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Soutien apporté aux étudiants allemands contre les droits d’inscription universitaires-
Publie le mardi 8 janvier 2008 par Open-PublishingEnsemble contre la privatisation de l’enseignement supérieur en Europe !
En 1973, le gouvernement allemand a signé le pacte de l’ONU reconnaissant les droits sociaux , culturels et économique par lesquels il s’engageait à faire respecter l’introduction progressive de la gratuité. Afin de « permettre à chacun, selon ses capacités, d’avoir accès de façon équitable à l’enseignement supérieur » , ce qui laissait supposer le retrait progressif des droits d’inscription, contrairement à ce qui se passe actuellement. En effet, le 26 janvier 2005 un jugement du tribunal fit jurisprudence : ainsi en Bade-Wurtemberg, comme ailleurs en Allemagne, dés le semestre d’été 2007 chaque étudiant devait débourser 500 euros par semestre, ce qui ajouté aux frais annexes d’inscription déjà prélevés, représente un minimum de 600 euros par semestre. D’où la dégradation considérable de la condition étudiante. Si l’on y ajoute l’inflation et le relévement de la TVA de trois points ainsi que la hausse du prix du ticket transport on comprend le désarroi des étudiants.
De plus, désormais les allocations familiales ne sont plus accordées que jusqu’à la 25éme année (et non plus la 27éme), tandis qu’il faut contraster une stagnation du BAföG depuis 2001. (En RFA, il n’ya guère de bourses que de fondations et d’pas d’APL). Certes, les étudiants du Bade-Wurtemberg avaient la possibilité (jusqu’au 31/10/07) d’obtenir un crédit de 7,05%-7.635% auprès de la banque centrale du and, mais pour un emprunt maximum de 15.000 euros, ce qui représente un véritable piège financier, les cas d’exonération étant extrêmement rares.
Pour les bacheliers entrant cette année à l’université et issus de familles modestes, le poids financier que représentent les réformes leur barre le chemin vers des études sérieuses. Seul un jeune issu d’un milieu défavorisé sur dix parvenait jusqu’alors à l’université, tandis qu’y ont accès 89% de jeunes issus de milieux aisés. Il suffit de se reporter aux résultats de la récente étude PISA dénonçant les effets dévastateurs de l’actuels système allemand basé sur la séléctivité pour comprendre que ce système ne fait qu’illustrer le désinterêt des politiciens allemands pour la cohésion sociale.
D’autre part l’argent provenant des droits d’inscription ne peut être considérés comme une amélioration des conditions d’enseignement car il ne servira qu’à colmater les bréches provoquées par l’indigence des budgets respectifs des landers.
Alors qu’au contraire un relèvement des tranches d’impositions des hauts revenus, un impôt sur les successions ainsi que la réintroduction de l4SF permettraient une répartition plus juste.
En même temps que cette situation unique renforce indirectement la précarisation des bacheliers qui ont du ainsi renoncer à faire des études, le surcroît de demandes de petits boulots délogent de leurs poste ceux qui jusqu’à présent avaient un véritable emploi.
L’enseignement et la formation sont désormais menacés de privatisation. Seuls ceux qui en auront les moyens financiers auront dorénavant accés à des études marchandisés. Cette logique du marché ne permet pas l’accés de tous à l’enseignement supérieur. Seul compte désormais l’humain capitalisable : celui qui est rejeté hors du systéme de l’enseignement supérieur est du même coup marginalisé. Il ne faut pas s’y méprendre : les conséquences négatives de cette réforme toucheront chacun d’entre nous. La privatisation du systéme de l’enseignement supérieur n’est qu’un avant gout de celle de bien autre domaines.
Les étudiants mobilisés de l’université de Heidelberg appellent à lutter sur une base large et solide afin de réhabiliter la gratuité de l’enseignement supérieur, bien commun et inaliénable d’une société éclairée. Ce qui suppose aussi la gratuité de l’apprentissage ainsi que celle des manuels et des équipements, tout comme la réinstauration du droit à la participation étudiante dans les instances universitaires, notamment au Bade-Wurtemberg et en Baviére.
Le boycott des droits d’inscription est un moyen, légitime que se sont donné les étudiants allemands, muselés et destitués de leurs droits.
Cette confrontation entraîne certes le risque d’exclusion d’un grand nombre d’entre eux, mais elle veut prouver leur détermination à résister.
Leur boycott appelle l’ensemble des étudiants et de la population des deux cotés du Rhin à se solidariser avec ceux qui se verraient désormais dans l’impossibilité de commencer ou de poursuivre vos études.
Aussi nous, étudiants français mobilisés contre la LRU, déclarons notre solidarité avec les étudiants des universités du Bade Wurtemberg et partout en Allemagne qui refusent de payer leur droits d’inscription.