout le monde s’en souvient : en février 2003, une trentaine de femmes de chambre
salariées de la société Arcade, mais travaillant de fait pour le groupe ACCOR,
faisaient céder leur employeur, au bout d’un an de grève. Une grève qui avait mis en
lumière et fait connaître au grand public les conditions de travail quasi
esclavagistes qui leur étaient imposées.
Arcade est une de ces sociétés sous-traitantes qui assurent le nettoyage dans les
locaux d’entreprises diverses. Et notamment dans les chambres de la majorité des
hôtels français du groupe ACCOR (Etap, Formule 1, Frantour, Ibis, Mercure, Novotel,
Sofitel.). Pour cela elle embauche essentiellement des femmes immigrées, sachant
souvent à peine lire ou écrire, parfois sans papiers, donc en position de grande
faiblesse face à leurs exploiteurs. La sous-traitance, c’est les conditions de
travail du tiers monde introduites chez nous, dans l’ignorance et l’indifférence
générale.
Par leur longue lutte, les grévistes, bien que minoritaires, avaient obtenu des
résultats : la direction d’ACCOR, directement mise en cause, avait dû élaborer une
« charte » préconisant un relatif alignement des conditions de travail des salariés
de la sous-traitance sur celles des salariés du groupe ; et, par contrecoup, la
direction d’Arcade avait fini par signer un contrat entérinant notamment une baisse
des cadences imposées, principale revendication des grévistes.
Pourtant, un an plus tard, on s’aperçoit que la direction d’Arcade revient peu à peu
sur ses engagements et renoue, partout où elle peut jouer sur la peur et l’ignorance,
avec ses pratiques antérieures : heures sup non enregistrées donc non payées,
horaires contractuels non respectés, cadences accélérées, cartes Orange non
remboursées.
Mais pour mener cette contre-offensive, la direction d’Arcade doit briser les
résistances. Rien d’étonnant, donc, à ce que Faty Mayan, qui avait joué un rôle de
premier plan dans la grève et qui, en tant que déléguée syndicale SUD et membre du
CHST et du CE, continue à mener la lutte au quotidien, soit la première visée. Sous
prétexte de dépassement de ses heures de délégation, elle vient d’être licenciée.
Bien qu’entériné par l’inspectrice du travail, le dossier de licenciement présente de
nombreuses failles sur le plan juridique, que son syndicat compte bien mettre en
lumière devant les diverses instances qu’il a saisies. Mais nous savons à quel point
les procédures peuvent traîner en longueur.
C’est pourquoi nous pensons qu’il faut dès maintenant montrer à la direction d’Arcade
que Faty n’est pas isolée et qu’en cherchant à se débarrasser d’elle, elle ne fait
que revivifier le soutien dont avaient bénéficié ces femmes qui avaient brisé la peur
et osé affronter leur employeur.
POUR L’AIDER A POURSUIVRE LA LUTTE,
MANIFESTONS NOTRE SOLIDARITE PAR TOUS LES MOYENS
Partout où c’est possible, dénonçons publiquement ce licenciement.
Signer et faire signer des pétitions, écrire pour protester à la direction d’Arcade
(80 rue du Fbg-St-Denis, 75010) ou à ses donneurs d’ordres (Accor, DRH, 33 av. du
Maine, 75015), est à la portée de chacun.
Protester collectivement auprès des entreprises et institutions qui recourent aux
services d’Arcade, surtout quand on y travaille, est encore plus efficace. Cessons
d’oublier l’existence de ceux qui nettoient nos bureaux ou nos chambres d’hôtel !
Enfin, tout soutien financier, même limité, aidera Faty et sa famille à résister le
temps nécessaire à sa réintégration.
Collectif de solidarité avec Faty et les salariés d’Arcade
Contact : fatysolidarite@hotmail.com Contact SUD : 01.42.43.12.24 ou
federationsudrail@wanadoo.fr
Chèques à l’ordre de SUD Propreté et services, à envoyer à SUD Rail, 17 boulevard de
la Libération, 93200 Saint-Denis, en indiquant au dos du chèque "solidarité avec
Faty".
Infos sur la grève des salariées d’Arcade de 2002-2003 sur le site :
http://www.ac.eu.org/article.php3?id_article=73