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Solidarité avec les résidents de la cité Universitaire d’Antony !
Publie le mercredi 8 juillet 2009 par Open-PublishingCité U d’Antony : Destruction de 548 logements et des centaines d’expulsions !
Solidarité avec les résidents d’Antony ! Leur combat est aussi le nôtre !
Situation inquiétante à la cité U Jean Zay à Antony
En août 2004, Patrick devedjian, alors ministre des libertés locales, fait voter une loi qui permet ouvertement la privatisation des résidences universitaires. En effet, la loi sur les responsabilités locales permet le transfert des cités U et de leurs terrains aux communes. Leur gestion pourra alors être faite par la communauté d’agglomération, signant ainsi la fin de l’attribution des chambres sur critères sociaux.
C’est grâce à cette loi que la Communauté d’Agglomération des Hauts-de-Bièvres (CAHB) devient gratuitement propriétaire de la résidence Jean Zay à Antony, en décembre 2008. Le 1er juillet 2009, Georges Siffredi, président du CAHB, et Patrick Devedjian, président du Conseil Général des Hauts-de-Seine, tous deux UMP, annoncent officiellement la destruction du bâtiment C de cette cité U afin d’y mener des projets plus rentables.
Avec ses 2100 chambres, la cité U d’Antony est l’une des résidences universitaires les plus grandes d’Europe. Aujourd’hui, avec ce projet de démolition, c’est 548 logements de la résidences qui vont disparaître d’un coup. À terme, Siffredi a déclaré ne vouloir garder que 1200 à 1300 logements sur ce site, estimant que « le sud du département est assez fourni en logements étudiants » !
Déjà en 1986, un soit-disant plan de restructuration du bâtiment B de la cité U d’Antony a débouché, non pas sur de nouvelles chambres étudiantes, mais sur la destruction du bâtiment remplacé alors par des centaines de bureaux toujours non-occupés, une sous-préfecture et un hôtel de police !
Rappelons tout de même que Pecresse déclarait l’année dernière que l’objectif du gouvernement dans les quatre années à venir serait le logement étudiant, et promettait la construction de 5000 logements par an jusqu’en 2012. Au vu de la situation actuelle de la plus grande cité universitaire de France, la promesse va être difficile à tenir. Quant à Patrick Devedjian, désormais nommé ministre de la relance, tient apparemment bien son rôle. Sa vision pour pallier à la crise est en effet particulière : Relancer l’économie pour les plus riches en leur offrant des terrains immobiliers juteux, et chasser les plus pauvres qui y habitent.
La position du Crous et des syndicats de cogestion
Mais la CAHB n’est pas seule responsable de la situation actuelle. Le Crous n’a jamais cherché a dénoncer cette situation. En tant qu’organisme social, le premier de ses devoirs aurait été de dénoncer ce transfert de propriété et mettre tous les moyens en œuvre pour récupérer le bâtiment et garantir le logement à tous les résidents qui y vivent. Mais lui qui a prouvé depuis longtemps déjà qu’il préfère la rentabilité à la mission sociale se retrouve finalement dans une situation confortable. Il se défausse de toutes responsabilités dans cette histoire et facilite le travail des spéculateurs immobiliers. Depuis maintenant un mois, les résidents du bâtiment C reçoivent par centaine des courriers d’expulsion de la part du Crous. Ne pouvant plus reloger tout le monde, le Crous fait de la place. Comme à son habitude les motifs d’expulsion sont complètement aberrants, et les méthodes employées pour chasser les résidents sont toujours aussi crapuleuses. C’est par exemple le cas de cet étudiant en première année, qui a toujours réglé son loyer dans les temps, et qui reçoit une lettre d’expulsion au motif d’avoir fait trop de bruit un soir dans sa chambre, alors qu’il recevait des amis pour fêter la fin d’année. D’autres ont vu la serrure de leur chambre changée alors qu’ils étaient au dehors, les empêchant de rentrer chez eux et de récupérer leurs affaires. Ces méthodes ne sont pas sans rappeler ce que nous avons vécu ici à Nanterre en décembre 2008, où pendant les travaux de réhabilitation du bâtiment F, le Crous, en pleine période de trêve hivernale, démontait la fenêtre des chambres des résidents, les obligeant de faite à quitter les lieux ! Ce n’est pas sans rappeler non plus le cas de Davina et Amadou, étudiants étrangers et résidents sur la cité U de Nanterre que le Crous a tenter d’expulser durant cette même période de trêve hivernale, et dont l’occupation du bâtiment par les résidents solidaires et l’ARENE a réussi à mettre un terme à cette situation en obtenant un relogement pour ces deux personnes.
Le syndicat de cogestion UNEF, qui à travers les différents Conseils d’Administration participe depuis toujours à toutes les décisions menées par le Crous, s’étonne de « la discrétion inhabituelle avec laquelle est menée l’actuelle procédure » sur la cité U d’Antony et « demande des explications ». L’UNEF s’indigne de ne pas être concertée dans toutes ces démarches. Nous, nous n’avons pas besoin d’explications. Nous avons déjà compris. Seule une mobilisation nous permettra de nous faire entendre et de faire respecter nos droits. Par ailleurs, l’Unef n’a aucune intention de placer les résidents de la cité U Jean Zay au centre de la mobilisation. Il le prouve déjà en essayant de cacher les divers rendez-vous avec les responsables du CAHB ou encore du Crous et en ne tenant pas informé les résidents des discussions qui sont tenues.
Il est important que chaque résident se mobilise et rappelle au Crous la mission sociale à laquelle il se doit de répondre. Les étudiants les plus défavorisés sont les premiers touchés par toutes ces attaques, alors qu’ils devraient être les premiers à pouvoir bénéficier d’un logement en cité universitaire. Pourtant c’est bien eux que le Crous ne cesse de chasser depuis maintenant plusieurs années, opérant un véritable « nettoyage social » au sein des cités universitaires. La preuve en est l’augmentation du loyer qu’ont connu les résidents de Nanterre, où après les fameux travaux de rénovation, le prix des loyers a flambé en passant de 132€ à 210€ lors de la rentrée dernière, soit une augmentation de 58%. Les étudiants étrangers sont eux aussi très touchés par cette logique financière. Les étudiants ERASMUS devront débourser 310€ cet été pour une chambre de 10m² à Nanterre, et les étudiants venant d’autres pays sont de plus intégrés dans les cités U sous des contrats spécifiques (C.O.D.D, Contrat d’Occupation à Durée Déterminée), qui les chassent au bout de 9 mois en résidence sans recours possible. Le Crous est devenu une véritable entreprise qui cherche à accroître par tous les moyens ses bénéfices.
La lutte des résidents d’Antony est aussi la nôtre
Ainsi nous saluons et soutenons les résidents de la cité U d’Antony qui s’organisent depuis plusieurs semaines. Contrairement aux discours que l’on entend dans les média, nous n’avons pas affaire à une mobilisation de l’Unef mais à un véritable mouvement mené par les résidents qui sont les premiers acteurs de la mobilisation en cours. Le combat qu’ils mènent est aussi le nôtre et nous seront présents avec eux dans cette lutte. Nous savons qu’il est important que les étudiants des différentes cités U doivent désormais se regrouper. La solidarité et la lutte commune pour défendre nos droits ne doit plus s’arrêter aux portes de chaque cité u, mais doit se propager à toute l’académie. À nous de nous organiser, de garder contact et d’être là à chaque nouvelle injustice que le Crous applique aujourd’hui sans aucune inquiétude. Ne nous laissons pas enfermer dans l’isolement qu’il cherche à créer entre les différentes cité U, et au sein même d’entre elles. Il est urgent de créer un Comité de Défense du Logement Social Étudiant et de porter ensemble les revendications et actions qui permettront de nous faire respecter !
LA SOLIDARITÉ EST NOTRE ARME !
CRÉONS UN COMITÉ DE DÉFENSE DU LOGEMENT SOCIAL ÉTUDIANT !
CONTRE LA POLITIQUE DE RENTABILITÉ DU CROUS !
POUR LA CONSTRUCTION DE CITÉ-U PUBLIQUES ET SOCIALES !
ARENE
Association des REsidents de NanterrE
areneparis10@hotmail.fr
http://agen-nanterre.over-blog.com/article-33571665.html