Accueil > Soutien à la révolution libyenne ! Khadafi dégage ! Déclaration de la IVe (…)

Soutien à la révolution libyenne ! Khadafi dégage ! Déclaration de la IVe Internationale.

Publie le vendredi 4 mars 2011 par Open-Publishing
7 commentaires

L’onde de choc des révolutions tunisienne et égyptienne continue à se diffuser dans tout le monde arabe et au-delà. Depuis plusieurs jours, c’est la Libye qui est au centre de la tourmente révolutionnaire. Les évènements évoluent de jour en jour, d’heure en heure, mais tout dépend aujourd’hui de l’extraordinaire mobilisation du peuple libyen. Des centaines de milliers de Libyens sont montés, souvent à mains nues, à l’assaut de la dictature de Khadafi. Des villes et des régions entières sont tombées aux mains du peuple insurgé. La réponse de la dictature a été sans pitié : répression impitoyable, massacres, bombardements des populations à l’arme lourde et par de frappes aériennes. Aujourd’hui, c’est une lutte à mort entre le peuple et la dictature.

Une des particularités de la révolution libyenne par rapport aux révolutions tunisienne et égyptienne, c’est l’éclatement de l’appareil policier et militaire, ce sont les affrontements au sein même de l’armée, la division territoriale de la confrontation entre régions et villes contrôlées par les insurgés et la région de Tripoli s’appuyant sur la force militaire de la dictature. La dictature libyenne représente trop d’injustices sociales et démocratiques, de répression, d’atteinte aux libertés et aux droits élémentaires. Elle doit être chassée.

La révolution libyenne s’intègre dans tout un processus qui couvre tout le monde arabe, et au-delà en Iran ou en Chine. Les processus révolutionnaires en Tunisie et en Egypte se radicalisent. En Tunisie, les gouvernements tombent les uns derrière les autres. La jeunesse et les organisations ouvrières poussent toujours plus loin leur mouvement. Toutes les formes de continuité avec l’ancien régime sont remises en cause. La revendication d’une assemblée constituante opposée à toutes les opérations de sauvetage du régime devient de plus en plus forte. Dans les deux pays, Tunisie et Egypte, le mouvement ouvrier se réorganise à la chaleur de vagues de grèves pour la satisfaction des revendications sociales vitales. Cette montée révolutionnaire prend des formes particulières et inégales selon les pays : confrontations violentes au Yémen, à Bahreïn, manifestations en Jordanie, au Maroc et en Algérie. L’Iran est même, de nouveau, touché par une flambée de luttes et manifestations contre le régime d’Ahmadinejad et pour la démocratie.

C’est dans ce contexte que la situation de la Libye revêt une importance stratégique. Cette nouvelle montée porte déjà en elle des changements historiques, mais ses développements peuvent dépendre de la bataille de Libye. Si Khadafi reprend le contrôle de la situation avec des milliers de morts, le processus sera freiné, contenu voire bloqué. Si Khadafi est renversé, c’est tout le mouvement qui sera d’autant stimulé et amplifié. Voilà pourquoi, toutes les classes dominantes, tous les pouvoirs, tous les régimes réactionnaires du monde arabe soutiennent peu ou prou la dictature libyenne.

C’est aussi dans ce contexte que l’impérialisme états-unien, l’Union européenne et l’OTAN multiplient les manœuvres pour essayer de contrôler le processus en cours. Les révolutions en cours affaiblissent, au-delà des discours des uns et des autres, les positions des impérialismes occidentaux. Alors, comme souvent, l’impérialisme prend prétexte d’une « situation de chaos », comme il la nomme, ou de « catastrophe humanitaire » pour préparer une intervention et reprendre le contrôle de la situation. Nul ne doit être dupe des visées des puissances de l’OTAN : elles veulent confisquer les révolutions en cours aux peuples de la région, et profiter même de la situation, pour occuper de nouvelles positions, notamment dans le contrôle de régions pétrolières. C’est pour cette raison fondamentale qu’il faut rejeter toute intervention militaire de l’impérialisme nord-américain. C’est au peuple libyen qui a commencé le travail de le finir, avec le soutien des peuples de la région et toutes les forces progressistes à l’échelle internationale doivent y contribuer par leur solidarité et leur soutien.

De ce point de vue, nous sommes en total désaccord avec les prises de positions de Hugo Chavez, Daniel Ortéga et Fidel Castro. Fidel Castro a dénoncé le risque d’une intervention de l’impérialisme nord-américain au lieu de soutenir la lutte du peuple libyen. Quant à Hugo Chavez il a réitéré son appui au dictateur Khadafi. Ces prises de positions sont inacceptables pour les forces révolutionnaires, progressistes et anti-impérialistes du monde entier. On ne s’oppose pas à l’impérialisme en soutenant des dictateurs qui massacrent leurs peuples en révolution. Cela ne peut que le renforcer. La tâche fondamentale du mouvement révolutionnaire, à l’échelle internationale, est de défendre ces révolutions et de s’opposer à l’impérialisme en soutenant ces révolutions pas les dictateurs.

Nous sommes aux côtés du peuple libyen et des révolutions arabes en cours. Notre solidarité inconditionnelle doit s’exprimer pour les droits civiques, démocratiques et sociaux qui émergent dans cette révolution. Une des priorités consiste à appuyer toutes les aides au peuple libyen —aides médicales venant d’Egypte ou de Tunisie, aide alimentaire nécessaire —, à exiger la rupture de tous les contrats commerciaux avec la Libye et la cessation de toute livraison d’armes. Il faut empêcher le massacre du peuple libyen.

Solidarité avec les révolutions arabes !

Soutien au peuple libyen !

Pas d’intervention impérialiste en Libye ! Pas touche à la Libye !

Bureau exécutif de la IVe Internationale. Le 2 mars 2011.

Messages

  • Pourquoi les insurgés Lybiens comme tous les Libyens ne souhaitent pas une intervention etrangere, meme de l’ONU, ils ont vecu depuis les années 30,avec Bengazi comme lieu symbolique,tant d’invasions encore vivantes dans les memoires de tous,qu’il serait bien qu’on le prenne en compte, sans les traiter de nationalistes.

    Pres de 2 millions de travailleurs etrangers de plus de 20 nations, ont contribué depuis des années a l’edification de la Libye actuelle,dans la paix ,preuve de la tolerance exemplaire de la société lybienne.

    Une société batie sur la rente petroliere et sa redistribution, remise en cause par la mondialisation,ces dernieres années, qui est a la base de la revolte en cours.

    Le drapeau vert de Kadhafi,symbole d’abord de l’independance/solidarité arabe est devenu du fait du volte face du pouvoir au milieu des années 2000,le symbole de la corruption et de la soumission aux interets des multinationales.

    La revolte commençée sous l’autre symbole de l’independance nationale, le drapeau d’Idriss, est elle
    en train de connaitre son volte face /trahison, apres le revirement du Conseil” National”de Bengazi,qui a appelé
    à l’aide, l’etranger :

    L’opposition libyenne se résigne à demander une aide extérieure

    A Benghazi, les opposants demandent aux Occidentaux de mener des frappes aériennes pour les protéger. Cette option est loin de faire l’unanimité dans la communauté internationale.

    Attaquée dans l’est libyen qu’elle contrôle depuis plusieurs jours, l’opposition à Benghazi, avant-garde de la contestation anti-Kadhafi, a dû se résigner à demander aux Occidentaux de mener des frappes aériennes pour espérer continuer d’exister. Pourtant, la communauté internationale se veut toujours extrêmement prudente et souligne les risques liés à une telle intervention. 

    Après plus de deux semaines de révolte, les "chefs" de l’insurrection - en fait des avocats, des journalistes, des militaires déserteurs et des hommes d’affaires - ont finalement appelé les Nations unies à contrer les mercenaires africains à la solde du colonel Mouammar Kadhafi.

    "Nous appelons les Nations unies et tout pays qui soutient la Révolution du 17 février à lancer des frappes aériennes sur les sites et positions des mercenaires dont il est clair qu’ils sont utilisés contre les civils et le peuple libyen", a déclaré le porte-parole de l’insurrection, Abdelhafez Ghoqa, à Benghazi. "Le Niger, le Mali et le Kenya envoient des troupes en Libye", a-t-il accusé.

    "Il a été décidé que toute présence étrangère en Libye était inacceptable et serait vigoureusement combattue. Il y a une différence entre des frappes aériennes stratégiques sur les positions de ces mercenaires et la présence de forces étrangères sur le sol libyen", a souligné Abdelhafez Ghoqa...

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/les-revolutions-arabes/20110303.OBS9020/l-opposition-libyenne-se-resigne-a-demander-une-aide-exterieure.html

    contrairement a sa position de la veille,deja en retrait de sa position initiale :

    Libye : l’opposition demande des frappes de l’ONU sur mercenaires pro-Kadhafi

    BENGHAZI (Libye) - L’opposition libyenne, maître d’une partie de l’Est du pays, a appelé mercredi les Nations unies à autoriser des frappes aériennes sur les mercenaires combattant aux côtés du leader Mouammar Kadhafi, a indiqué un porte-parole...

    02 mars 2011 16h16

    http://www.romandie.com/ats/news/110302151617.x04e98gs.asp

    Il y a bien une contradiction qui profite a Kadhafi, et toutes les declarations n’y changent rien,le seul espoir de Lybiens est que la revolution se developpe vite dans les pays voisins et affaiblisse le camp international mercenaire de Kadhafi.

    recit du soulevement spontané :

    Le jour où la Katiba est tombée

    mercredi 2 mars 2011 - 13h:01

    Evan Hill - Al Jazeera

    Le tournant de l’insurrection populaire en Libye s’est peut-être produit lorsque les manifestants ont investi une caserne de Benghazi.....

    http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=10253

    Le re-revirement nationaliste de Kadhafi,le 3 mars, suite au soulevement et son art de couper en parole, l’argument de l’independance aux porte paroles (bourgeois) auto designés du soulevement de Bengazi :

    Robert Fisk : Le récit historique qui se trouve sous la rébellion anti Kadhafi

    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-the-historical-narrative-that-lies-beneath-the-gaddafi-rebellion-2230654.html

  • Jusqu’à maintenant, les révolutions arabes n’ont pas franchi la ligne : elles laissent intact le pouvoir économique. Saluons les revendications sociales, elles sont un point de départ salutaire, d’abord pour tous les salariés concernés et impliqués dans les luttes, pour tous les exploités du monde entier ensuite. Chaque lieu de contestation du capitalisme en un endroit du monde contribue à affaiblir ce capitalisme et donc à renforcer les positions de la classe ouvrière et des salariés.

    Pour autant, gardons bien à l’esprit que le mot de "révolution" est ici inapproprié. Il s’agit d’un mouvement social et puissant et d’une révolte contre les dictatures qui ont caractérisé les Etats arabes au lendemain de leur indépendance.

    C’est à apprécier comme tel : un raccourci de l’Histoire, l’entrée des masses dans le politique et le social. Autrement dit, une étape intense de la lutte des classes. Pour autant, ce ne sont pas des révolutions qui jettent à bas les rapports de production capitaliste mis en place par l’impérialisme occidental. Ces sociétés accèdent à une étape ultérieure du développement socio-politique qui habille le pouvoir de ses atours démocratiques en s’appuyant peu ou prou sur une représentation parlementaire.

    Les contradictions sont importantes. Surtout en Libye, pays où le dictateur a su développer des aspects positifs en matière de gestion : école, hôpital, services. La main d’oeuvre est largement étrangère, mais il y a une mise en valeur de l’économie du pays.

    Kadhafi n’est pas fou. Il a tenté une expérience de développement national dont il était très antidémocratiquement le concepteur : une voie arabe et musulmane de développement. Une voie entre le socialisme soviétique et le capitalisme impérialiste. Voie vouée à l’échec puisque sans alliés dans le concert mondial. Il a été abandonné par les autres Etats arabes qui, eux, se sont soumis servilement à l’impérialisme, livrant la Palestine pieds et poings liés aux USA et à l’Europe. Kadhafi s’est entêté dans sa voie originale au mépris de son errement toujours plus palpable pour finalement échouer dans les bras des requins du monde dit libre. Ce qu’il donne à voir est rien moins que ridicule et désespéré.

    Méfions-nous néanmoins de tomber dans le panneau. Nos vieilles sociétés libérales ont salué les révolutions tunisienne et égyptienne. Obama s’en est réjoui, lui qui bombarde l’Afghanistan et le Pakistan, au point de déborder au Yemen. Puis, un couac s’est fait durement entendre. Ca n’irait pas à Tripoli. On a causé avec Moubarak et Ben Ali, certainement parce qu’ils sont fréquentables, mais Kadhafi, que nenni. On cause pas avec certains dictateurs. Vrai ou faux, on nous abreuve d’infos. Paradoxe. Il y a peu de journalistes mais beaucoup de nouvelles alarmantes. A vue de nez et à la louche, au moins de 3 à 6000 morts. Et là, les potos, c’est gravissime. On est encore très loins du million d’Irakiens, mais c’est absolument insupportable à nos démocraties si raffinées, si policées et si démocratiques et qui ont absolument horreur de faire couler le sang. On bombarde pas Belgrade par plaisir, merde.

    Chavez, Noriéga, Castro, ces demeurés, ne connaissent pas du tout l’impérialisme. La IVème Internationale, voui ! Elle vous explique, camarades. La Libye, c’est une putain de révolution populaire, belle, innocente et pure ! Alors que le fou sanguinaire d’en face, ce tortionnaire, ce SS, cet enc...., ce...

    Un appel au calme ? Ah, ces vieux salauds ! Est-ce que le Nicaragua a un jour été bombardé ? Y aurait-il eu un embargo à Cuba ? L’Amérique latine aurait-elle été le théâtre d’incessants coups d’Etat US ? Bagdad serait-elle en ruine et peuplée de centaine de milliers de morts ? 40 nations coalisées tenteraient-elles en bombardant de-ci, de-là, de contrer une bande de petits voyous ringards armés, à une époque par les States ?

    Sait-on bien qui dirige la révolution libyenne ?

    • Méfions-nous néanmoins de tomber dans le panneau. Nos vieilles sociétés libérales ont salué les révolutions tunisienne et égyptienne.

      oui comme Alliot-Marie qui proposait le jour de la chute de Ben Ali d’aider la police meurtrière tunisiennes

      oui comme Fillon et Sarkozy qui après la chute de Mubarak saluaient sa sagesse et son grand rôle,

      etc...

      ah là là....

      ils ont mis un paquet de temps les médias avant de parler de la Tunisie...

      il a fallu pratiquement 3 semaines de soulèvement avant qu’ils en parlent ...

      les dirigeants n’ont pas félicité le courage des peuples qui se soulèvent, mais appelé (au maximum) à de la retenue.... et à la paix.

      Maintenant ils canonnent contre les peuples qui jouent les prolongations en Tunisie et en Egypte.

    • L’Amérique latine aurait-elle été le théâtre d’incessants coups d’Etat US ?

      sans vouloir dire mais l’orga que tu attaques a eu des milliers de morts en Amérique Latine , elle connait, autant que Castro, Noriega et Chavez le poids et les risques de la bataille contre l’impérialisme.

      C’est un combat qui a été partagé par bien des courants politiques en Amérique Latine avec ses conneries, ses comportements héroïques et ses avancées, souvent partagés d’ailleurs

      les uns et les autres ont autant droit au débat

    • Une preuve supplémentaire, s’il en était besoin, que les serviteurs zélés du capitalisme adorent les dictatures et les dictateurs. Et qu’ils se pâment à l’annonce d’une révolution démocratique, c’est-à-dire : bourgeoise.

      A croire que dictature vaut démocratie bourgeoise, du point de vue de leurs intérêts.

    • Tout le monde a droit au débat. C’est pas le droit qui chiffonne. C’est ce qu’on en fait. Discréditer Chavez, Castro et Noriega quand l’Occident s’apprête à envahir la Libye en prétextant voler au secours de la "révolution", faut l’faire. Non ?

    • discréditer ressort de ton imagination où la critique de dirigeants devient pour toi des attaques contre des pays.

      C’est une dérive dans le raisonnement.

      Ce n’est pas discréditer que de relever que Chavez a indiquer à plusieurs reprises être du côté de Kadhafi, et même l’annonce de son plan de paix s’est fait avec des conversations avec Kadhafi mais sans prendre contact avec le soulèvement populaire.

      Il y a là, pour le moins, un problème méthodologique curieux...

      Commences par soutenir la juste lutte du peuple libyen, après tu seras en position pour lui donner des leçons d’anti-impérialisme.